Volume 8, numéro 1, avril 1976 Pour une sociologie du cinéma Sous la direction de Michel Brûlé
Sommaire (9 articles)
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Présentation
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Derrière les ombres de l’écran : le cinéma américain en tant qu’industrie
Thomas H. GUBACK
p. 5–24
RésuméFR :
L'auteur décrit et analyse l'implantation de l'industrie cinématographique américaine à travers le monde. Il montre comment les Américains, directement ou à travers les filiales de leurs compagnies, ont réussi à imposer leurs films partout et à contrôler par les moyens les plus divers; une bonne part des grandes industries cinématographiques nationales. T. H. Guback ne limite pas son étude à la seule dimension économique, il fait voir les grands avantages que la politique étrangère et le commerce américain retirent du cinéma. L'auteur analyse d'une façon plus particulière comment la Motion Picture Export Company (sœur jumelle de la Motion Picture Association of America qui a été qualifiée de " petit Département d'État " ) s'est implantée sur le continent africain.
EN :
The author describes and analyses the way the American Movie Industry has put down roots all over the world. He shows how the Americans, directly or through their branch companies, have succeeded in imposing their films everywhere and in controling by the most various means a good part of the national film industries in other countries. T. H. Guback does not limit his study to the economic dimension alone ; he also shows the great advantages which accrue to american foreign policy and commerce through the film. The author analyses more specifically how the Motion Picture Export Company (twin sister of the Motion Picture Association of America which has been called " the little State Department ") puts down roots on the african continent.
ES :
El autor describe y analiza la implantación de la industria cinematográfica americana a través del mundo. Muestra cómo los americanos, directamente o a través de las filiales de sus compañías, han logrado imponer sus películas por todos los lados y a controlar con los medios más diversos una buena parte de las grandes industias cinematográficas nacionales. T. H. Guback no limita su estudio a la sola dimensión económica, hace ver las grandes ventajas que la política extranjera y el comercio americano retiran del cine. El autor analiza de una manera más particular como la Motion Picture Export Company (hermana gemela de la Motion Picture Association of America que ha sido calificada de " pegueño departamento del E.stado ") se ha implantado en el continente africano.
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Les impacts du cinéma américain sur le cinéma et la société québécoise
Michel BRÛLÉ
p. 25–42
RésuméFR :
Le cinéma québécois n'est pas une industrie autonome. Le cinéma québécois dépend d'exploitants et de distributeurs qui ne sont pas québécois. Le cinéma québécois dépend pour sa production de capitaux qui viennent de l'extérieur du Québec et ce " non-Québécois " qui conditionne notre cinéma à ces trois niveaux est majoritairement américain. Ceci dit l'auteur essaie d'analyser l'impact qualitatif que le cinéma américain produit sur la société québécoise et sur l'industrie du cinéma au Québec. Ce problème cependant n'est pas particulier au Québec. " C'est à l'échelle internationale, y compris les pays de l'Est, que se pose le problème de l'impact du cinéma américain. Le cinéma, comme médium, est devenu américain ". Pourtant, et malgré tout, il y a dans le cinéma québécois des signes évidents d'une certaine volonté de garder ses distances vis-à-vis la production de type américain.
EN :
The movie industry in Quebec is not an autonomous industry. It depends upon exploiters and distributors who are not from Quebec. It is dependent for its capital which comes from outside and the "non-quebeckers" on which it depends and which condition it at these three levels are in majority american. Having said this the author trys to analyze the qualitative impact which American films produce in Quebec society and on the film industry in Quebec. This problem is however not specific to Quebec. "The impact of american films is a problem on a world wide scale, including the countries in the East. The film, as a medium, has become american". Nevertheless, and inspite of everything, there is evidence of a certain will to maintain a distance from American type productions in the Quebec film industry.
ES :
El cine quebequense no es una industria autónoma. El cine quebequense depende de los dueños de las salas y de los distribuidores que no son quebequenses. El cine quebequense depende para su producción de los capitales que vienen del exterios de Québec y este " no quebequense " que condiciona nuestro cine a esos tres niveles es mayoritariamente americano. Dicho esto el autos trata de analizar el impacto calitativo que el cine americano produce sobre la ciudad quebequense y sobre la industria cinematográfica en Quebec. Ese problema sin embargo no es particular de Quebec. " Es en la escala internacional, incluidos los países del este, que se plantea el problema del impacto del cine americano. El cine como medio se ha vuelto americano ". No obstante, y a pesar de todo, hay en el cine quebequense signos evidentes de una cierta voluntad de guardar sus distancias frente a la producción de tipo americano.
