Volume 14, numéro 2, octobre 1982 Regards sur la théorie Sous la direction de Marcel Fournier
Sommaire (15 articles)
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Présentation
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Weber et la question de l’idéologie
Colette MOREUX
p. 9–32
RésuméFR :
Bien que Weber n'ait guère utilisé le terme, la question de l'idéologie est au centre de son œuvre; mais alors qu'une tradition, peu fondée, réduit ses positions à un idéalisme inspiré d'un anti-marxisme obsessif, il est clair que les préoccupations de notre auteur sont ailleurs, au-delà d'un choix matérialiste ou spiritualiste du "facteur dominant". Une fois posé le principe selon lequel une idéologie peut, au même titre que n'importe quel autre "élément singulier" jouer, socialement, le rôle de cause ou celui de conséquence, Weber s'interroge essentiellement sur la nature d'une méthodologie susceptible de désidéologiser les "sciences de la réalité concrète"; la puissance de ses conceptions ne le conduit pourtant pas au delà d'un "jugement de possibilité objective". Le chercheur, comme l'agent social, marche davantage à la valeur qu'à la rationalité ; le reconnaître constitue un des facteurs essentiels du développement de notre discipline.
EN :
Although Weber scarcely used the term, the issue of ideology is central to his work. However, whereas a poorly justified tradition has reduced his position to one of an idealism inspired by obsessive anti-Marxism, it is clear that his preoccupations are in fact elsewhere, outside of a materialistic or spiritualistic choice of the "dominant factor". Once the principle is put forward according to which an ideology can, like any other " singular element", play the role of cause or consequence in the social context, Weber examines the nature of a methodology which could " de-ideologize " the "sciences of concrete reality". The strength of his conceptions do not, however, take him beyond a "judgment of objective possibility". The researcher, like the social agent, functions more by values than by rationality, and recognizing this fact constitutes one of the essential factors in the development of our field.
ES :
A pesar de que Weber no ha utilizado el término, la cuestión de la ideología se encuentra al centro de su obra; mientras que una tradición, poco fundamentada, reduce sus posiciones a un idealismo inspirado en un anti-marxiümo obsesivo, está claro que las preocupaciones de nuestro autor sobrepasan la elección materialista o espiritualista del "factor dominante". Una vez enunciado el principio según el cual la ideología puede, tal como cualquier otro "elemento singular", tener un rol social de causa o de consecuencia, Weber se interroga esen-cialme:nte sobre la naturaleza de una metodología suceptible de eliminar toda ideología en las " ciencias de la realidad concreta"; a pesar de la consistencia de sus concepciones, estas no lo conducen más allá de un "juicio objetivo de posibilidades". El investigador, como el agente social, actúa más según sus valores que según la racionalidad; reconocerlo constituye uno de los factores esenciales del desarrollo de nuestra disciplina.
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Max Weber, la théorie de la rationalisation et le marxisme
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L’anomie dans la biographie intellectuelle de Durkhein
Philippe BESNARD
p. 45–54
RésuméFR :
Nombre de commentateurs ont décelé des inflexions, des discontinuités voire une véritable "coupure" dans l'itinéraire intellectuel de Durkheim. En s'appuyant sur l'état actuel de nos connaissances sur sa biographie tant intellectuelle que personnelle, il est possible de caractériser et dater assez précisément cette rupture contemporaine de Suicide. Même si plusieurs interprétations de Durkheim le présentent comme la sociologie de l'anomie, le concept d'anomie est loin d'être central dans l'ensemble de son œuvre : la production de ce concept coïncide avec une phase critique - anomique - de la biographie intellectuelle du père fondateur de la sociologie française.
EN :
A number of commentators have detected shifts, discontinuities, or even a real "break" in Durkheim's intellectual itinerary. On the strength of our present knowledge of his biography, both intellectual and personal, this break may be characterized and dated quite precisely as contemporary to his work Le suicide. Even though many interpretations of Durkheim situate him within the sociology of anomie, the concept of anomie is far from central to his work as a whole. The development of this concept coincides with a critical phase - characterized by anomie - in the intellectual biography of the founding father of French sociology.
