Volume 6, numéro 2, novembre 1981 Où va la psychiatrie ? Sous la direction de Yves Lecomte
Sommaire (22 articles)
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Présentation
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Réflexions critiques sur l’intervention et les limites du droit à intervenir
Marie-Andrée Bertrand
p. 5–10
RésuméFR :
L’auteure discute de la légitimité du droit à intervenir. Elle questionne les différents types d’intervention et leurs fondements, et elle propose une classification des interventions. Elle conclut avec la question suivante : devrait-on intervenir pour ou avec le patient?
EN :
The author discusses the legitimacy of the right to intervene. She questions the different types of intervention and their foundations, and she proposes a classification of interventions. She concludes with the following question : should one intervene for or with the patient?
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Guérir la psychose?
Bernadette Tanguay
p. 11–15
RésuméFR :
La psychose a toujours émergé d’émotions si intenses qu’elles ont amené la société à intervenir d’une façon répressive avec les psychotiques. L’expérience clinique nous montre qu’en dépit de l’évolution scientifique, culturelle et sociale, nous tendons encore à exclure le psychotique, à le regarder comme un étranger. On l’envoie aux psychiatres et aux thérapeutes en leur demandant de le guérir. Souvent sans pouvoir, ils sont identifiés à leurs patients dans un environnement médical traditionnel et ils initient des dialogues stériles dans lesquels la société, l’hôpital, la famille et le thérapeute partagent la responsabilité pour le psychotique, qui demeure marginal et abusé. Dès lors, n’importe qui peut ignorer sa propre orientation.
EN :
Psychosis has always spring from emotions so intense that they have caused society to intervene in a repressive fashion with psychotics. Clinical experience shows us that in spite of scientific, cultural and social evolution we still tend to exclude the psychotic, to regard him as a stranger. We send him to psychiatrists and therapists
asking them to cure him. Often powerless, they are identified to their patients in traditional medical environment and initiate sterile dialogues in which society, the hospital, the family and the therapist share responsa-bility for the psychotic, who remains marginal and alienated. From then on, everyone can ignore his own anxiety.
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Enfermer la folie
Monique Meloche
p. 16–26
RésuméFR :
En Nouvelle-France, la folie a initialement été considérée selon les traditions européennes : les lunatiques doivent être exclus, mis hors de la vue. Très tôt, une distinction a été faite entre la fonction de protection, attribuée aux hôpitaux généraux et plus tard aux asiles, et la fonction de traitement entreprise à l’Hôtel-Dieu (mettant dans l’ombre le rôle joué par les hôpitaux généraux au 20e siècle). En 1960, le changement des concepts dans les champs de l’étiologie et du traitement de la maladie mentale, la largeur des hôpitaux mentaux et la transformation de la société du Québec de rural à urbain a accéléré la réorganisation des services psychiatriques, sans élément de risque d’exclusion du malade mental. Cet article décrit aussi brièvement les hôpitaux psychiatriques et leur dépendance au début des années 60 au Québec.
EN :
In New France, Madness has initially been considered according to European traditions : lunatics had to be excluded, taken out of sight. Very soon though, a distinction was made between the function of protection, attributed to general hospitals and later to asylums, and the function of treatment, undertaken by the Hôtel-Dieu (fore-shadowing the role played by general hospitals in the twentieth century).
In 1960, changing concepts in the fields of the aetiology and treatment of mental illness, the hugeness of mental hospitals and the transformation of Quebec society from rural to urban hasten the re-organization of psychiatric services, without eliminating the risk of excluding the mentally ill.
This paper also describes briefly psychiatric hospitals and their dependencies in the early sixties in Quebec.
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La psychiatrie québécoise depuis 1960 : de structure en structure, la loi du plus fort est-elle toujours la meilleure?
