Recensions

Lorre, B. (2022). Innovation et éducation : abécédaire des dispositifs sociotechniques numériques et d’apprentissage dans les organisations. L’Harmattan

  • Frédéric Tremblay

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  • Frédéric Tremblay
    Université du Québec à Montréal

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Couverture de Formes d’éducation alternative dans la francophonie : histoire, gouvernance, réussite éducative et enjeux méthodologiques, Volume 49, numéro 2, 2023, Revue des sciences de l’éducation

Cet ouvrage, malgré son titre portant à confusion, entend parler des dispositifs sociotechniques numériques ou d’apprentissage, tels qu’ils sont utilisés dans les organisations. Heureusement, arrive une cartographie à la page 179 (sur les 184 de l’abécédaire) : sans elle, le lectorat pourrait rater cette distinction. Celle-ci laisse d'ailleurs perplexe, et ce, pour deux raisons : 1) tous les dispositifs sociotechniques numériques peuvent servir à l’apprentissage lorsque celui-ci est considéré au sens large, et 2) ils ne sont cependant pas tous directement utilisables en contexte organisationnel – et l’auteur recommande trop peu de façons de les y transférer. Le livre explore 12 de ces dispositifs, présentés en ordre alphabétique. Autorat français oblige, on les classe par leurs noms anglais ; autorat québécois de la présente recension oblige, j’utiliserai néanmoins ici une terminologie francophone. En [1], on présente l’apprentissage adaptatif, soit la personnalisation de la trajectoire d’apprentissage : une sorte d’opérationnalisation enfin effective – parce qu’elle se donne les moyens techniques de l’être – du projet de différenciation pédagogique enseignante. En [2], on décrit le fonctionnement de ces non-colloques ou anticolloques que sont les barcamps, des ateliers participatifs autogérés aux méthodes et objectifs décidés spontanément. En [3], l’apprentissage mixte – mi-présentiel, mi-distanciel – est exposé. En [4], on résume la classe inversée, qui fait étudier la matière aux apprenant⋅e⋅s avant le cours et utilise le temps en groupe avec l’enseignant⋅e pour des exercices, questions, débats, etc. En [5], on caractérise la coconstruction numérique que proposent les fab labs (terme technique sans équivalent en français). Variations sur le thème de la formation en ligne, le microapprentissage [6], l’apprentissage mobile [7], l’apprentissage rapide [8] et l’apprentissage vidéo [12] sont relativement similaires, l’appellation appropriée dépendant soit de la plateforme, du média ou de l’appareil utilisé pour apprendre, soit de la séquentialité ou de la durée des apprentissages réalisés. En [8], les cours en ligne ouverts à tous (ou MOOC, pour massive open online courses) sont présentés. En [10], c’est le tour du jeu sérieux, et en particulier du jeu vidéo sérieux qu’est la ludification, avec, entre autres, ses systèmes de défis à relever et de points à cumuler qui participent à la motivation extrinsèque des apprenante⋅s. En [11], l’auteur passe par l’apprentissage social et décrit longuement la théorie sociocognitive de Bandura – sans trop montrer ses liens avec les usages pédagogiques du numérique, sauf par l’idée vaguement suggérée de communautés de pratique entretenues à distance. Somme toute, le tour d’horizon a l’avantage d’insister sur le fait que la technique n’est pas qu’un autre moyen d’apprendre, mais qu’elle va jusqu'à modifier notre conception de l’apprentissage. Si le format d’un abécédaire avait été pertinent pour un nombre conséquent d’entrées, douze ne suffisent pas à expliquer ce choix. Une séquence par idées aurait permis un déploiement plus logique de l’argument. L’auteur rend cependant la lecture encore plus hachurée en présentant en ordre alphabétique les auteur⋅e⋅s mobilisé⋅e⋅s à propos d’un seul dispositif. Rien n’obligeait à faire un tel abécédaire dans l’abécédaire, qui donne plutôt l’impression d’une bibliographie commentée qu’autre chose – d’autant que, quand plusieurs sources soutiennent un même argument, l’auteur le souligne plusieurs fois. C’est utile pour montrer une convergence d’idées sur des points où elles pourraient diverger, mais on ne s’attend pas à ce que le sens des lettres de l’acronyme MOOC diverge d’un écrit à l’autre… ce que l’auteur recense pourtant systématiquement. Ce travail de recension est d’ailleurs peu systématique. Les sources francophones sont ainsi très fortement représentées, ce qui aurait été justifié si l’auteur avait voulu centrer ses études de cas sur la situation française ; les exemples internationaux contredisent pourtant cette idée. …