ES :
Muchos comentadores han encontrado inflexiones, discontinuidades, e incluso un verdadero "corte" en el itinerario intelectual de Durkheim. Apoyándose en el estado actual del conocimiento sobre su biografía tanto intelectual como personal es posible caracterizar y dar fechas precisas a esta ruptura contemporánea del Suicidio. A pesar que varias interpretaciones presentan a Durkheim como el sociólogo de la anomia, este concepto esta lejos de ser central en el conjunto de su obra : la producción de este concepto coincide con una fase crítica-anómica- de la biografía intelectual del padre fundador de la sociología francesa.
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Durkheim et la sociologie de la connaissance scientifique
Marcel FOURNIER
p. 55–66
RésuméFR :
Même si elles ne sont pas systématiques, les diverses remarques et réflexions que Durkheim et ses collaborateurs formulent tout au long de leurs diverses activités de recherche constituent les éléments d'une sociologie de la science : mode de connaissance distinct du sens commun, la science y est analysée tantôt en tant qu'institution sociale, en relation avec la société par l'intermédiaire des opinions, tantôt en tant que communauté relativement autonome, chargée d'élaborer et d'imposer à ses membres règles ou normes sociales. Mais, en raison même de la conception, largement positiviste, de la science que partagent les durkheimiens, cette entreprise de constitution de la science en tant qu'objet de l'analyse sociologique demeure partielle.
EN :
Although not systematic, the various remarks and reflections formulated by Durkheim and his colleagues throughout their various research activities constitute the elements of a sociology of science. Science is seen as a mode of acquiring knowledge distinct from common sense, and is analyzed either as a social institution related to society through the intermediary of opinion, or as a relatively autonomous community with the responsibility of developing rules and social norms and of imposing them on its members. However, due to the mainly positivist conception of science held by the Durkheimians, this latter conception of the make-up of science as object of sociological analysis has remained only partially developed.
ES :
A pesar de que las diversas notas y reflexiones formuladas por Durkheim y sus colaboradores en el curso de sus actividades de investigación no son sistemáticas, ellas constituyen los elementos de una sociología de la ciencia : el conocimiento es distinto del sentido común, la ciencia se analiza a veces como institución social en relación con la sociedad a través de las opiniones, otras veces como una comunidad relativamente autónoma, encargada de elaborar e imponer reglas y normas sociales a sus miembros. Sin embargo, como la ciencia es concebida por los discípulos de Durkheim de manera positivista, esta constitución de la ciencia como objeto de análisis sociológico es parcial.
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Le sens de la théorie et la théorie du sens
Alfred DUMAIS
p. 67–76
RésuméFR :
Quel est le sens de la théorie en sociologie? N'est-il pas à propos d'examiner la teneur de l'activité même du théoricien? Cela implique, il va sans dire, un rappel des origines de l'activité théorique et de la conception restreinte à laquelle est parvenue la science moderne. De là, on voit mieux le rôle stratégique de l'approche comprehensive, qui vient appliquer une sorte de contrepoids à la formalisation et à la déduction scientifique, surtout en introduisant la totalité à titre d'explication. Une vision aussi élargie de la théorie, on l'espère, devrait laisser apparaître la portée tout autant utopique qu'éthique de cette activité. On comprend ainsi pourquoi, en sociologie, on assiste à un va-et-vient de la théorie comme instrument à la théorie comme forme de vie.
EN :
What is the meaning of theory in sociology? Is it not appropriate to examine the nature of the theoretician's • activity itself? This necessarily implies recalling the origins of theoretical activity and the restricted conception of it that has been arrived at by modern science. From this perspective, the strategic role of a comprehensive approach can be better appreciated, acting as a sort of counterweight to formalization and scientific deduction, especially through the introduction of totality as a tool for explanation. Such a broadened view of theory, it is to be hoped, should make evident the Utopian as well as the ethical dimension of this activity. In this way, it may be understood why an interchange can be observed in sociology between theory as an instrument and theory as a life form.