Françoise Boudreau
p. 27–47
RésuméFR :
Le but de cet article est d’examiner de plus près cette période de transformation et d’identifier les manœuvres socio-politiques qui ont donné à la psychiatrie la direction qu’elle a prise depuis vingt ans. Il ne s’agit pas ici de raconter l’histoire récente de la psychiatrie québécoise mais bien de présenter une interprétation d’une série d’événements, d’enjeux politiques et de relations d’influence qui ont bouleversé, modelé et remodelé le système de distribution des soins. En d’autres mots, nous allons examiner, en détail, le scénario « psycho-politique », qui a amené le système « asilaire » qui était sous le contrôle du clergé jusqu’en 1961 (nommé ici période I), à se transformer en un système dit « psychiatrique » sous le contrôle des psychiatres au cours des années 1962-1970 (nommé ici période II), et enfin, en un système « intégré » au réseau global des services de santé et des services sociaux sous le contrôle des technocrates gouvernementaux depuis les débuts des années 70 (nommé ici période III).
EN :
This study examines in detail the dialectical process which has brought extensive changes in the governing and distribution structure of psychiatric services in Quebec's recent past. It is a study of shifting groups in positions of power, of conflicting ideas and plans for action, of tactics and strategies, of insurgence and invasion, of dynamism and conservatisn. However, in these debates over territories and management, the patient, in whose name beatuful structural blueprints are designed and defended, appears to be the one who least benefits.
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La santé mentale, des facteurs sociaux et des coûts
Louis Blanchet
p. 48–54
RésuméFR :
L’auteur trace un bref historique de la psychiatrie au Québec et tente de montrer que les facteurs économiques influencent l’évolution sociale. Après avoir montré que les coûts en santé mentale atteignent 500 millions $, il fait un appel à la rationalisation des services en ce temps d’austérité économique.
EN :
The author gives a brief history of psychiatry in Quebec and attempts to show that economic factors influence social evolution. After having shown that the costs of mental health reach $ 500 millions, he makes an appeal for the rationalization of services in this time of economic austerity.
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Réflexions sur l’importance et le rôle de l’hôpital psychiatrique dans une psychiatrie contemporaine
Jean-Pierre Losson
p. 55–61
RésuméFR :
Au cours des dernières décennnies le rôle et l’importance de l’hôpital psychiatrique ont été contestés. La tendance officielle et générale va dans le sens d’une réduction des hospitalisations en chiffres absolus et en chiffres relatifs par rapport aux autres ressources graduellement mises en place. C’est sans doute comme cela qu’il convient de comprendre le terme de psychiatrie moderne : comme une psychiatrie orientée vers la communauté qui insiste sur la réinsertion sociale par opposition à l’institutionnalisation, et qui multiplie les dispositifs destinés à soigner le malade psychiatrique le plus près possible de son milieu. Tout ce mouvement laisse espérer que le moment de la disparition pure et simple du monstrueux asile n’est pas trop éloigné. Pourtant nous pensons qu’il n’est pas sans intérêt d’attirer l’attention sur quelques aspects du problème qui le compliquent singulièrement, et qui font que toute simplification peut être lourde de conséquences. Le débat reste relativement flou, ce qui est dans la nature des choses, puisqu’il n’est pas possible de parler d’institutions psychiatriques sans parler aussi de la folie, et que celle-ci, en tant que phénomène humain, ne se laisse pas enfermer dans des schémas conceptuels trop délimités ; il n’en reste par moins qu’un effort de clarification est toujours nécessaire. C’est ce à quoi nous voudrions contribuer ici en essayant de montrer pourquoi l’hôpital psychiatrique reste un endroit unique et irremplaçable en l’état actuel des choses. Ce qui, en passant, nous place à contre-courant de ce qui est généralement admis sur ce sujet.
EN :
The psychiatric hospital is extremely controversial and there is no absence of voices calling for its disappearance. The object of this work is to draw the readers' attention to the fact that the problem is more complex than it appears and that any radical solution would be impractical and undesirable. An historical overview allows a better understanding of how and why the institution has become what it is : a place that is both reprehensible and deplorable in many respects. Inversely, it is also a place of life and culture where important facets of human reality are expressed; a microcosm of all the currents of society. It is a place where marginality has a particular status, and where men and women live their lives with a set of services that would be difficult to replaced and morally unacceptable to suppress.
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Les antipsychotiques en psychiatrie
Jean-François Denis
p. 62–70
RésuméFR :
Dans cet article, l’auteur tente de situer les médicaments antipsychotiques à l’intérieur de la psychiatrie moderne en relation avec les diverses thérapies de la schizophrénie. Sans entrer dans les détails, il touche les principaux avantages et désavantages des neuroleptiques. Il conclut que les avantages dépassent les désavantages. Toutefois, il insiste aussi sur la nécessité de sélectionner ultérieurement les patients et de prendre certaines précautions en regard des effets neurologiques des médicaments antipsychotiques couramment disponibles dans les cliniques.
