Résumés
Résumé
La science occidentale a connu deux crises depuis le début du siècle. La première, à la suite de la découverte de la relativité et de la théorie des quanta, a modifié la conception classique de la causalité, du déterminisme et de l'espace-temps. La deuxième, apparue à la suite des développements de la cybernétique, de l'écologie, de la théorie de l'auto-organisation, met en évidence l'importance des processus dans leur déroulement, de la causalité complexe et des feedback, des processus contre-intuitifs et contre-productifs ; l'accent est désormais déplacé de l'être vers le devenir. Partout apparaît la nécessité de replacer les objets dans leur contexte, et se retrouvent mises en question les coupures sujet/objet, contenant/contenu, ainsi que la neutralité de la science. La sociologie ne doit pas être à la remorque épistémologique des autres sciences, elle ne doit pas non plus rester accrochée à des conceptions qui semblent dépassées partout ailleurs. C'est ainsi que cette nouvelle conception scientifique qui est celle qui se dégage en cette fin de xxe siècle oblige à repenser la sociologie dans son objet et dans ses méthodes. Dans son objet d'abord, en élargissant le domaine des possibles en matière d'organisation sociale : en plus de la société primitive et de l'État moderne, se profile la possibilité d'une société auto-organisatrice, auto-instituante et autogérée; et en ce qui concerne les méthodes de la sociologie, aucune ne peut se dire neutre, il faut toujours les replacer dans leur contexte d'élaboration et d'utilisation. On examine ici - rapidement - tour à tour différentes méthodes quantitatives et qualitatives : statistiques, théories des systèmes, structuralisme, sémiologie, histoires de vie, épistémologie, pour essayer d'en saisir les limites et la portée méthodologique, théorique et pratique.
Summary
Western science has gone through two crises since the beginning of the century. The first of these, after the discovery of relativity and quantum theory, modified the classical conception of causality, determinism and space-time. The second, which appeared after the development of cybernetics, ecology and the theory of self-organization, gives prominence to the on-going elements of processes, to complex causality and to feedback, to counter-intuitive and counter-productive processes. Emphasis has been transfered from being to becoming. The importance of putting objects into their proper context is a major preoccupation, and the dichotomy subject/object, container/contained, as well as the neutrality of science, has been challenged. Sociology must not follow behind other sciences in matters of epistomology, nor can it remain caught up with concepts seemingly outdated in other fields. So it is that this new conception of science now emerging at the end of the 20th century requires a rethinking of sociology as to its object and its methods. The object of sociological analysis in the field of social organization has been enlarged beyond primitive society and the modern state to include the possibility of a self-organizing, self-instituting and self-managed society. Sociological methods must always be understood in the context in which they were developed and in which they are used; no one can claim neutrality in this respect. Various quantitative and qualitative methods are examined briefly in this paper - statistics, systems theory, structuralism, semiology, life histories, epistomology - in an attempt to define their limits and their scope in methodological, theoretical and practical terms.
Resumen
La ciencia occidental ha conocido dos crisis desde principios de siglo. La primera, como consecuencia del descubrimiento de la relatividad y de la teoría cuántica, estas teorías han modificado la concepción clásica de la causalidad, del déterminisme y del espacio-tiempo. La segunda, como resultado del desarrollo de la cibernética, de la ecología y de la teoría de la auto-organizacidn, pone en evidencia la importancia de los procesos en su desarrollo, de la causalidad compleja y de las interacciones, de los procesos contra-intuitivos y contra-productivos; el acento de ahora en adelante se ha desplazado del ser hacia el llegar a ser. Por todos lados aparece la necesidad de colocar los objetos en su contexto y se encuentran cuestionadas las rupturas sujeto/objeto, conteniente/contenido, de la misma manera que la neutralidad de la ciencia. La sociología no debe estar a la zaga epistemológica de otras ciencias, tampoco debe quedarse aferrada de concepciones que parecen ya sobrepasadas. Es así que esta nueva conception científica, que se desprende en este fin del siglo XX, obliga a repensar la sociología en su objeto y en sus métodos. En su objeto primero, agrandando el dominio de los posibles en materia de organización social; además de la sociedad primitiva y del Estado moderno, se perfila la posibilidad de una sociedad auto-organizadora, auto-instituente y autogestionaria ; respecto a los métodos de la sociología, ninguno puede concebirse como neutro, es necesario colocarlos en su contexto de elaboración y de utilización. En et texto se examinan rápidamente, uno tras otro, diferentes methodos cuantitativos y cualitativos : estadística, teoría de sistemas, estructuralismo, semiología, historias de vida, epistemología, para tratar de captar sus límites y su alcance metodológico, teórico y práctico.