ES :
Cuál es el sentido de la teoría en la sociología? No sería necesario examinar el contenido de la actividad misma del teórico?. Evidentemente, esto implica una revisión de los orígenes de la actividad teórica y de la con-cepcio'n reducida a la cual ha llegado la ciencia moderna. Partiendo de ésta revisión, captamos mejor el rol estratégico de un enfoque comprensivo como contrapeso a la formalizacio'n y a la deduccio'n científica, sobre todo cuando introduce la totalidad a titulo de explicación. Una visio'n tan amplia de la teoría, debería mostrar la dimensión tanto utópica como ética de esta actividad. De esta manera, podemos entender porqué en sociología asistimos a un va y viene de la teoría como instrumento a la teoría como forma de vida.
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Le contructivisme social en psychologie et en sociologie
Hugh MEHAN
p. 77–96
RésuméFR :
"Le constructivisme social" est un thème commun aux études cognitives en sociologie et en psychologie. Le constructivisme social postule que les structures sociales et les structures cognitives se composent et se situent dans l'interaction entre les gens. En sociologie cette perspective constructiviste remonte à la phénoménologie constitutive; actuellement, elle se développe avec t'ethnométhodologie. De récentes études qui analysent les structures sociales du monde quotidien en interaction sont commentées. On fait état d'un développement parallèle en psychologie, à partir du "structuralisme constructiviste" de Piaget, jusqu'à l'école soviétique socio-historique. On commente aussi de récentes études qui situent dans l'interaction les structures cognitives et leurs processus. Enfin, on note la convergence entre la sociologie et la psychologie, entre les sciences sociales occidentale et soviétique.
EN :
"Social constructivism" is identified as a theme that is common to cognitive studies in sociology and psychology. Social constructivism is the principle that social structures and cognitive structures are composed and reside in the interaction between people. The origins and development of this constructivist theme in sociology are traced through constitutive phenomenology into early ethnomethodology. Recent studies that analyze the social structures of the everyday world in the interaction are reviewed. A parallel development is traced in psychology from Piaget's "constructivist structuralism" through Vygotsky's Soviet Socio-Historical School. Recent studies that locate cognitive structures and processes in the interaction are reviewed. The convergence between sociology and psychology, Western and Soviet social science on the issue of interaction is noted.
ES :
El "constructivismo social" se identifica como un tema comiín a los estudios cognoscitivos en sociología y psicología. El constructivismo social es un principio según el cual las estructuras sociales y las estructuras cognoscitivas se componen y residen en la interacción entre la gente. Los orígenes y el desarrollo de esta temática constructivista en sociología, remontan a los comienzos de la etnometodología a través la fenomenología constitutiva. Se hace una recensio'n de los estudios recientes que analizan las estructuras sociales cotidianas y su interacción. Se encuentra un desarrollo paralelo entre la psicología "estructuralista constructivista" de Piaget y la escuela socio-histórica soviética de Vygotsky. Se hace una reeenstón de los estudios recientes que localizan las estructuras cognoscitivas y los procesos en interacción. Se recalca la convergencia, por un lado entre la sociología y la psicología y por otro lado, entre las ciencias sociales occidentales y soviéticas, en lo que respecta al tema de la interacción.
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Théorie critique et matérialisme historique : Jürgen Habermas
Raymond MORROW
p. 97–112
RésuméFR :
Le sociologue ouest-allemand Jürgen Habermas développe un programme théorique orienté à la reconstruction du matérialisme historique et a connu une réception relativement restreinte dans le milieu francophone, malgré ses affinités avec la sociologie critique francophone contemporaine. Cette réception a été rendue difficile par plusieurs facteurs : le développement interne de son projet, sa stratégie de négation concrète qui a entraîné un dialogue avec des traditions hétérogènes, et une coupure avec l'école originale de Francfort. Il faut évaluer ses distinctions épistémologiques entre travail, interaction et critique par rapport à leur contribution au dépassement de ce qu'il estime être les trois faiblesses principales de la théorie critique traditionnelle : ses fondements normatifs ambigus, un concept de vérité philosophique et une sous-estimation des possibilités de l'État démocratique.
