Résumés
Abstract
In this paper I first (§ 2) examine the metacriticism of modern critique of religion that Strauss formulates in his first book on Spinoza (1930). According to this early interpretation by Strauss, Spinoza undertakes a metaphysical critique of religion in order to confute the ontological possibility of divine revelation (or ‘miracle thesis’). Spinoza’s attempt, however, ends in an aporia: the ultimate presupposition underlying belief in revelation remains irrefutable. In the § 3 I examine a text published by Strauss shortly afterwards (1935), in which I detect a self-critique of his earlier meta-criticism of modern critique of religion. Strauss become aware here that his own understanding of Spinoza’s aporia is itself aporetic. It is in this aporia, in my view, that we must look for the key to understanding what Strauss would call retrospectively (1962) his own ‘change of orientation’ and, consequently, his discovery of ‘philosophical exotericism.’
Résumé
Dans cet article, je commence (§ 2) par examiner la métacritique de la critique moderne de la religion que Strauss formule dans son premier livre sur Spinoza (1930). Selon cette première interprétation de Strauss, Spinoza entreprend une critique métaphysique de la religion afin de réfuter la possibilité ontologique de la révélation divine (ou “thèse du miracle”). La tentative de Spinoza aboutit cependant à une aporie : le présupposé ultime qui sous-tend la croyance en la révélation reste irréfutable. Dans le § 3, j’examine un texte publié par Strauss peu après (1935), dans lequel je décèle une autocritique de la méta-critique précédente de la critique de la religion moderne. Strauss se rend compte ici que sa propre compréhension de l’aporie de Spinoza est elle-même aporétique. C’est dans cette aporie, à mon avis, qu’il faut chercher la clé pour comprendre ce que Strauss appellera rétrospectivement (1962) son propre “changement d’orientation” et, par conséquent, sa découverte de “l’exotérisme philosophique”.