Corps de l’article
Nicole Laurin est décédée le 21 mars 2017, à l’âge de 74 ans. Elle nous avait en quelque sorte déjà quittés depuis les longs mois de son combat contre la maladie d’Alzheimer qui nous a peu à peu privés de sa présence. Elle restera une source d’inspiration, aussi bien pour la communauté scientifique que pour les déshérité.e.s de la société, les opprimé.e.s, les oublié.e.s. Le dossier que nous lui consacrons veut rappeler l’oeuvre qu’elle a édifiée, mais aussi la personne qu’elle a été[1].
* * *
Née le 29 janvier 1943, Nicole Laurin a vécu son enfance et son adolescence dans le quartier Saint-Vincent-de-Paul, à Laval, en banlieue de Montréal. Elle s’implique activement durant ses études secondaires dans la section locale de la Jeunesse étudiante catholique (JEC).
Audacieuse pour l’époque, elle obtient de ses parents, qui espèrent la voir devenir infirmière, la permission de s’inscrire au département de sociologie de l’Université de Montréal au début des années 1960. Elle y suit alors le cours de Guy Rocher d’introduction à la sociologie et celui de Marcel Rioux sur Marx. Durant les vacances estivales, elle se joint à une cohorte étudiante comme chercheure-animatrice, dans le cadre des travaux du Bureau d’aménagement de l’Est du Québec (BAEQ) au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie. Diplômée en 1965, « avec grande distinction », elle poursuit ses études en maîtrise, en 1965-1966, cette fois au département de sociologie de l’Université de Californie-Berkeley. L’institution est alors le lieu d’une contestation étudiante majeure (« Free Speech Movement »), occasion pour Nicole Laurin de confirmer son adhésion au marxisme. Sa contribution théorique à l’édification d’une sociologie marxiste prend alors la forme, en 1972, d’une thèse de doctorat intitulée Analyse critique des théories fonctionnalistes des classes sociales, réalisée sous la direction de Nicos Poulantzas, à Paris VIII-Vincennes.
Tout au long de sa formation, Nicole Laurin remet en question le discours dominant de la discipline, celui de la sociologie « bourgeoise », portée notamment par l’idée ou l’utopie d’une science objective et neutre de la réalité sociale. S’inspirant de Marx et du marxisme, elle conçoit la sociologie comme une démarche critique et engagée. Elle est embauchée comme professeure, avant même le dépôt de sa thèse, lors de la création du département de sociologie de l’Université du Québec à Montréal en 1969. Dans une société québécoise alors divisée entre la tranquillité et la révolution, elle s’engage avec son collègue Gilles Bourque dans une analyse de l’idéologie nationaliste à la lumière de la lutte des classes. Elle poursuit cette sociologie marxiste du nationalisme en plaidant pour une libération de l’imagination politique.
Nicole Laurin est très critique de la prétention à la scientificité de la sociologie, discipline toute « masculine », produite par les hommes et pour les hommes. À l’UQÀM, elle participe à un enseignement collectif sur la « condition féminine », avec une dizaine de professeur-e-s et chargé-e-s de cours au début des années 1970. Avec Anita Caron et Nadia Fahmy-Eid, elle coorganise en 1976 une vaste consultation sur l’opportunité de développer les études féministes qui aboutit à la création du Groupe interdisciplinaire d’enseignement et de recherche féministes (GIERF).
Son intérêt pour les études féministes et sa réflexion sur la place des femmes en sociologie deviendront ses thèmes de prédilection lors de son entrée au département de sociologie de l’Université de Montréal en 1980. Moins d’un an après son arrivée, à l’automne 1981, elle prend la responsabilité d’un numéro spécial de la revue Sociologie et sociétés sur « Les femmes dans la sociologie[2] ». Le texte introductif qu’elle écrit pour l’occasion ne se contente pas de présenter les articles qui composent le numéro : il s’agit d’un texte programmatique qui annonce ce que doit être une sociologie des femmes dans une perspective féministe. Dès les premières lignes, Nicole Laurin dénonce la place marginale qu’occupent la sociologie des femmes et plus largement les recherches féministes en milieu universitaire, même si des recherches sont tolérées, voire encouragées ; il s’agit encore, selon elle, d’un travail posé comme « l’équivalent symbolique du travail domestique ». Et elle ajoute : « La sociologie des femmes est en voie de devenir une spécialité reconnue mais aussi, du point de vue de l’institution, un ghetto, une voie de garage, un cul-de-sac. Autrement dit, elle permet de faire carrière dans la sociologie mais il s’agit d’une carrière féminine, c’est-à-dire une sous-carrière » (Laurin-Frenette, 1981 : 8).