EN :
In this article we have tried to situate the anti-psychotic drugs within modern psychiatry in relation to the various therapies for schizophrenia. Without entering into detail, we have touched upon the main advantages and disadvantages of neuroleptics. We conclude that the advantages outweight the disadvantages. However, we have also stressed the necessity of selecting patients carefully and of taking certain precautions in regard to the neurological effects of anti-psychotic drugs currently available in clinics.
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La protection légale des malades et déficients mentaux
Viateur Bergeron
p. 71–78
RésuméFR :
En cette année internationale des handicapés (physiques et mentaux), il y a certes lieu de s’interroger sur les droits de ceux qui souffrent dans leur esprit, quelle qu’en soit la cause ou l’origine. D’ailleurs, nous sommes portés à croire que les plus oubliés sont une fois de plus les handicapés mentaux. Cela fait partie intégrante d’une mentalité toujours existante qui fait en sorte qu’on oublie ou que l’on veut oublier les malades et déficients mentaux. En un mot le fou fait peur. Tous ceux qui donnent à croire que leur esprit est atteint sont relégués aux oubliettes si possible. Nous en voulons comme témoignage récent le fait que l’Institut International de Droit d’Expression Française qui tenait son quatorzième Congrès international de cinq jours à Montréal, Ottawa et Québec en septembre 1981, n’en a discuté qu’en passant et de façon marginale, malgré que le thème du Congrès était « Mécanismes juridiques de protection des droits de la personne » et tout cela durant l’année internationale des handicapés.
EN :
In this article the author describes the current legal system as it applies to the legal protection of the mentally ill and retarded. He speaks mainly of the laws and regulations which apply to every Quebec citizen; of the civil procedure code ; of the law for protection of the mentally ill, of the law on Public Curatorship; of the law on the Social Affairs commission and the regulations which define the role of the various organisations. He concludes by suggesting two things : the distribution of the texts of the laws and regulations to those concerned and the giving of courses on them to future practitioners.
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Connaissance et perception des services psychiatriques au Québec
Andrée Melanson-Ouellet
p. 79–88
RésuméFR :
Cette étude analyse la connaissance et la perception des services psychiatriques, de la santé mentale et des malades mentaux parmi un échantillon de 990 personnes sélectionnées à travers la province du Québec. Les résultats indiquent que la population est encore mal informée des divers aspects des services de santé mentale, et que cela montre une intolérance considérable envers les anciens patients mentaux, particulièrement dans les situations où il y a un plus grand degré de contact social.
EN :
This study analyses the knowledge and perception of psychiatric services, mental health and the mentally ill among a sampling of 990 people selected throughout the province of Quebec. The results indicate that the population is still badly informed on several aspects of mental health services, and that it still shows considerable intolerance towards former mental patients, particularly in situations where there is greater degree of social contact.
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La psychiatrie et le monopole médical : les professionnels en tutelle, la population en otage
Syndicat des professionnels des Affaires sociales du Québec
p. 89–98
RésuméFR :
Cet article est un condensé d’un rapport fait par un groupe du Syndicat des professionnels des affaires sociales du Québec. Après avoir revisé les événements clés entre 1960 et 1980 pour l’autonomie professionnelle des paramédicaux, les auteurs décrivent le combat actuel pour se libérer du pouvoir des psychiatres et pour voir leur autonomie reconnue. Leurs efforts dans cette direction aussi bien que les obstacles légaux sont décrits. Ils concluent par une série de recommandations pour améliorer la situation actuelle.
EN :
This article is the condensed form of a report done by a group of the Quebec Social Affairs Professionals' Union. After reviewing the key events between 1960 and 1980 for the professional autonomy of paramedics, the authors describe their current struggle to free themselves from the grip of psychiatrists and to have their autonomy recognized. Their efforts in this direction as well as the legal obstacles are described. They conclude with a series of recommendations for improving the present situation.
