Résumés
Résumé
Selon un certain discours savant, les salons de films X ne sont qu’un avatar de la facticité du genre pornographique. Pour leurs organisateurs, ces salons peuvent être l’occasion de mettre en scène leur conception légitime de l’« art du X » et du style de contemplation qu’il impose, comparativement à des conceptions rivales. Pour le public, la participation aux salons du X suppose une négociation entre l’aspiration à une sexualité libre, que représente le style hard, et les réalités d’un « être-ensemble » dont le visiteur n’est plus protégé. À partir d’une enquête de terrain (questionnaire minute) effectuée au « Salon de la Vidéo Hot » en novembre 2000 à Paris, nous souhaitons montrer quelles alternatives s’offrent au déploiement dans un espace collectif d’un type de représentation sexuelle initialement conçu pour une consommation individuelle asociale, et sur quelles apories débouche cet exercice.
Abstract
According to one particular intellectual discourse, X film fairs are only an avatar of the fact of the pornographic genre. For the organizers, these fairs are an opportunity to present their legitimate conception of “X art” and the style of contemplation it imposes compared with rival conceptions. For the public, attending X film fairs implies a negotiation between the desire for sexual freedom the “hard” style represents and the realities of a “meeting together” where the visitor is no longer protected. Based on the results of a field study (minute questionnaires) carried out at the “Hot Video fair” in November 2000 in Paris, we would like to describe the various alternatives of a type of sexual representation initially conceived for individual consumption that are on offer in a collective space, and the various aporia reached by this exercise.
Resumen
Según un determinado discurso científico, los salones de películas X no son más que un avatar de la facticidad del género pornográfico. Para sus organizadores, estos salones pueden ser la ocasión de poner en escena su concepción legítima del “arte del X” y del estilo de contemplación que el impone, comparativamente a concepciones rivales. Para el público, la participación en los salones del X supone una negociación entre la aspiración a una sexualidad libre, que representa el estilo “violento”, y las realidades de un “estar juntos” cuyo visitante no está protegido. A partir de una investigación de terreno (cuestionario minuto) efectuado en el “Salón del vídeo caliente” en noviembre de 2000 en París, deseamos mostrar qué alternativas se ofrecen al despliegue en un espacio colectivo de un tipo de representación sexual inicialmente concebida para un consumo individual asocial, y en cuáles contradicciones desemboca este ejercicio.
Parties annexes
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