Résumés
Résumé
Le film politique n’est pas un genre authentifiable immédiatement : distinguer entre cinéma civique et pédagogique, cinéma militant et cinéma de propagande permet d’y voir plus clair. Mais au-delà, la vocation réaliste au sens large du cinéma politique impose une conceptualisation plus aboutie. Sa politicité intrinsèque tient à ce qu’il est totalisation, c'est-à-dire production dialectique d’un signifiant universel, à l’occasion d’un singulier représenté, faisant résonner la tension « du » réel, qui ne se réduit pas à une collection de faits, en le hantant de ses ambiguïtés et de ses possibles, donc en le défatalisant. Ce qui affirme sa vocation libératrice.
Abstract
Political cinema is not a clearly identifiable film type, even if one can differentiate between three kinds of films: civil and educational, activist, and propaganda. Moreover, one must provide a real conceptual account of its realistic vocation in the broad sense. It is intrinsically political insofar as it entails “totalization”, that is to say dialectical production of a universal meaning emerging from the particular situations that are represented. This gap between particular and universal aspects shows the tension within this “reality” which does not consist merely of facts. It is always more, always ambiguous, haunted by multiple possibilities. This cinema is therefore liberating, since it provides the opportunity to struggle against fatality: the “given” reality can always be other than it “is”.
Parties annexes
Références principales utilisées
- Jacques Rancière, La fable cinématographique, Seuil 2001 ; Politique de la littérature, Galilée 2007.
- Sylvain Dreyer, « Stratégies militantes : littérature/cinéma - France, 1960-1986), décembre 2006, article en ligne sur le site www.dissidences.net
- Fredric Jameson, La totalité comme complot. Conspiration et paranoïa dans l’imaginaire contemporain, Paris : Les Prairies Ordinaires 2007.
- Trudy Bolter (éd.), Expressions du politique au cinéma, Sces Po Bordeaux-Pleine Page 2006.
- Tangui Perron, Histoire d’un film, mémoire d’un lutte. Le dos au mur (JP Thorn 1980), Scope-Périphérie 2007.
- Jean A. Gili (éd.), Etudes cinématographiques n° 33 (82-83), « Fascisme et résistance dans le cinéma italien (1922-1968), 1970 ; (éd.), Etudes cinématographiques n°66, « Francesco Rosi », 2001 ; Francesco Rosi. Cinéma et pouvoir, Cerf 1976.
- Michel Ciment, Le dossier Rosi, Stock 1976/1987.
- Jean-Louis Comolli, Gérard Leblanc, Jean Narboni, Cinéma et politique 1956-1970, Bibliothèque Centre Pompidou 2001.
- Iskra (coll.), Les groupes Medvedkine. Besançon-Sochaux 1967-1974 (livre établi par l’équipe Iskra & double DVD), Iskra-Ed. Montparnasse 2006.
- René Vautier, Caméra citoyenne, Apogée 1998.