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Problèmes particuliers au Québec en matière de distribution cinématographique (document)
O. J. FIRESTONE
p. 43–70
RésuméFR :
Dans le cadre d'une recherche sur l'ensemble de l'industrie cinématographique au Canada, recherche menée en 1964 pour le compte du gouvernement canadien, O. J. Firestone a consacré un chapitre aux problèmes particuliers du Québec. Cet article traite donc des facteurs propres au Québec tels le bilinguisme, les différences culturelles dues au caractère francophone de cette province, aux lois particulières du gouvernement québécois et à divers facteurs d'ordre économique. L'auteur a mis en relief des particularités tant au niveau de la distribution des films que de leur mise en marché ainsi que le rôle tout à fait particulier de la télévision. On trouvera dans la partie gauche de la page, le texte intégral de ce 8e chapitre de l'étude de O. J. Firestone ; la partie droite est une mise à jour faite par l'éditeur en collaboration avec le Conseil québécois pour la diffusion du cinéma.
EN :
In the context of a study on the overall film industry in Canada conducted in 1964 for the Canadian government, O. J. Firestone dedicated a chapter to problems specific to Quebec. This article thus is concerned with factors which are particular to quebec such as bilingualism, cultural differences due to the french-speaking character of the province, laws specific to the Quebec provincial government and different economic factors. The author outlined specific characteristics with regard to the distribution of films, with regard to the actual production as well as with regard to the clearly specific role of television. The reader will find the unabridged text of the eighth chapter of Firestone's study on the left-hand side of the page ; on the right-hand side the editor in collaboration with the Conseil québécois pour la diffusion du cinéma has brought Firestone's data up to date.
ES :
Dentro del marco de una investigación sobre el conjunto de la industria cinematográfica en Canadá, investigación hecha en 1964 por cuenta del gobierno canadiense, O. J. Firestone ha consagrado un capitulo a los problemas particulares de Quebec. Este articulo trata en consecuencia de los factores propios de Quebec tales como el bilingüismo, las diferencias culturales debidas al carácter francofón de esta provincia, a las leyes particulares del gobierno quebequence y a diversos factores de orden económico. El autor a puesto en relieve las particularidades tanto a nivel de la distribución de las deliculas como de su venta, de igual manera que el rol muy particular de la televisión. Se encontrará en la parte izquierda de la página, el texto integral de ese octavo capitulo del estudio de O. J. Firestone ; la parte derecha es una actualización hecha por el editor en colaboración con el consejo quebequence para la difusión del cine.
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Quelques problèmes de sociologie du cinéma
Annie GOLDMANN
p. 71–80
RésuméFR :
" (...) faire de la sociologie du cinéma ce n'est pas rechercher dans le film un reflet plus ou moins fidèle de la société. (...) Le cinéma est dans la réalité sociale elle-même, il en fait partie à la fois par son organisation économique et par la médiation de l'auteur, sans parler des chocs en retour qui se produisent, avec des décalages temporels, entre le cinéma et la réalité. (...) La sociologie du cinéma a pour but de répondre à la question suivante : pourquoi à tel moment historique y a-t-il tel cinéma ? Pourquoi le néo-réalisme en Italie dans les années d'après guerre et non pas en Allemagne ou en France ? " L'auteur illustre son propros théorique par des analyses des films de Lang et par des exemples puisés à même ses travaux sur le néo-réalisme italien.
EN :
" ... A sociology of the film does nos involve finding a more or less faithful reflection of the society in the film. (...) The film is part of social reality itself, it is so included but by its economic organization and by the transmission of its author, to say nothing of the mutual shocks which occur between the film and reality with a certain time lag. (...) A sociology of the film should answer the following question : why at a certain historical moment was a specific type of film produced ? Why the neo-realism in Italy after the war and not in Germany or in France ? " The author illustrates his theory by analyzing the films of Lang and by examples taken from his own works on Italian neo-realism.
ES :
" (...) Hacer la sociología del cine no es buscar en la película un reflejo más o menos fiel de la sociedad (...) El cine esta en la realidad misma, forma parte de ella a la vez por su organización económica y por intermedio del autor, sin hablar de los choques de regresión que se producen, con desnivalamientos temporales, entre el cine y la realidad (...) La sociología del cine tiene por objeto responder a la pregunta siquente porqué en tal momento histórico hay tal cine ? Porqué el neo-realismo apareció en Italia en los años de postguerra y no en Alemania o en Fancia ? El autor ilustra sus lineamientos teóricos con un análisis de las películas de Lang y con ejemplos tomados de sus mismo trabajos sobre el neo-realismo Italiano.
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Petit credo critique à l’usage des enfants de Marx et des frères Lumière
Dominique NOGUEZ
p. 81–90
RésuméFR :
Qu'est-ce que critiquer un film? 1) C'est écrire (de façon univoque et cohérente) ; 2) c'est tenter de mimer le film ; 3) c'est l'interpréter, autrement dit, l'insérer dans des séries plus vastes (œuvres du même auteur, mouvements artistiques, histoire des techniques, des idées, des thèmes et des formes, etc.), le lire comme manifestation d'une structure psychologique et comme manifestation idéologique. Sur l'exemple privilégié de Dziga Vertov, on montre ici que la prise en compte des facteurs idéologiques et politiques ne peut néanmoins se faire au détriment des facteurs esthétiques, essentiels même à une lecture politique.