Avec sa collègue Danielle Juteau, Nicole Laurin travaille à développer le champ des études féministes à l’Université de Montréal. En plus de leurs activités d’enseignement au département de sociologie, les deux collègues collaborent, avec la criminologue Marie-Andrée Bertrand, à la fondation du Groupe pluridisciplinaire en études féministes et à la création d’un séminaire de deuxième cycle intitulé « Le féminisme au carrefour des disciplines ». Laurin et Juteau entreprennent également, avec de nombreuses collaboratrices, notamment Lorraine Duchesne, une recherche remarquable sur le travail des religieuses au Québec, révélateur de l’appropriation des femmes. Laurin poursuit par ailleurs cette sociologie féministe du sexage par une réflexion sur les fondements de la division sociale entre les sexes avec, pour ambition, la libération de toutes et de tous.
Nicole Laurin reste dans notre mémoire collective comme une enseignante hors pair, qui a durablement marqué les générations d’étudiants et d’étudiantes à qui elle a donné ses cours et séminaires sur la pensée de Marx, sur l’histoire du Québec ou sur la sociologie des femmes. Les étudiant.e.s qui ont eu la chance d’être encadré.e.s par elle conservent l’image d’une professeure terriblement exigeante et perfectionniste mais toujours enthousiaste et créative dans son accompagnement, attentive aux détails comme au style et aux grandes idées. Elle communiquait un sentiment de liberté et d’audace, elle poussait à penser à contre-courant d’une certaine sociologie bien-pensante qu’elle ne perdait jamais une occasion de fustiger[3].
Nicole Laurin collabore régulièrement à Sociologie et sociétés. Elle y publie cinq articles de grande qualité : deux textes plutôt théoriques et qui présentent une analyse marxiste sur « Les intellectuels et l’État » (Laurin-Frenette, 1983) et sur « Le démantèlement des institutions intermédiaires de la régulation sociale » (Laurin, 1999) ; une notice de nature historiographique sur la « Genèse de la sociologie marxiste au Québec » (Laurin, 2005) ; une note de recherche, proprement sociographique, sur le projet qu’elle mène alors en collaboration avec Danielle Juteau et Lorraine Duchesne à propos de « La longévité des religieuses au Québec » (Duchesne, Juteau et Laurin, 1987) ; et un court billet écrit « à chaud » en collaboration avec Danielle Juteau au lendemain de l’attentat à l’École polytechnique de Montréal et qui est intitulé « Sociologie de l’horreur » (Juteau et Laurin-Frenette, 1990).
En plus de ses diverses collaborations à Sociologie et sociétés, Nicole Laurin assumera également deux fonctions importantes au sein de l’équipe éditoriale de la revue. Du printemps 1988 à l’automne 1993, elle agit à titre de rédactrice en chef. Plus d’une dizaine de numéros, dont la direction est pour la plupart confiée à des collègues du département, sont publiés durant cette période sur des thèmes aussi divers que « La sociologie hors université », « La culture comme capital » et « La gestion du social ». Comme le veut alors la tradition à la revue, le.la rédacteur.trice succède au.à la directeur.trice. À l’automne 1993, Nicole Laurin prend donc la succession de Louis Maheu et devient directrice, responsabilité qu’elle assumera jusqu’à l’automne 1996. Les numéros thématiques que l’équipe de direction publie sous son mandat sont toujours dirigés par des collègues du département mais, chose nouvelle, en collaboration avec des collègues d’autres universités. Quant aux thèmes des numéros, ils sont toujours aussi diversifiés, allant de l’épistémologie à la médecine en passant par la morphologie sociale et les jeunes, sans oublier le numéro spécial que Laurin codirigera avec Arnaud Sales pour souligner le 25e anniversaire de la revue (« Québec fin de siècle »). Le travail de direction de la revue implique une collaboration étroite avec les divers membres de l’équipe éditoriale. Il s’agit d’une tâche qui est, faut-il le rappeler, complexe, au carrefour de l’administration et de la recherche scientifique. C’est un travail que Nicole Laurin a accompli avec professionnalisme et grand plaisir. Une fois terminé son mandat de directrice, Nicole Laurin devient ex officio membre du comité scientifique de la revue et, à ce titre, participe à chacune des réunions annuelles du comité.