EN :
West German sociologist Jürgen Habermas is in the process of developing a theoretical programme oriented toward the reconstruction of historical materialism which has enjoyed a relatively limited reception within the francophone milieu, despite its affinities with contemporary francophone critical sociology. This reception has been rendered difficult by several factors : the internal development of his project, its strategy of concrete negation which has required a dialogue with heterogeneous intellectual traditions, and a break with the original Frankfurt School. His epistemological distinctions between work, interaction and critique must be assessed in relation to their contribution to overcoming what he has perceived to be the three principal weaknesses of traditional critical theory : ambiguous normative foundations, a philosophical concept of truth and an under-estimation of the possibilities of the democratic State.
ES :
El sociólogo de Alemania del oeste, Jürgen Habermas desarrolla un programa teórico orientado a la reconstrucción del materialismo histórico. Este programa ha tenido una recepción relativamente limitada en el medio de habla francesa, a pesar de su afinidad con la sociología crítica contemporánea. Esta recepción ha sido difícil por varios factores : el desarrollo interno de su proyecto, su estrategia de negación concreta que ha desembocado en un dialogo con tradiciones heterogéneas y en una ruptura con la escuela original de Francfort. Hay que hacer una evaluación de sus distinciones epistemológicas entre trabajo, interacción y critica, con relación a su contribución para ¡sobrepasar lo que él estima las tres debilidades principales de la teoría crítica tradicional : sus fundamentos normativos ambiguos, un concepto de verdad filosófica y una subestimación de las posibilidades del Estado democrático.
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À la recherche de l’autonomie : Cornelius Castoriadis
Gabriel GAGNON
p. 113–118
RésuméFR :
Dans le nouveau contexte issu de la remise en question du modèle scientifique dominant et de la contestation croissante au sein des sociétés industrielles, capitalistes ou socialistes, Cornélius Castoriadis nous propose un projet social et intellectuel où le désir de transformation du monde s'étaye sur une critique fondamentale des institutions bureaucratiques et de la pensée héritée qui les inspire. Il s'agit ici d'essayer d'esquisser, du côté de l'imaginaire social, du LEGEIN, du TEUKHEIN et de la logique des MAGMAS, les bases épistémologiques essentielles de ce projet, pour mieux montrer comment une sociologie de l'autogestion, de l'autonomie et de la liberté pourrait y trouver les sources d'un nouveau paradigme où imaginaire et production de la société déplaceraient rationnel et reproduction.
EN :
In the new context arising from the challenging of the dominant scientific model and the increasing protest within industrial societies, both capitalist and socialist, Cornelius Castoriadis proposes a social and intellectual plan in which the desire for transformation of the world is built upon a fundamental critique of bureaucratic institutions and of the inherited thought patterns which have inspired them. An attempt is made in this paper to outline the essential epistemológica! bases of this plan, within the context of social imagination, the LEGEIN, the TEUKHEIN, and the logic of MAGMAS, in order to better demonstrate how a sociology of self-management, autonomy, and liberty could draw from them the sources of a new paradigm in which the concepts of the imaginary and production of society would take the place of the concepts of the rational and reproduction.
ES :
En el nuevo contexto originado en el cuestionamiento del modelo científico dominante y en la contestación creciente en el seno de las sociedades industriales, capitalistas o socialistas, Cornelius Castoriadis nos propone un proyecto social e intelectual donde el deseo de transformación del mundo se base en una crítica fundamental de las instituciones burocráticas y del pensamiento heredado que las inspira. Se trata de esbozar, del labo del imaginario social, del LEGEIN, del TEUKHEIN y de la lógica de los MAGMAS, las bases epistemológicas esenciales a este proyecto; para mostrar como una sociología de la autogesttón, de la autonomía y de la libertad podrían encontrar las fuentes de un nuevo paradigma donde el imaginario y la producción de la sociedad desplazarían lo racional y la reproducción
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Raymond Aron : l’itinéraire d’un sociologue libéral
Jean-François CHANLAT
p. 119–133
RésuméFR :
Dans cet article, l'auteur tente de retracer dans un premier temps, les fondements philosophiques de la sociologie de R. Aron, avant d'examiner dans un deuxième temps, sa sociologie proprement dite. Abordant par la suite la critique des idéologies qui est indissociable à la fois de sa philosophie et de sa sociologie, il conclut par un rappel de la contribution et de la place que R. Aron occupe au sein de la sociologie contemporaine. Critique plus que théoricien, Aron apparaît, aux termes de cet article, comme la conscience libérale de la sociologie française.