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«Est-ce possible d’offrir des services innovateurs en psychiatrie? Le cas Jean-Talon»
Lucie Edisbury, Carol Lebel et Robert Letendre
p. 99–106
RésuméFR :
Quelque dix ans après la sectorisation et l’apparition du communautaire en psychiatrie, une rétrospective critique s’impose. Jean-Talon, symbole mythique à résonnances diverses au cœur du réseau psychiatrique, veut prendre sa place dans cet important débat. Mais en fait, ce n’est plus Jean-Talon : ce sont trois travailleurs psychologues qui veulent témoigner de leur expérience à Jean-Talon, en espérant que ce témoignage servira à d’autres intervenants dans leurs efforts pour critiquer et renouveler leur pratique. Ce sera donc un regard sur le passé, une sorte de requiem qui sonne le glas de nos rêves, battus en brèche entre autres par le pouvoir médical et administratif. Nous nous situons évidemment à l’intérieur du système psychiatrique, même si nous doutons que la réponse psychiatrique soit la réponse la plus adéquate à la folie. Il ne nous reste plus qu’à prendre le seul pouvoir qu’il nous reste, soit celui de la parole, pour faire part de nos questions et de nos réflexions. C’est une parole répétitive mais nécessaire qui veut rendre compte de notre désir de changer l’écoute et la réponse à la souffrance: en somme, ce changement est-il possible ? Si oui, à quelles conditions ?
EN :
The authors describe their experience at the Jean-Talon Hospital. In 1975 a department of psychiatry was created according to a new model. After describing the vicissitudes of the project, the achievements and failures, the authors analyse the reasons for the failure. There are several reasons : the medical and administrative powers who refuse change, and the members of the team who do not feel prepared to assume the power.
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La psychanalyse se meurt, la psychanalyse est morte, vive la G.R.C. psychiatrique!
François Peraldi
p. 107–118
RésuméFR :
Dans cet article, l’auteur est intéressé par la psychanalyse comme pratique théorique. Il fait le lien entre la psychanalyse et le marxisme, et nous montre que Freud n’était pas aussi éloigné du marxisme comme certaines personnes le pensent. Ses réflexions et expériences l’amènent à fortement critiquer la psychiatrie qui, de son point de vue, est une pratique répressive contribuant au mérite de la psychanalyse comme pratique qui questionne la vérité du sujet.
EN :
In this article the author is interested by psychoanalysis as a theoretical practice. He makes the connection between psychoanalysis and marxism, and shows us that Freud was not as far removed from marxism as some people think. His reflexions and experiences bring him to strongly criticize psychiatry which, in his view, is a repressive practice contributing to the murder of psychoanalysis as a practice which questions the truth of the subject.
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COUPE-CIRCUIT. Une alternative à la psychiatrie
Réjean Langlois
p. 119–125
RésuméFR :
Coupe-Circuit est une clinique communautaire qui offre de l’aide psychologique aux résidants des secteurs ouvriers de la ville de Québec qui ont des problèmes de santé mentale. Sa philosophie, ses objectifs, ses méthodes et approches cliniques défient radicalement la psychiatrie actuelle. Essentiellement, son but est de soutenir le réseau d’aide naturelle.
EN :
Coupe-Circuit is a community clinic which offers the psychological help to the residents of the working class districts of Quebec City who have mental health problems. Its philosophy, objectives, methods and clinical approach radically challenge present-day psychiatry. Essentially, it aims to support the natural help network.
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L’intervention en réseau, un modèle alternatif de prise en charge communautaire
Luc Blanchet, Renée Dauphinais, Henri Lavigueur et Robert Mayer
p. 126–132
RésuméFR :
Après une brève analyse critique de certaines limites de la psychiatrie communautaire, les auteurs font une revue historique du réseau psychiatrique social et de ses caractéristiques. Ils décrivent alors leur manière d’appliquer le concept de réseau, une approche dont l’originalité consiste à demander au patient de réunir son réseau primaire (famille, amis, voisins, etc.) en vue d’identifier les problèmes et de déterminer comment le réseau peut l’aider. Ils développent une approche différente de celle de la psychiatrie communautaire, en mettant l’accent sur le rôle des réseaux primaires comme structure de soutien émotif et comme une solution non psychiatrique. Toutefois, l’intervention de réseau n’est pas prescrite comme une solution à tout et les auteurs concluent en décrivant les limites de leur approche.