Nicole Laurin fut également directrice intérimaire (1991) puis directrice (1996-1999) du département. Professionnelle, méticuleuse, elle est fidèle à la devise Suaviter et fortiter (« Doucement mais avec force »), qu’elle s’est donnée sur les bancs d’école et qu’elle applique avec intelligence dans toutes ses activités professionnelles, voire même personnelles.
Militante passionnée tout au long de sa vie, même après avoir pris sa retraite en 2003, elle s’est impliquée dans la JEC, a côtoyé les milieux syndicaux (dont le Syndicat des professeurs de l’Université du Québec à Montréal), appuyé des organismes de réinsertion de femmes en difficulté (tel le défunt Centre Bon Jour Toi) et participé publiquement à des débats d’idées (en tant que membre du comité de rédaction des revues Socialisme québécois et Relations).
* * *
L’oeuvre de Nicole Laurin a marqué l’histoire de la pensée critique au Québec et au-delà. Sociologue, théoricienne, militante, elle a développé une analyse inspirante des rapports sociaux en décryptant la persistance de l’exploitation, de la domination et de l’oppression. Les classes sociales, le pouvoir, l’État et les formes de la nation, les rapports entre l’Église et l’État, ainsi que les fondements matériels de l’appropriation des femmes sont ses principaux thèmes de réflexion. Chaque fois qu’elle prenait la parole en public, elle rédigeait un texte, qu’elle lisait. Certes, elle aimait débattre, mais elle se méfiait de la spontanéité (des dérapages, des sautes d’humeur, etc.), croyant en la nécessité de dire des choses qui soient bien réfléchies. Toute bonne réflexion devant, selon elle, passer par l’écrit, elle rédigeait avec soin ses textes, les peaufinait. C’était là pour elle une exigence professionnelle. Écrivaine de grand talent et lectrice exceptionnelle, son oeuvre est animée par le projet d’une sociologie de la libération[4]. Sa personne est indissociable de l’oeuvre, tant étaient intimement liés, chez Nicole Laurin, démarche scientifique et engagement politique. C’est ce qui fait d’elle une intellectuelle inspirée et inspirante, engagée et rebelle, en quête d’une justice sociale toujours plus solidaire, permettant aux êtres humains de se réapproprier leur existence au moyen de la lutte, de la résistance et de la révolte.
Quelle pertinence y avait-il, au début des années 1970, à éclairer la lutte nationaliste par la sociologie marxiste ? Quel intérêt pouvait présenter, du point de vue de la sociologie féministe, une recherche sur les communautés religieuses ? Comment a-t-elle vécu la tension entre activisme politique et engagement féministe ? Dans quelle mesure est-elle parvenue à entretenir une pensée critique tout en demeurant croyante ? L’ensemble de ces questions sont abordées dans cet hommage par d’ancien.ne.s collègues dont elle fut très proche — Gilles Bourque, Danielle Juteau, Yolande Cohen et Jean-Claude Ravet.
Parties annexes
Annexe
Bibliographie thématique
À propos de Nicole Laurin
Warren, J.-P. et G. Gagné (2003), « Nicole Laurin (1943) », in Gagné, G. et J.-P. Warren (dir.), Sociologie et valeurs. Quatorze penseurs québécois du xxe siècle, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, p. 299-306.
Autobiographie intellectuelle
Laurin-Frenette, N. avec P.-L. Mathieu (1981), Entrevue, Québec, Université Laval, Département de sociologie et Service de l’audiovisuel, coll. « Sociologie et sociologues du Québec ».
Le marxisme et la sociologie des classes sociales
Laurin-Frenette, N. (1972), Analyse critique des théories fonctionnalistes des classes sociales, Thèse de doctorat, sous la direction de Poulantzas, N., Paris, Université de Paris VIII-Vincennes.
Laurin-Frenette, N. (1976), Las teorias funcionalistas de las clases sociales. Sociologia e ideologia burguesas, Madrid, Siglo Veintiuno Editores.
Laurin-Frenette, N. (1978), Classes et pouvoir. Les théories fonctionnalistes, Montréal, Presses de l’Université de Montréal.
