Résumés
Résumé
En Belgique, la concertation sociale comme mode de régulation des tensions sociales est, après 1945, institutionnalisée. Le mouvement syndical belge y occupe une position clé. Quel relais est-il pour les revendications des travailleuses ? Les années soixante connaissent à la fois une embellie économique et la mise en œuvre de l’Union économique européenne. A partir de 1973 commencent les années de récession et de fermetures d’entreprises surtout manufacturières, tandis qu’en 1980, la crise s’installe durablement. Répondant à ces trois temps, des Golden sixties aux années 80, trois conflits vont nous servir de modèle pour tenter d’expliquer les luttes menées par les travailleuses dans, avec ou contre le syndicat. Il s’agit de la grève des ouvrières de la Fabrique nationale d’armes de guerre à Herstal, en 1966, de l’expérience autogestionnaire Le Balai Libéré, en 1975 à Ottignies Louvain-La-Neuve et le conflit des 13 femmes de Bekaert-Cockerill, à Fontaine l’Evêque, en 1983. Nous montrons l’articulation entre le mouvement syndical et les grévistes, ainsi que l’interaction ou non de ces luttes avec les mouvements féminins et néo-féministes.
Mots-clés :
- Syndicalisme,
- Syndicats,
- Travailleuses,
- Grèves,
- Autogestion,
- Egalité salariale –Féminisme,
- Temps de travail,
- Temps partiel,
- Belgique,
- Grève de la F.N. à Herstal
Abstract
In Belgium, social dialogue was institutionalised after 1945 as a means to ease industrial tensions and Belgian unions played a key role in this process. How did they mediate workers’ claims? The 1960s were a period of economic boom and the Common Market was being developed. The recession started as of 1973 and manufacturing firms shut down soon after. The economic crisis spread in the 1980s. Three conflicts will illustrate this thirty-year period and help us explain the industrial actions taken by female workers with or against unions. The first was the strike of female workers at the national arms manufacture in Herstal in 1966; the second was the self-managing experience at the Balai Libéré in 1975 in Ottignies-Louvain-La-Neuve and the third occurred when thirteen women working for Bekaert-Cockerill went on strike in Fontaine l'Evêque in 1983. The relationship between the unionist movement and strikers is evidenced as well as the possible interaction between these struggles and feminist or neo-feminist movements.