EN :
After a brief critical analysis of some of the limitations of community psychiatry, the authors give an historical review of the social psychiatric network and its characteristics. They then describe their manner of applying the network concept, an approach whose originality consists in asking the patient to reunite his primary network (family, friends, neighbours, etc.) in order to identify the problems and to determine how (the network) can help. They develop a different approach from that of community psychiatry, by emphasizing the role of primary networks as emotional support structures and as a non-psychiatric solution. However, the network intervention is not presented as a cure-all and the authors conclude by describing the limitations of their approach.
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L’atelier de la Petite Rouge Inc., une ressource en mileu rural
Nicole Deslongchamps
p. 133–137
RésuméFR :
J’interviens depuis trois ans comme organisatrice communautaire dans la sous-région rurale La Petite Nation, au cœur de l’Outaouais. Lors d’une tournée pour mieux connaître le milieu, j’ai été mise en contact avec le réseau de familles d’accueil du Centre hospitalier psychiatrique Pierre-Janet de Hull, établi dans la Petite Nation. Suite à une initiative d’un comité de citoyens local, j’ai été impliquée avec les gens de trois villages dans l’implantation d’un atelier de travail et de loisirs pour les soixantes pensionnaires des huit familles d’accueil existant. C’est donc à travers mes lunettes de citoyenne de la Petite Nation, et d’animatrice sociale auprès du conseil d’administration de cet organisme, que je vous livrerai mon point de vue sur la situation des personnes hébergées en familles d’accueil, et sur la nécessité d’une ressource adaptée à leurs besoins et défendant leurs droits.
EN :
The Atelier de la Petite Rouge Inc. is a resource established in a rural zone of the Ouataouais region in 1980. Up until July 1981, thanks to temporary subsidiaries, it offered services to sixty old people living to eight foster homes. These foster families are attached to the Pierre Janet psychiatric hospital centre in Hull and take people with mental health problems. The objective of the workshop is to encourage social réintégration of these people into their new milieu. The workshop is currently negociating a permanent funding with the Ministry of Social Affairs, as well as an independent status in order to preserve its non-institutional character.
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La Maison St-Jacques, un centre d’intervention alternatif en santé mentale
Équipe de la Maison St-Jacques
p. 138–142
RésuméFR :
La Maison St-Jacques a été fondée en 1972 pour fournir un gîte d’urgence à des jeunes. En 1975-76, les thérapeutes ont postulé que les problèmes mentaux émergeaient directement des relations sociales et de leurs contradictions. Dès lors, le but était de transformer la situation objective des jeunes adultes (18-30 ans) en intervenant individuellement et en groupe, dans leur réalité quotidienne. Huit de ces jeunes qui utilisent ces services y vivent. Il y a une variété d’activités de groupe : ménage, loisir, travail, réunion, etc. L’équipe de travail est composée de 15 employés dont le but ultime est l’autonomie sociale du jeune adulte.
EN :
The Maison St-Jacques was founded in 1972 to provide emergency shelter for local youth. In 1975-1976 the therapists postulated that mental problems stem directly from social relations and their contradictions. Henceforth, their aim was to transform the objective situation of young adults (age 18 to 30) by intervening both individually and in groups, in their daily reality. Eight of the young people using the service, live in. There are a variety of group activities : household chores, recreations, work, meetings, etc. The work group is composed of 15 staff members whose ultimate goal is the social autonomy of the young adult.
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La Baïsse : une communauté thérapeuthique pour psychotiques
Marcel Sassolas
p. 143–160
RésuméFR :
L’auteur décrit le fonctionnement et l’évolution d’une communauté thérapeutique nommée « La Baïsse ». Fondée en 1979, elle accueille 7 patients psychotiques et un stagiaire. La première partie décrit les principes sur lesquels la communauté est fondée, et la deuxième partie décrit la structure, les participants et les trois étapes à travers lesquelles les patients passent. L’auteur conclut que l’expérience est positive.
EN :
The author describes the functioning and evolution of a therapeutic commune called "La Baisse". Founded in 1979, it houses 7 psychotic patients and one "stagiaire". The first part describes the principles upon which the commune is founded, and the second part describes the structure, the participants and the three stages through which the patients go. The author concludes that the experience is a positive one.