Laurin-Frenette, N. (1984), « La sociologie des classes sociales au Québec de Léon Gérin à nos jours », in Lévesque G.-H. et al. (dir.), Continuité et rupture. Les sciences sociales au Québec, Tome II, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, p. 531-556.
Laurin-Frenette, N. (1984), « Contre les théories de l’idéologie », in Panaccio, C. (dir.), L’idéologie et les stratégies de la raison. Approches théoriques, épistémologiques et anthropologiques, Montréal, Hurtubise HMH, p. 23-34.
Laurin-Frenette, N. (1989), « The Sociology of Social Classes », Canadian Review of Sociology, vol. 26, no 3, p. 457-484.
Laurin, N. (2005), « Genèse de la sociologie marxiste au Québec », Sociologie et sociétés, vol. 37, no 2, p. 183-207.
La production de la nation, l’idéologie nationaliste et l’État au Québec
Laurin, N. (1970), « Québec : la guerre contre qui ? », Le Nouvel Observateur, no 312, 2 novembre, p. 28-29.
Bourque, G. et N. Laurin-Frenette (1970), « Classes sociales et idéologies nationalistes au Québec, 1760-1970 », Socialisme québécois, no 20, p. 13-55.
Bourque, G. et N. Laurin-Frenette (1972), « Classes sociales et idéologies nationalistes au Québec, 1760-1970 », L’Homme et la société, nos 24-25, p. 221-247.
Bourque, G. et N. Laurin-Frenette (1972), « Social Classes and Nationalist Ideologies in Quebec, 1760-1970 », in Teeple G. (dir.), Capitalism and the National Question in Canada, Toronto, University of Toronto Press, p. 185-210.
Bourque, G. et N. Laurin-Frenette (1971), « La structure nationale québécoise », Socialisme québécois, nos 21-22, p. 109-155.
Bourque, G. et N. Laurin-Frenette (1973), « La structure nationale québécoise (extraits) », in Bernard J.-P. (dir.), Les idéologies québécoises au 19e siècle, Montréal, Boréal Express, p. 88-126.
Laurin-Frenette, N. (1978), Production de l’État et formes de la nation, Montréal, Nouvelle Optique.
Laurin-Frenette, N. (1980), « Remarques sur la théorie de la nation », in Brouillet R. (dir.), Nation, souveraineté et droits, Montréal, Bellarmin, p. 49-64.
Laurin-Frenette, N. (1980), « La nouvelle classe et l’avenir du Québec », Recherches sociographiques, vol. 21, nos 1-2, p. 151-162.
Laurin-Frenette, N. et J.-F. Léonard (dir.) (1980), L’impasse. Enjeux et perspectives de l’après-référendum, Montréal, Nouvelle Optique.
Laurin-Frenette, N. et J.-F. Léonard (1980), « Par-delà l’écran référendaire », in Laurin-Frenette, N. et J.-F. Léonard (dir.), L’impasse. Enjeux et perspectives de l’après-référendum, Montréal, Nouvelle Optique, p. 13-23.
Laurin-Frenette, N. (1982), « La gauche, entre l’enfer et le paradis. En attendant le grand soir, la gauche peut utiliser une grande marge de liberté », Le Devoir, vol. 73, no 28, jeudi 4 février, p. 16.
Laurin-Frenette, N. (1983), « Divertimento pour deux États / Divertimento for Two States », Canadian Journal of Political and Social Theory/Revue canadienne de théorie politique et sociale, vol. 7, no 3, p. 82-96.
Laurin-Frenette, N. (1983), « Divertimento pour deux États / Divertimento for Two States », Conjoncture, no 3, p. 109-125.
Laurin-Frenette, N. (1983), « Les intellectuels et l’État », Sociologie et sociétés, vol. 15, no 1, p. 121-129.
Laurin, N. et A. Sales (dir.) (1994), « Québec fin de siècle », Sociologie et sociétés, vol. 26, no 2, p. 5-188.
Bourque, G., N. Laurin, G. Rocher et R. Savard (1996), « Le Québec en quatre actes. Une table ronde sur le Québec d’aujourd’hui et de demain [animée par Jacques Keable avec Guy Rochette] », Interface. La revue de la recherche, vol. 17, no 1, p. 8-15.
Laurin, N. (1997), « Une critique de la théorie de la nation dans trois ouvrages récents », Recherches sociographiques, vol. 38, no 3, p. 522-525.
