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Cet ouvrage collectif se décline en trois parties totalisant vingt contributions scientifiques, entre travaux théoriques et empiriques. Dans la première section, Politiques linguistiques et éducatives à l’épreuve de la mondialisation, cinq textes proposent un aperçu critique de l’état des politiques linguistiques et des idéologies entourant le plurilinguisme dans les structures éducatives de six pays européens dans un contexte de mondialisation. Le rapport au savoir au sein de la relation enseignant·e-élève dans le système scolaire français est par ailleurs abordé dans le premier chapitre. Les sept chapitres de la deuxième section, Dispositifs éducatifs et interactions (socio-)didactiques dans une perspective plurilingue et pluriculturelle, exposent des recherches et des réflexions en lien avec la création, l’utilisation ou l’évaluation de dispositifs pour l’enseignement-apprentissage des langues. Dans trois de ces chapitres, les représentations sur les langues sont également abordées sous plusieurs angles. Les six contributions de la dernière section, Espaces dématérialisés et (r)évolutions pédagogiques, permettent à l’intégration adéquate des technologies de l’information et de la communication dans l’enseignement-apprentissage des langues. Les modalités, les limites et les apports de différents dispositifs mis en place auprès d’étudiant⋅e⋅s universitaires européen⋅ne⋅s y sont décrits et certain⋅e⋅s des auteur⋅e⋅s portent également un jugement sur la qualité de ressources didactiques accessibles en ligne.
Grâce à la variété de ses contributions, l’ouvrage répond bel et bien à l’objectif d’alimenter le débat d’idées et la réflexion sur le plurilinguisme et la didactique des langues au 21e siècle. En effet, les trois sections dont il est composé sont complémentaires, tout comme les expertises des auteur⋅e⋅s issu⋅e⋅s de différents horizons : didactique des langues et du plurilinguisme, sciences du langage, littérature, sociolinguistique, enseignant·e de langues, etc. En dépit d’une organisation claire de ces sections par thématiques assez bien définies, le lien avec le plurilinguisme est toutefois plus ténu dans quelques-uns des chapitres, laissant une impression de parachutage dans leur section respective.
Par ailleurs, bien qu’il s’agisse d’un ouvrage très riche, il aurait gagné à couvrir des contextes plus variés. En effet, la partie sur les politiques linguistiques ne concerne que des pays européens, tout comme la plupart des recherches empiriques qui y sont présentées. De plus, la quasi-totalité de celles-ci ont été menées auprès d’apprenant⋅e⋅s adultes dans le secteur de l’enseignement supérieur. Présenter davantage de recherches sur le plurilinguisme menées auprès de plus jeunes apprenant⋅e⋅s aurait apporté un équilibre intéressant.
La première partie de ce livre plaira à quiconque s’intéresse aux rapports de force implicitement ou explicitement établis entre les langues, découlant de politiques à différents niveaux, ainsi qu’à l’hégémonie de l’anglais dans les systèmes éducatifs européens. Les deuxième et troisième parties, plus axées sur l’enseignement-apprentissage des langues secondes ou étrangères, intéresseront autant les chercheur⋅se⋅s en didactique que les pédagogues.