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Pas assez fou pour mettre le feu
Autopsy
p. 161–167
RésuméFR :
L’article défie la pérennité du pouvoir psychiatrique dans le monde occidental. Comme on n’est fou qu’en relation avec une société donnée, nous trouvons légitime de se demander si la psychiatrie, en dépit de ses prémisses scientifiques, a en plus de 100 ans de pratique réellement contribué à améliorer l’existence de l’individu qui a reçu un traitement psychiatrique. En psychiatrie, on est seulement passé de la camisole physique à une camisole chimique.
EN :
This article challenges the perenniality of psychiatric power in the western world. As one is crazy only in relation to a given society, we find it legitimate to ask whether psychiatry, in spite of its scientific premises, has in over 100 years of practice really contributed to improving existence of the individual that have received psychiatric treatment. In psychiatry we have merely gone from physical straightjacket to a chemical straight]acket.
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Cure libre : élément de guérison ou droit à la misère
Anonymus
p. 168–174
RésuméFR :
Dans cet article, l’auteure décrit la triste expérience d’un jeune schizophrène qui, après un séjour de 5 ans dans une institution à sécurité maximum, a tenté de se réadapter lui-même. Elle montre les difficultés que la famille a rencontrées en essayant de faire de son mieux pour ce jeune homme. Paradoxalement, son article montre aussi comment le respect pour les droits d’un individu peuvent quelque fois manquer leur but et créer seulement de la misère pour la personne concernée. Cette histoire offre de la matière à penser en plus de tenter d’exposer le tango de la bureaucratie et la vision stéréotypée et irréaliste du personnel de la santé publique et de l’administration qui, dans leur nouvelle approche, font face à la maladie mentale comme si ce n’était juste qu’une autre maladie.
EN :
In this article, the author describes the sad experience of a young schizophrenic who, after a five years stay in a maximum security institution, tried to make the readjustment on his own. She points out the difficulties the family met as it tried to do its best to help this young man.
Paradoxically, her article also shows how "respect" for individual rights may sometimes miss the mark and create only misery for the person concerned. This story offers much food for thought as it also attempts to expose the tangle of bureaucratic redtape and the unrealistic stereotyped view of public health personnel and administrators who in their new approach deal with mental illness as if it were just any other illness.
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Quinze ans de pratique psychiatrique
Nicole Lanouette
p. 175–179
RésuméFR :
Cet article est une rétrospective de 15 ans d’expérience d’une infirmière de clinique externe en santé mentale. Les allusions et la réalité de la psychiatrie communautaire sont exposées comme vécues dans le cœur d’un travail de groupe. L’auteure présente aussi les résultats de son approche thérapeutique. Elle trace plusieurs projections pour l’avenir sur de nouveaux modèles de fonctionnement de groupe et des programmes structurés de prévention.
EN :
Retrospective of 15 years experience as a clinic-nurse in mental health. The illusions and realities in community psychiatry as experienced in the course of group work. Results of our therapeutic approach. Several projections for the future : towards new models for group functioning and towards structured programs in prevention.
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Les déprimés anonymes
Louise Cantin et Guy Daoust
p. 180–182
RésuméFR :
Les déprimés anonymes est une association en existence depuis seulement trois ans. Le premier objectif de cette organisation est d’aider les personnes déprimées en les rassemblant une fois semaine dans un petit groupe dirigé par un animateur. Le rôle de l’animateur est d’encourager le dialogue parmi les participants en vue de les aider à explorer chaque facette de la dépression, de sorte qu’ils puissent comprendre d’où elle vient et pourquoi elle demeure. Partager l’expérience de chacun est une bonne façon d’aider chacun à se sortir de la dépression. L’association est non professionnelle. Une douzaine de groupes semblables existent déjà au Québec mais aucune de langue anglaise encore.
EN :
"LES DÉPRIMÉS ANONYMES" is an association in existence for almost three years. The prime objective of this organization is to help depressed people by bringing them together once a week in a small group directed by an animator. The role of the animator is to encourage dialogue amongst the participants in order to help them explore every facet of depression, so they can understand where it comes from and where they stand. Sharing each other's experience is a great way to help each other out of depression. The Association is non professional. A dozen such groups exist already in the Province. Unfortunately none for English speakers as yet.