Laurin, N. (2001), « Sauver les rêves », Relations. Société, politique, religion, no 668, p. 19-20.
Laurin, N. (2001), « Fernand Dumont, La vigile du Québec. Octobre 1970. L’impasse, Montréal, Hurtubise HMH, 1971, 234 p. », Recherches sociographiques, vol. 42, no 2, p. 368-371.
Le féminisme et les femmes
Laurin-Frenette, N. (1974), « La libération des femmes », Socialisme québécois, no 24, p. 47-62.
Laurin-Frenette, N. (1977), « La libération des femmes », in Lavigne M. et Y. Pinard (dir.), Les femmes dans la société québécoise. Aspects historiques, Montréal, Boréal Express, p. 191-214.
Laurin-Frenette, N. (1983), « La libération des femmes », in Lavigne M. et Y. Pinard (dir.), Travailleuses et féministes. Les femmes dans la société québécoise, Montréal, Boréal Express, p. 359-387.
Laurin-Frenette, N., N. Fahmy-Eid et J. Lamothe (1978), La situation des femmes à l’Université du Québec à Montréal. Mémoire, Montréal, Groupe interdisciplinaire pour l’enseignement et la recherche sur la condition des femmes de l’Université du Québec à Montréal.
Laurin-Frenette, N. (dir.) (1981), « Les femmes dans la sociologie », Sociologie et sociétés, vol. 13, no 2, p. 3-157.
Laurin-Frenette, N. (1981), « Présentation. Les femmes dans la sociologie », Sociologie et sociétés, vol. 13, no 2, p. 3-18.
Laurin-Frenette, N. (2003), « Les femmes dans la sociologie », in Gagné G. et J.-P. Warren (dir.), Sociologie et valeurs. Quatorze penseurs québécois du xxe siècle, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, p. 307-327.
Laurin-Frenette, N. (1981), « Féminisme et anarchisme. Quelques éléments théoriques et historiques pour une analyse de la relation entre le Mouvement des femmes et l’État », in Cohen Y. (dir.), Femmes et politique, Montréal, Le Jour Éditeur, p. 147-191.
Laurin-Frenette, N. (1984), « Féminisme et anarchisme. Quelques éléments théoriques et historiques pour une analyse de la relation entre le Mouvement des femmes et l’État [1981] », in Hovel A. (dir.), Femmes. Pouvoir, politique, bureaucratie, Lyon, IRL-Atelier de création libertaire, p. 9-53.
Juteau, D. et N. Laurin (1988), « L’évolution des formes de l’appropriation des femmes. Des religieuses aux “mères porteuses” », Revue canadienne de sociologie et d’anthropologie, vol. 25, no 2, p. 183-207.
Juteau, D. et N. Laurin (1989), « From Nuns to Surrogate Mothers. Evolution of the Forms of Appropriation of Women », Feminist Issues, vol. 9, no 1, p. 13-40.
Juteau, D. et N. Laurin-Frenette (1990), « [6 décembre 1989 : retour sur l’événement.] Une sociologie de l’horreur », Sociologie et sociétés, vol. 22, no 1, p. 206-211.
Laurin-Frenette, N. et N. Fahmy-Eid (1991), « Femmes et Église au Québec. Éléments pour une interprétation socio-historique », in CARON A. (dir.), Femmes et pouvoir dans l’Église, Montréal, VLB Éditeur, p. 37-62.
Laurin, N. (1994), « Negociar o impossível. As condições atuais da luta das mulheres no Quebec e no Canadá », Revista Estudos Feministas, no spécial, p. 31-37.
Laurin, N. (1997), « Négocier l’impossible. Du féminisme actuel au Québec et au Canada », Les Cahiers du CEDREF, no 6, p. 25-34.
Laurin, N., F. Nduwimana, E. Garant et A.-M. Aitken (2002), « Où sont les femmes ? [table ronde] », Relations. Société, politique, religion, no 674, p. 26-28.
Laurin, N. (2003), « Diane Lamoureux, L’amère patrie. Féminisme et nationalisme dans le Québec contemporain, Montréal, Les Éditions du remue-ménage, 2001, 181 p. », Recherches sociographiques, vol. 44, no 1, p. 181-184.
