Recensions et comptes rendus

Michel Quesnel, Paul et les femmes. Ce qu’il a écrit, ce qu’on lui a fait dire (« Paul apôtre », 1), Montréal-Paris, Médiaspaul, 2021, 13 × 20 cm, 143 p., ISBN 978-2-7122-1561-3

  • Sonny Perron-Nault

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  • Sonny Perron-Nault
    Faculté de théologie, Collège universitaire dominicain, Ottawa

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Couverture de Démons d’hier et d’aujourd’hui, Volume 76, numéro 1, janvier–avril 2024, p. 1-163, Science et Esprit

Le plus récent ouvrage de Michel Quesnel offre une analyse diachronique des propos et des attitudes de l’apôtre Paul à l’égard de la femme selon trois corpus littéraires : les lettres authentiquement pauliniennes, les pseudépigraphes et la littérature antique à son sujet. Ce livre, qui inaugure une nouvelle collection sur l’apôtre Paul, cherche à distinguer la posture paulinienne à l’égard des femmes de celles qui lui ont été attribuées à tort après sa mort. La sélection des passages littéraires étudiés se fonde sur la présence d’un vocabulaire relié à la féminité et la masculinité, incluant les mentions de noms féminins (p. 9-10). En accord avec le consensus des spécialistes, Quesnel reconnaît l’authenticité de sept des treize lettres du corpus paulinien. Comme les textes choisis dépendent de la présence d’un champ lexical relié aux genres, la longueur des analyses varie considérablement d’une épître à l’autre : 1 Th (4 p.), 1 Co (26 p.), 2 Co (3 p.), Ga (8 p.), Rm (10 p.), Phm (1 p.), Ph (1 p.). L’enquête procède dans cet ordre chronologique, de la lettre la plus ancienne à la plus récente. Divers passages en 1 Co sont l’objet des commentaires les plus développés : 1 Co 5,1-5 ; 9,1-6 ; 11,2-16 ; 14,33-36, avec une attention particulière donnée à 1 Co 7 (p. 33-43). Pour l’essentiel, les lettres authentiques témoignent du rapport similaire que l’apôtre entretient avec le genre féminin et le genre masculin. Dans les Églises auxquelles Paul s’adresse, dont la plupart ont été fondées par lui, certaines femmes possédaient des responsabilités importantes. De ce nombre se trouvent notamment Phoebé, Junia (désignée « apôtre », avec son mari) et Priscille (Prisca). À Corinthe, la controverse sur la tenue vestimentaire ne doit pas cacher « une des leçons majeures » : lors des assemblées, les femmes peuvent prier et prophétiser – et donc prendre la parole dans le culte – au même titre que les hommes (p. 24). Les deux premières épîtres de l’apôtre (1 Th et 1 Co) contiennent des métaphores féminine et masculine pour rendre compte de son activité missionnaire et pastorale. 1 Co 7, le passage néotestamentaire contenant le plus de références à la féminité et à la masculinité, témoigne de l’importance de la réciprocité entre l’homme et la femme dans le couple, un point de vue plutôt neuf quant aux cultures de l’époque. De même, la possibilité, pour la femme, de quitter son mari représente un élément novateur en rapport avec la loi juive. Tout cela manifeste que « [l’]apôtre est, dans ce domaine, nettement plus féministe que la société de son temps, tant juive que gréco-romaine » (p. 42). Fait curieux : Quesnel consacre moins d’une page à l’épître aux Philippiens, affirmant qu’elle « ne comporte aucun terme ayant un rapport avec la féminité, et [qu’]aucune femme n’y est nommée… » (p. 69). Pourtant, en Ph 4,2, Paul encourage « Évodie et Syntyche à penser de la même manière dans le Seigneur ». Ces deux femmes ont été collègues de Paul préalablement dans l’oeuvre missionnaire (4,3). Paul cherche à les réconcilier par l’entremise d’un médiateur qu’il interpelle de façon anonyme. Bien que la référence à ces deux femmes soit succincte, il semble y avoir des éléments intéressants concernant la question du rapport entre Paul et les femmes. L’analyse des lettres deutéro-pauliniennes commence avec la deuxième lettre à Timothée (p. 77-80), puisque celle-ci contient une partie authentiquement paulinienne. Une incise ajoutée par un disciple de Paul, à partir de 2 Tm 2,14, laisse paraître des cicatrices entre le début et la fin de la lettre, deux parties écrites par l’apôtre. L’attitude bienveillante …

Parties annexes