Résumés
Résumé
Cet article prend pour point de départ une déclaration surprenante de Byron selon laquelle les trois plus grandes figures de son époque étaient lui-même, Napoléon Bonaparte et George Brummell — le plus grand des trois étant le dandy Brummell du Regency. Aujourd’hui, on dit de Byron qu’il est l’un des grands poètes de la littérature mondiale, et les gens s’intéressent encore beaucoup à ses écrits (on trouve à l’heure actuelle des sociétés byroniennes dans plus de trente pays). On dit de Napoléon qu’il est l’un des plus grands génies politiques et militaires de tous les temps; et Brummell — il semblerait n’être qu’une figure historique connue de ses contemporains pour sa mine grave et dédaignante puis son style vestimentaire impeccable. Pourtant, Byron avait raison : l’impact de Brummell sur la société d’aujourd’hui perdure beaucoup plus que celui du poète ou de l’empereur. On n’a qu’à regarder les publicités que referment nos magazines et nos journaux. Le style, c’est tout; tout relève du style. Les mannequins nous font la moue, imitant Brummell sans le savoir, nous regardent d’un air hautain. L’obsession de notre société pour les marques de commerce tire son origine de la fascination que stimulait un dandy du Regency à l’endroit du style personnel et des parures particulières il y a de cela près de deux cent ans. Cet article, un exercice en relativisme culturel entre l’époque de Byron et la nôtre, explore pourquoi Byron aurait proposé une telle juxtaposition — et pourquoi son assertion sur la primauté de Brummell s’est avérée être d’une étonnante précision.