Laurin, N. (2004-2005), « Redonner souffle et inspiration à la recherche sur les femmes », Argument. Politique, société et histoire, vol. 7, no 1, p. 102-110.
Laurin, N. (2006), « Le monde des hommes », Relations. Société, politique, religion, no 707, p. 22-26.
Laurin, N. (2006), « Les femmes et la guerre », Relations. Société, politique, religion, no 713, p. 42.
Les communautés religieuses de femmes et l’Église
Juteau, D. et N. Laurin (1986), « Les communautés religieuses de femmes au Québec. Une recherche en cours », in Lemieux D. (dir.), Identités féminines. Mémoire et création, Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, p. 145-156.
Duchesne, L., D. Juteau et N. Laurin (1987), « Notes de recherche. La longévité des religieuses au Québec, de 1901 à 1971 », Sociologie et sociétés, vol. 19, no 1, p. 145-152.
Laurin, N., D. Juteau et L. Duchesne (1991), À la recherche d’un monde oublié. Les communautés religieuses de femmes au Québec de 1900 à 1970, Montréal, Le Jour (avec la collaboration de Maria Vaccaro et Françoise Deroy et la participation de Carolle Roy, Danielle Couillard, Marie-Paule Malouin et Myriam Spielvogel).
Laurin, N. et L. Duchesne (1993), « La présence des communautés religieuses de femmes dans l’espace québécois, de 1900 à 1970 », Études d’histoire religieuse, no 59, p. 65-72.
Laurin-Frenette, N. et M. Spielvogel (1994), « La signification du travail dans les communautés religieuses féminines, 1900-1965 », in Lapointe G. (dir.), Société, culture et religion à Montréal. xixe-xxe siècle, Montréal, VLB Éditeur, p. 219-229.
Laurin, N., D. Juteau et L. Duchesne (1995), « Les religieuses, pierre angulaire de la main-d’oeuvre féminine », in Veillette D. (dir.), Femmes et religions, Québec, Presses de l’Université Laval, p. 145-156.
Duchesne, L. et N. Laurin (1995), « Les trajectoires des religieuses au Québec de 1922 à 1971 », Population, vol. 50, no 2, p. 385-413.
Juteau, D. et N. Laurin (1997), Un métier et une vocation. Le travail des religieuses au Québec de 1901 à 1971, Montréal, Presses de l’Université de Montréal.
Laurin, N. (1997), « François Rousseau, La croix et le scalpel. Histoire des Augustines et de l’Hôtel-Dieu de Québec, Tome II : 1892-1989 », Québec, les éditions du Septentrion, 1994, 489 p., Recherches sociographiques, vol. 38, no 3, p. 600-603.
Laurin, N. (1999), « Le sacrifice de soi. Une analyse du discours sur la chasteté dans les communautés religieuses de femmes au Québec, de 1900 à 1970 », Société, nos 20-21, p. 213-251.
Laurin, N. (2012), « Le discours sur la chasteté dans les communautés religieuses de femmes au Québec de 1900 à 1970 », in Warren J.-P. (dir.), Une histoire des sexualités au Québec au xxe siècle, Montréal, VLB Éditeur, p. 54-67 et 235-237.
Laurin, N. (1999), « Georgette Arsenault, dite Marie-de-la-Recouvrance, 1896-1955. Le sens du social », in Roy M.-A. et A. Lafortune (dir.), Mémoires d’elles. Fragments de vies et spiritualités des femmes, Montréal, Mediaspaul, p. 255-260.
Laurin, N. et J.-P. Warren (2003), « L’amour se prouve par les oeuvres : Georgette Arsenault, dite Marie-de-la-Recouvrance (1896-1955) », in Routhier G. et J.-P. Warren (dir.), Les visages de la foi. Figures marquantes du catholicisme québécois, Montréal, Fides, p. 349-357.
Laurin, N. (2002), « Quel avenir pour les religieuses du Québec ? », Relations. Société, politique, religion, no 677, p. 30-34.
Laurin, N. (2005), « Une main-d’oeuvre exploitée », Relations. Société, politique, religion, no 705, p. 42.
La transformation des institutions de la régulation sociale
Fahmy-Eid, N. et N. Laurin-Frenette (1980), « Théories de la famille et rapports famille-pouvoirs dans le secteur éducatif au Québec et en France (1850-1960) », Revue d’histoire de l’Amérique française, vol. 34, no 2, p. 197-221.