EN :
In this paper, the author first traces the philosophical foundations of Raymond Aron's sociology, and then examines his sociology itself. A discussion follows on the critical analysis of ideologies which is inseparable both from Aron's philosophy and his sociology. The paper concludes with a reminder of Aron's contribution to contemporary sociology and his place within it. More of a critic than a theoretician, Aron appears, according to this paper, as the liberal conscience of French sociology.
ES :
En este artículo, el autor trata, en primer lugar de exponer los fundamentos filosóficos de la sociología de R. Aron, para en segundo lugar, examinar su sociología propiamente dicha. Finalmente analiza la crítica de las ideologías que son indisociables a la vez de su filosofía como de su sociología. Concluye recordando la contribución y el lugar que ocupa R. Aron en el seno de la sociología contemporánea. Mas crítico que teo'rico, R. Aron aparece, según este artículo, como la conciencia liberal de la sociología francesa.
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Le développement du concept de développement
Immanuel WALLERSTEIN
p. 133–142
RésuméFR :
Inventées au xixe siècle, les sciences sociales véhiculent les trois présuppositions suivantes : 1) les phénomènes sociaux se comportent, comme les phénomènes naturels, de façon prévisible (ou du moins analysable) et sont donc sujets à l'intervention et à la manipulation; 2) l'histoire moderne est celle de la "modernisation", c'est-à-dire celle du progrès ou du développement, les traînards n'ayant pas d'autre choix que de rattraper; la société, en tant qu'entité distincte de l'État, est l'unité de base de la science sociale. Cette dernière présupposition rend possible deux options fondamentales : l'une ("universalisation") qui cherche à établir des lois universelles parce que toutes les sociétés sont semblables et l'autre ("sectorialisation") qui refuse toute généralisation parce que toutes les sociétés sont différentes. Contre cette épistémologie de la science sociale dominante se sont développées, après 1945 et surtout depuis la fin des années 1960, des "écoles de résistance" - l'économie historique en Allemagne, l'école des Annales en France et le marxisme (non-officiel) - qui obligent à penser holistique-ment et dialectiquement et aussi à lier la réflexion théorique à la praxis.
EN :
Invented in the 9th century, social sciences convey the three following presuppositions : 1) social phenomena behave, like natural phenomena, in a predictable (or at least analyzable) way, and are therefore subject to intervention and manipulation; 2) modern history is the history of "modernization", that is, the history of progress and development, stragglers having no choice but to catch up; and 3) society, as an entity distinct from state, is the basic unit of social science. This last presupposition makes two fundamental options possible : one ("universalization") which attempts to determine universal laws, holding that all societies are alike, and the other ("sectorialization") which refuses all tendency to generalize, holding that all societies are different. In opposition to this epistemology of the dominant social science, "schools of resistance " developed after 1945, especially since the end of the 1960s - historical economy in Germany, the Ecole des Annales in France, and Marxism (non-official) - which have made it necessary to think holistically and dialectically and to relate theoretical reflection to praxis.
ES :
Inventadas en el siglo diecinueve, las ciencias sociales vehiculan las tres presuposiciones siguientes : 1) los fenómenos sociales tienen, como los fenómenos naturales, un comportamiento previsible y en consecuencia son sujetos a la intervención y a la manipulación; 2) la historia moderna es aquella de la "modernización", es decir la del progreso o del desarrollo, los retardatarios no tienen otra solución que alcanzar a los otros; 3) la sociedad, entidad diferente del Estado, es la unidad de base de las ciencias sociales. Esta última presuposición hace posible dos opciones fundamentales: la primera ("universalización"), busca establecer leyes universales ya que todas las sociedades son semejantes, y la segunda ("sectorialización"), no admite generalizaciones ya que todas las sociedades son diferentes. En oposición a esta epistemología dominante en las ciencias sociales, se han desarrollado desde 1945 y sobre todo a fines de los años 60, diversas "escuelas de resistencia" : la economía histórica en Alemania, la escuela de los "anales" en Francia y el marxismo (no oficial). Estas escuelas nos obligan a pensar en la totalidad y de manera dialéctica, asi como a ligar la reflexión teórica a la práctica.
