Résumés
Résumé
Cet article fait valoir que le sentiment du sublime joue un rôle quasi-dramatique dans les tragédies de Byron, et surtout dans Marino Faliero et Sardanapalus. Marino Faliero est une pièce axée sur une injure subie par Marino dans sa vie familiale qui pousse le Doge à participer à la Révolution et ce, dans un temps et un lieu bien précis. La pièce montre également une conscience aiguë de la position élémentaire et sublime de Venise dans le cosmos qui forme une sorte d’arrière-trame à l’action locale. Cet arrière-plan sublime relativise et exalte l’action de la pièce. Nous prêterons une attention particulière au monologue de Lioni au début de l’acte IV et à la malédiction prophétique proférée par Marino contre Venise à la conclusion de la pièce.
Pour poursuivre cet argument, Sardanapalus présente un roi qui évite délibérément tout sentiment du sublime associé à la vie d’une nation. Or, à la conclusion de l’intrigue, lorsque ce dernier s’enlève dramatiquement la vie, il déclare comme Manfred qu’il est « on the brink » et qu’il sent « an inward shrinking ». Ainsi, on voit qu’il s’aventure vers l’Abysse et qu’il accepte de vivre un rapport sublime à l’histoire qu’il transcende.