Fahmy-Eid, N. et N. Laurin-Frenette (1983), « Théories de la famille et rapports famille-pouvoirs dans le secteur éducatif au Québec et en France, 1850-1960 », in Fahmy-Eid N. et M. Dumont (dir.), Maîtresses de maison, maîtresses d’école. Femmes, famille et éducation dans l’histoire du Québec, Montréal, Boréal Express, p. 339-361.
Fahmy-Eid, N. et N. Laurin-Frenette (1986), « Theories of the Family and Family/Autority Relationships in the Educational Sector in Quebec and France, 1850-1960 », in Hamilton R. et M. Barrett (dir.), The Politics of Diversity. Feminism, Marxism, and Nationalism, Montreal/London, Book Centre/Verso, p. 287-302.
Laurin-Frenette, N. et L. Rousseau (1983), « Les centres de la régulation. Essai sur les rapports entre l’Église et l’État dans l’histoire québécoise », Sciences religieuses, vol. 12, no 3, p. 247-272.
Juteau, D. et N. Laurin (1989), « La sécularisation et l’étatisation du secteur hospitalier au Québec de 1960 à 1966 », in Comeau R. (dir.), Jean Lesage et l’éveil d’une nation. Les débuts de la Révolution tranquille, Québec, Presses de l’Université du Québec, p. 155-167.
Juteau, D. et N. Laurin (1990), « La sécularisation et l’étatisation du secteur hospitalier au Québec, de 1960 à 1966 », in Lemaire J. (dir.), La laïcité en Amérique du Nord, Bruxelles, Éditions de l’Université de Bruxelles, p. 43-55.
Laurin-Frenette, N. (1991), « Les rapports entre Église et État. Procès de régulation sociale et contradictions », in Maheu L. et A. Sales (dir.), La recomposition du politique, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, p. 295-307.
Laurin, N. (1996), « Le projet nationaliste gestionnaire. De l’hôpital des religieuses au système hospitalier de l’État », in Elbaz M., A. Fortin et G. Laforest (dir.), Les frontières de l’identité. Modernité et postmodernité au Québec, Québec/Paris, Presses de l’Université Laval/L’Harmattan, p. 95-104.
Laurin, N. (1999), « Le démantèlement des institutions intermédiaires de la régulation sociale. Vers une nouvelle forme de domination », Sociologie et sociétés, vol. 31, no 2, p. 65-72.
Laurin, N. (2001), « L’accompagnement », Argument. Politique, société et histoire, vol. 4, no 1, p. 76-85.
Laurin, N. (2006), « L’énigme de la sociologie québécoise », in Saint-Pierre C. et J.-P. Warren (dir.), Sociologie et société québécoise. Présences de Guy Rocher, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, p. 161-183.
Divers autour de la sociologie
Chabot, J.-L., N. Laurin, J.-G. Frenette et L. Whitby (1965), « Les sociologues, des révolutionnaires ? Allons donc ! », Le Quartier latin, vol. 47, no 38, 23 février, Supplément sciences sociales, p. 9.
Laurin-Frenette, N. (1984), « Épilogue », in G.-H. Lévesque et al. (dir.), Continuité et rupture. Les sciences sociales au Québec, Tome II, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, p. 617-623.
Fournier, M., F. Dumont, G. Gagnon, N. Laurin-Frenette, G. Nielsen et M. Rioux (1985), « Table Ronde. La sociologie contemporaine et ses perspectives critiques », Sociologie et sociétés, vol. 17, no 2, p. 119-132.
Laurin-Frenette, N. (1992), « In Memoriam. Lizette Jalbert (1943-1992) », Sociologie et sociétés, vol. 24, no 2, p. 3.
Laurin, N. (1994), « Le 25e anniversaire de Sociologie et sociétés », Sociologie et sociétés, vol. 26, no 2, p. 5-7.
Laurin, N. (2008), « In Memoriam. Colette Carisse », Sociologie et sociétés, vol. 40, no 1, p. 5-9.
Laurin, N. (2010), « In Memoriam. Brigitte Dumas », Sociologie et sociétés, vol. 42, no 1, p. 5-7.
Varia
Laurin, N. (1998), « La question de Dieu dans la sociologie », Théologiques, vol. 6, no 2, p. 25-32.
Laurin, N. (2001), « Si l’Église cessait d’interdire », Relations. Société, politique, religion, no 671, p. 20-22.
