Résumés
Résumé
Inventées au xixe siècle, les sciences sociales véhiculent les trois présuppositions suivantes : 1) les phénomènes sociaux se comportent, comme les phénomènes naturels, de façon prévisible (ou du moins analysable) et sont donc sujets à l'intervention et à la manipulation; 2) l'histoire moderne est celle de la "modernisation", c'est-à-dire celle du progrès ou du développement, les traînards n'ayant pas d'autre choix que de rattraper; la société, en tant qu'entité distincte de l'État, est l'unité de base de la science sociale. Cette dernière présupposition rend possible deux options fondamentales : l'une ("universalisation") qui cherche à établir des lois universelles parce que toutes les sociétés sont semblables et l'autre ("sectorialisation") qui refuse toute généralisation parce que toutes les sociétés sont différentes. Contre cette épistémologie de la science sociale dominante se sont développées, après 1945 et surtout depuis la fin des années 1960, des "écoles de résistance" - l'économie historique en Allemagne, l'école des Annales en France et le marxisme (non-officiel) - qui obligent à penser holistique-ment et dialectiquement et aussi à lier la réflexion théorique à la praxis.
Summary
Invented in the 9th century, social sciences convey the three following presuppositions : 1) social phenomena behave, like natural phenomena, in a predictable (or at least analyzable) way, and are therefore subject to intervention and manipulation; 2) modern history is the history of "modernization", that is, the history of progress and development, stragglers having no choice but to catch up; and 3) society, as an entity distinct from state, is the basic unit of social science. This last presupposition makes two fundamental options possible : one ("universalization") which attempts to determine universal laws, holding that all societies are alike, and the other ("sectorialization") which refuses all tendency to generalize, holding that all societies are different. In opposition to this epistemology of the dominant social science, "schools of resistance " developed after 1945, especially since the end of the 1960s - historical economy in Germany, the Ecole des Annales in France, and Marxism (non-official) - which have made it necessary to think holistically and dialectically and to relate theoretical reflection to praxis.
Resumen
Inventadas en el siglo diecinueve, las ciencias sociales vehiculan las tres presuposiciones siguientes : 1) los fenómenos sociales tienen, como los fenómenos naturales, un comportamiento previsible y en consecuencia son sujetos a la intervención y a la manipulación; 2) la historia moderna es aquella de la "modernización", es decir la del progreso o del desarrollo, los retardatarios no tienen otra solución que alcanzar a los otros; 3) la sociedad, entidad diferente del Estado, es la unidad de base de las ciencias sociales. Esta última presuposición hace posible dos opciones fundamentales: la primera ("universalización"), busca establecer leyes universales ya que todas las sociedades son semejantes, y la segunda ("sectorialización"), no admite generalizaciones ya que todas las sociedades son diferentes. En oposición a esta epistemología dominante en las ciencias sociales, se han desarrollado desde 1945 y sobre todo a fines de los años 60, diversas "escuelas de resistencia" : la economía histórica en Alemania, la escuela de los "anales" en Francia y el marxismo (no oficial). Estas escuelas nos obligan a pensar en la totalidad y de manera dialéctica, asi como a ligar la reflexión teórica a la práctica.
Veuillez télécharger l’article en PDF pour le lire.
Télécharger