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Ce curieux produit de culture
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Prolégomènes à une philosophie politique de la culture et de la science
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Dislocation de la culture, dislocation sociale
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Pour participer à un dialogue
Fernand DUMONT
p. 170–174
RésuméFR :
Vaste entreprise de critique des sciences de l'homme, l'ouvrage de Femand Dumont, l'Anthropologie en l'absence de l'homme, substitue à une épistomologie traditionnelle, celle de la recherche des fondements de l'activité scientifique et de la définition des critères de vérité, une épistémologie de la pertinence, qui resitue la science dans la culture : produit d'une culture, la science qui tente d'expliquer ou d'interpréter la culture est aussi une production de culture. D'où une double relation problématique : la relation de l'observateur à son objet et aussi la relation de l'observateur avec sa société ou sa culture, et donc avec les diverses pratiques sociales et les diverses croyances et représentations culturelles. Mais une telle épistémologie qui introduit une perspective sociologique, doit-elle seulement s'envelopper d'une interrogation sur l'existence? Ou doit-elle plutôt s'articuler à une sociologie des intellectuels et, plus largement, à une sociologie du pouvoir (symbolique)? D'abord préoccupés de bien comprendre la pensée de l'auteur, d'expliciter les caractéristiques de sa démarche et de dégager ses principales contributions, les commentaires de Nicole Gagnon, de Claude Savary et de Roberto Miguelez soulèvent diverses questions qui permettent de poursuivre et d'enrichir le débat ouvert par Dumont.
EN :
A vast undertaking in the critique of the sciences of man, Fernand Dumont's work, Une anthropologie en l'absence de l'homme substitutes a traditional epistemology characterized by the search for foundations of scientific activity anduhe definition of the criteria of truth, for an epistemology of relevance, which restores science's place within culture. Science, which attempts to explain and interpret culture, is not only the product of a culture, but also a production of culture. A problematical two-way relationship arises from this : the relation of observer to subject and the relation of the observer to his society or culture, and thereby with the various social practices, beliefs, and cultural representations. But must such an epistemology introducing a sociological perspective only give rise to a questioning of existence, or should it be linked to a sociology of intellectuals and, in a broader sense, with a sociology of power (symbolic)? The comments made by Nicole Gagnon, Claude Savary, and Roberto Miguelez on Dumont's work demonstrate a concern for a full understanding of his thought, the characteristics of his approach, and his main contributions, and raise a number of questions which open the way to pursuing and enriching the debate initiated by Dumont.
ES :
Importante empresa de crítica de las ciencias del hombre, el libro de Fernand Dumont, l'Anthropologie en l'absence de l'homme (La antropología en ausencia del hombre), substituye a una epistemología tradicional, la de la búsqueda de los fundamentos de la actividad científica y de la definición de los criterios de la verdad, una epistemología de la pertinencia, que sitúa la ciencia dentro de la cultura : la ciencia que trata de explicar o de interpretar la cultura es al mismo tiempo un producto de la cultura. De ahí, una doble relación problemática : la relación del observador con su objeto y la relación del observador con su sociedad o su cultura y por ende con las diversas practicas sociales y las diversas creencias y representaciones culturales. Pero esta epistemología, que introduce una perspectiva sociológica debe solamente revestirse de un cuestionamiento sobre la existencia? O debe más bien articularse a una sociología de los intelectuales de una manera más amplia a una sociología del poder (simbólico) ? Preocupados de entender bien el pensamiento del autor, especificar las características de su trabajo y resaltar sus principales contribuciones, los comentarios de Nicole Gagnon, de Claude Savary y de Roberto Miguelez suscitan varias cuestiones que permiten continuar y enriquecer el debate abierto por Dumont.