Laurin, N. (2001), « Un pouvoir à subvertir », Relations. Société, politique, religion, no 673, p. 12-14.
Laurin, N. (dir.) (2002), « Les animaux dans la conscience humaine », Théologiques, vol. 10, no 1, p. 5-205.
Laurin, N. (2002), « Les animaux dans la conscience humaine. Questions d’aujourd’hui et de toujours », Théologiques, vol. 10, no 1, p. 5-25.
Laurin, N., D. Roussopoulos, M. Sévigny et J.-F. Filion (2003), « Actualité de l’anarchisme. Enjeux politiques [Table ronde] », Relations. Société, politique, religion, no 682, p. 21-25.
Laurin, N. (2003), « La conscience de la liberté », Relations. Société, politique, religion, no 683, p. 20-21.
Laurin, N. (2003), « La fascination de la technique », Relations. Société, politique, religion, no 685, p. 33-34.
Laurin, N. (2003), « Vers une redéfinition du mariage ? », Relations. Société, politique, religion, no 688, p. 5-7.
Laurin, N. (2004), « Unions précaires », Relations. Société, politique, religion, no 694, p. 12-13.
Laurin, N. et M. Veilleux (2004), « La foi nue », Relations. Société, politique, religion, no 695, p. 22-24.
Laurin, N. et M. Veilleux (2017), « La foi nue [2004] », in Ravet J.-C. (dir.), Relations. Plus de 75 ans d’analyse sociale et engagée, Montréal, Lux, p. 245-248.
Laurin, N. (2005), « Qu’est-ce que la richesse ? », Relations. Société, politique, religion, no 703, p. 16.
Baum, G., R. Mager, N. Laurin, J.-F. Filion, R. Pinard, G. Paiement et F. Jutras (2005), « D’abord citoyens ou croyants ? [Propos recueillis par Anne-Marie Aitken] », Relations. Société, politique, religion, no 700, p. 12-15.
Laurin, N. (2007), « Le déclin des États-Unis », Relations. Société, politique, religion, no 716, p. 32-34.
Laurin, N. (2007), « La philanthropie en question », Relations. Société, politique, religion, no 717, p. 29.
Laurin, N. (2007), « Des mondes secrets », Relations. Société, politique, religion, no 719, p. 22-24.
Laurin, N. (2008), « Vivre au bord du gouffre », Relations. Société, politique, religion, no 726, p. 21-22.
Laurin, N. (2010), « La beauté en partage », Relations. Société, politique, religion, no 738, p. 26.
Laurin, N. (2010), « Fragilité féconde », Relations. Société, politique, religion, no 742, p. 42.
Notes
-
[1]
Le présent dossier fait suite à une matinée en mémoire de Nicole Laurin, « Classes sociales, rapports de sexes et sociologie de la libération », organisée par le département de sociologie de l’Université de Montréal, le mercredi 18 octobre 2017. Cet événement a réuni des personnes qui ont eu le privilège de côtoyer Nicole à une époque ou à une autre de sa vie, en personne pour la plupart, ou par son oeuvre interposée pour les plus jeunes générations.
-
[2]
On y trouve des textes de Colette Guillaumin, Louise Vandelac, Danielle Juteau Lee, Isabelle Lasvergnas-Grémy, Renée B. Dandurand, Peta Sheriff et Jane Campbell, Diane Lamoureux, Dominique Gaucher et Hugette Dagenais, ainsi qu’une « Lettre à mes étudiants » de Colette Carisse.
-
[3]
Cette liberté de pensée est une revendication constante de Nicole Laurin. Elle la revendiquait depuis toujours, comme en témoigne un article qu’elle a cosigné avec trois autres étudiant.e.s, en 1965, dans Le Quartier Latin, sous un titre provocateur : « Les sociologues, des révolutionnaires ? Allons donc ! »
-
[4]
Voir notamment à ce sujet la conclusion, intitulée « Pour une sociologie de la libération », de son texte de présentation du numéro de Sociologie et sociétés qu’elle a dirigé sur « Les femmes dans la sociologie » : « La sociologie, en tant qu’elle exige la lucidité et nous oblige à être critiques, pourrait contribuer à nous libérer des forces obscures qui précipitent notre destin en modelant jusqu’à la conscience que nous avons de leur résister » (Laurin-Frenette, 1981 : 18).