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Cet ouvrage sur la professionnalisation en formation réunit quinze textes choisis par Wittorski et il comprend trois parties subdivisées en thèmes. Sur le thème Transformation dans le champ de la professionnalisation et enjeux, la première partie Professionnalisation et apprentissage en formation aborde l'élaboration de champs de recherche issus des champs de pratique (Barbier, 2012), le rôle des acteurs et des institutions éducatives dans le rapprochement entre le travail et la formation (Remoussenard, 2008) et l’apport de l’approche clinique des situations de travail à une définition identitaire des formateurs (Jobert, 2002). Le thème Sens et formes de la professionnalisation en formation traite des voies de professionnalisation arrimant l’approche organisationnelle et les sujets (Wittorski, 2009) et de la réflexivité, condition essentielle à une pédagogie de l’alternance (Geay, 2007) et composante majeure de l’identité professionnelle (Perrenoud, 2004).

La deuxième partie, Professionnalisation et apprentissage au travail, traite de deux thèmes. D’abord, La contribution de l’activité au développement professionnel expose les potentialités des situations de travail au moyen d'une approche didactique professionnelle (Mayen, 2007) et de la notion de pratiques participatives à une pédagogie du milieu de travail (Billett, 2004). Le thème de La production des compétences au travail présente un protocole de clinique de travail permettant le déplacement de sens entre l’expérience et les concepts (Clot, 1995) ainsi que l’utilisation des ingrédients hétérogènes d’une compétence, passage obligé d'une construction spécifique au milieu d’action (Schwartz, 1997).

Des questions de professionnalisation-formation constituent la troisième partie et les aspects suivants sont abordés : 1) les principes d’une organisation qualifiante, fondés sur l’apprentissage individuel et collectif au travail (Zarifiant, 1992); 2) l’apprentissage selon une pratique sociale située inscrite dans une pleine participation à une communauté de pratique (Lave, 1991); 3) la prise en compte des stratégies identitaires visant l’adéquation entre les projets personnel et institutionnel de professionnalisation (Kaddouri, 2005); 4) la notion de faculté professionnelle universitaire, confirmant les modification des rapports entre l’université et la société à la lumière des diverses conceptions et du mode de production des savoirs des sociétés contemporaines (Lessard et Bourdoncle, 2002), et finalement, 5) la mission d’insertion professionnelle des étudiants confiée aux universités, en complémentarité avec l’enseignement et la recherche (Combes, 2011).

Au début de chacune des trois parties, Wittorski recentre le propos et dégage le fil conducteur de textes d’horizons diversifiés. C’est dans la conclusion que le sens de l’ouvrage se révèle véritablement. L’auteur pave la voie à une conception de rapports de transformation réciproque, ancrée dans diverses logiques (environnements, organisations, groupes et individus). Au travers du foisonnement de repères théoriques et malgré l'absence de travaux menés en contexte québécois, les chercheurs trouveront dans cet ouvrage des pistes pertinentes et une référence incontournable sur la question de la professionnalisation et des apprentissages en et hors contexte scolaire, confirmant le décloisonnement formation-emploi.