Résumés
Résumé
Dans son article intitulé « Le cheval de Troie », Monique Wittig définit le travail de l’écrivain comme la recréation d’une vision, « mais il ne s’agit pas de celle des choses mais plutôt de la première vision des mots, dans sa puissance. […] Il faut en passer par un détour, et le choc des mots est produit par leur association, leur disposition, leur arrangement, aussi bien que par chacun d’eux dans son utilisation isolée. Le détour est le travail ». Plus loin, elle ajoute : « c’est dans ce détour que tient toute la littérature ». « Une pudeur impressionnante » s’attachera à mettre à nu ce « travail » des mots en littérature que le roman de Mireille Calle-Gruber intitulé Tombeau d’Akhnaton donne impudiquement à voir. Au point que se surimpressionne à la lecture l’intimité d’une écriture à l’œuvre au fil de la découverte du texte.
Mots-clés :
- Analyse poétique,
- pudeur textuelle,
- sujet de l’écriture,
- réserve narrative,
- genèse de l’humain.
Abstract
In her article entitled "The Trojan’s Horse" Monique Wittig defines the writer's work as that of a vision recreated "but it is not here a question of things, but rather of a powerful initial vision of words. One approaches it in a roundabout way, and the collison of words is produced through their association, their disposition, their particular order, as well as through their individual use. The work is the detour." Later on she adds: "it's in this detour that I hold all of literature." "Une pudeur impressionnante" (an awe-inspiring sense of shame) will set out to uncover this "working out" of words in literature, which Mireille Calle-Gruber's novel, Tombeau d'Akhnaton, shamelessly makes the reader see. To the point where the reader is ovewhelmed upon reading the intimate self-revealing act of writing that develops as the text is being discovered.