EN :
What does it mean to criticize a film ? 1) It means to write (in a clear and coherent way). 2) It means to interpret, in other words to put it in a larger context (the works of the same author, artistic schools, the history of technics, of ideas, of themes, of forms, etc.), to read it as a manifestation of a certain psychological structure and as a certain ideological manifestation. Taking Dziga Vertov as a privileged example, we show here that monetheless the account of ideological and political factors cannot be made to the detriment of aesthetic factors which are essential even to a political reading of a film.
ES :
Que es criticar una película? 1) Es escribir (de una manera unívoca y coherente) 2) Es tratar de imitar la película. 3) Es interpretarla, dicho de ota manera, incluirla en las series mas vastas (obras del mismo autor, movimientos artísticos, historia de las técnicas, de las ideas, de los temas y de las formas, etc.), leerlo como una manifestación de una estuctura psicológica y como manifestación ideológica. Sobre el ejemplo privilegiado de Dziga Vertov, se muestra aquí que tomar en cuenta los factores ideológicos y políticos no pueden hacerce, sin embargo, en perjuicio de los factores estéticos, esenciales, incluso en una lectura política.
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La ville, les possibilités du cinéma et les films
Guido ARISTARCO
p. 91–116
RésuméFR :
" Le film est essentiellement différent des autres arts parce que, dans sa vision du monde, espace et temps se confondent : le premier en revêtant un caractère presque temporel, le second, jusqu'à un certain degré, un caractère spatial ". Aristarco après avoir analysé les spécificités du cinéma fait appel à cet art pour chercher " une solution aux problèmes culturels d'existence et de notre situation dans la crise que traverse la ville. L'auteur s'interroge sur les films dits " populaires " qu'il voit comme " le pendant de la spéculation immobilière du cinéma ". Aristarco conclut : " Dans sa forme " épique ", le cinéma peut collaborer (...) au problème de l'urbanisme, à l'explication la plus approfondie possible de la crise qui envahit l'espace de la ville, l'homme et son habitat (...) ".
EN :
" The film is essentially different from other arts because space and time are confused in its vision of the world : the former by taking on a character which is almost temporal and the latter by taking on a spatial character to a certain degree. " After having analyzed the particular nature of the film, Aristarco calls upon this art to find " a solution to the cultural problems of existence and to the crisis that the city is going through ". The author questions the value of so called popular films which he sees as the " fruit of real estate speculation in the film ". Aristarco concluds : " In its " epic " form, the film can collaborate with the problem of urbariism, to explain as profoundly as possible the crisis which is invading city space, man's habitat. "
ES :
" La película es esencialmente diferente de los otros artes porque, en su visión del mundo, el espacio y el tiempo se confunden : el primero revestido de un carácter temporal y el segundo, hasta un cierto punto, de un carácter espacial ". Después de haber analizado los caracteres específicos del cine. Aristarco hace un llamado a este arte para " buscar una solución a los problemas culturales de existencia y de nuestra situación dentro de la crisis por la cual atraviesa la ciudad. El autor se interroga sobre las películas dichas " populares " que ve como " la pendiente de la especulación immobiliara del cine ". Aristarco conduje " En su forma " épica " el cine puede colaborar (...) al problema del urbanismo, a la explicación, más profunda posible, de la crisis que invade el espacio de la ciudad, el hombre, su habitación (...) "
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L’imaginaire catalyseur. Deux films pernicieux : Un Homme et son pêché — Séraphin
Michel BRÛLÉ
p. 117–139
RésuméFR :
L'auteur cherche à établir la signification et la portée des premiers longs métrages québécois sur l'ensemble de la société canadienne-française. À travers l'analyse de deux films, Un homme et son péché et Séraphin, Michel Brûlé met en relief l'écart entre les structures sociales et la culture. L'analyse montre comment, contrairement aux apparences, ces films sont des critiques et des contestations d'une idéologie traditionnelle et comment ils s'insèrent comme praxis de l'imaginaire dans le vaste débat de fond qui préoccupait le Québec de la fin des années 40.
EN :
The author attempts to determine the significance and the influence of the first long Quebec epicson french Canadian society. Through the analysis of two films, Un homme et son péché and Séraphin, Michel Brûlé highlights the gap between the social structure and the culture. The analysis shows how, contrary to appearances, these films are critics and attacts upon a traditional ideology and how they become included as a praxis of the imagination in the vast debate over basic fundamentals which preoccupied Quebec at the end of the 1940's.
ES :
El autor busca a establecer la significación y la importancia de los primeros largos métrages sobre: el conjunto de la sociedad canadiense francesa. A través del análisis de dos películas, Un hombre y su pecado y Séraphin Michel Bruûlé saca a relucir la diferencia entre las estucturas sociales y la cultura. El análisis muestra que, contrariamente a las apariencias, esas películas son críticas y objeciones de una idiología tradicional y como ellas se incrustan como praxis del imaginario en el vasto debate de fondo que preocupaba al Quebec al final de los años 40.
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Annexe : Un Homme et son pêché et la presse