I. Parcours de vie et inégalitésI. Life Course and Inequality

Les disparités en matière de santé au fil du vieillissementUne comparaison du parcours de vie des premiers baby-boomers et des pré-baby-boomers au CanadaHealth Disparities as We AgeA Life Course Comparison of Canadian Early Boomers with Pre-Boomers[Notice]

  • Susan A. McDaniel,
  • Amber Gazso,
  • Hugh McCague et
  • Ryan Barnhart

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  • Susan A. McDaniel
    Prentice Institute for Global Population and Economy, Lethbridge University, Lethbridge (Alberta) T1K 3M4
    susan.mcdaniel@uleth.ca

  • Amber Gazso
    Department of Sociology, 2060, Vari Hall, York University, Toronto (Ontario) MKN 3M6
    agazso@yorku.ca

  • Hugh McCague
    Institute for Social Research, York University, 4700 Keele Street, Toronto (Ontario) M3J 1P3
    hmccague@yorku.ca

  • Ryan Barnhart
    Department of Political Science, Ross Building, York University, Toronto (Ontario) MKN 3M6
    rbarnhart@yorku.ca

  • Traduction :
    Isabelle Malo

La santé et le bien-être futurs des baby-boomers représentent un intérêt important et croissant dans la recherche et la politique, car les membres du premier échelon de cette cohorte ont atteint l’âge de 65 ans en 2011. Étonnamment, rares sont les recherches qui ont été effectuées à partir d’une perspective fondée sur les parcours de vie et axée sur le vieillissement, lors du passage du milieu vers la fin de la vie adulte. Comme le suggèrent Seabrook et Avison (2012 : 63), l’adoption d’une approche prospective est particulièrement nécessaire en période de difficultés et de transition socio-économiques. L’absence d’une telle approche est d’autant plus surprenante compte tenu des discours récurrents, politiques et publics, sur la « crise » du vieillissement de la population. En politique ou dans les médias, on présume souvent simplement que l’importante génération des baby-boomers au Canada, née entre 1946 et 1966, aura une trajectoire de santé semblable à celle des générations plus âgées actuellement et qu’elle sera confrontée à des enjeux similaires. Pourtant, nous savons qu’au cours des prochaines décennies, le vieillissement pourrait être très différent de ce qu’il est aujourd’hui (voir par exemple Park, 2011) en ce qui a trait à l’évolution des modèles de travail, de retraite et de santé, et à l’évolution des familles de Canadiens qui vieillissent (Ménard, Le Bourdais et Hamplova, 2010). Wister (2005) constate un paradoxe sur la santé associé à l’imposante génération des baby-boomers à mesure qu’elle vieillit : à certains égards, les baby-boomers sont plus en santé que les membres des générations précédentes, mais ils sont plus susceptibles d’avoir un excès de poids et d’en subir les risques pour la santé. D’autres recherches suggèrent que le fait d’évoluer dans un monde marqué par la dissolution des mariages et des unions libres (Avison et al., 2007) ainsi que par des risques accrus de pauvreté (Turner, Wheaton et Lloyd, 1995) peut avoir des répercussions, tant physiques que psychologiques, sur les baby-boomers à mesure qu’ils prennent de l’âge. Par ailleurs, de nouvelles recherches (McDaniel, Gazso et Um, 2013) ont établi que les personnes ayant atteint la force de l’âge durant la période de récession qui a débuté en 2008 ont vu leurs perspectives financières compromises pour la dernière partie de leur vie, tout en étant confrontées à la nécessité accrue de soutenir des membres de la famille plus jeunes et plus âgés. La façon dont les disparités en matière de santé évoluent tout au long de l’existence et en particulier du milieu à la fin de la vie n’est pas bien comprise en dépit de la recherche importante et croissante sur la santé en fonction du statut socio-économique (SSE) (Hertzman et Siddiqi, 2009 ; McDaniel, 2011 ; Seabrook et Avison, 2012 ; Singh-Mancoux et al., 2004). Une partie de la difficulté réside dans la complexité du lien bidirectionnel du SSE avec la santé ou le bien-être. En effet, il est reconnu que le SSE influence la santé et le bien-être d’une façon compliquée et en fonction du temps (House, 2002 ; Sacker et al., 2007 ; Seabrook et Avison, 2012). Toutefois, la santé et le bien-être ont aussi une influence sur le SSE : les personnes en mauvaise santé sont moins susceptibles d’être productives ou de connaître le succès économique. Lorsqu’il est question des personnes dans la force de l’âge, la complexité augmente pour au moins deux raisons. Tout d’abord, ces personnes ont cumulé au cours de leur vie des avantages ou des inconvénients qui peuvent avoir une incidence sur leur bien-être. Ce cumul peut cependant être « en dents de scie », par exemple, lorsque des crises …

Parties annexes