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Cet ouvrage fait suite à un travail de recherche, commandité par la Commission européenne, dans dix pays de l’Europe. Il s’agit d’un rapport sur la situation de la France face aux nouvelles idées quant à l’éducation inclusive. L’auteure reprend la position de la France en faisant une analyse des avantages et des limites, et elle émet des avis sur de possibles effets pervers de l’éducation inclusive.
Dans son introduction, Danielle Zay propose plusieurs définitions de l’éducation inclusive en fonction des caractéristiques européennes et, plus particulièrement, celles de la France. La méthodologie de recherche pour effectuer une comparaison internationale y est décrite. L’auteure y explique les origines, les objectifs de la recherche et les pays États membres de l’Union européenne choisis pour représenter l’échantillon européen. Le but de l’étude, initiative du consortium international DOCA, était d’émettre des conclusions et des recommandations sur les mesures législatives et réglementaires permettant l’éducation inclusive et sur les mesures de remédiation à une éducation inclusive insuffisante afin de contrer l’échec scolaire, le décrochage et de favoriser l’obtention d’un diplôme.
Dans une première partie qui présente les problématiques soulevées par cette recherche, le chapitre 1 permet de mieux cerner la problématique et les processus du décrochage scolaire ainsi que les dispositifs susceptibles de prévenir ce décochage. Les chapitres 2 à 5 font état de problèmes spécifiques au système français et européen qui concernent les mesures prises par rapport aux milieux socio-économiquement désavantagés et aux minorités, en particulier les populations issues de l’immigration. Les questions spécifiques de l’éducation interculturelle et de la violence à l’école sont aussi soulevées dans le contexte de l’éducation inclusive.
Les chapitres 6 et 7 font respectivement le portrait du système français en matière d’inclusion scolaire et la comparaison de celui-ci avec les autres pays de l’Union européenne ayant participé à la recherche. Ces deux chapitres sont utiles pour comprendre en quoi l’éducation inclusive peut s’avérer difficile à mettre en place dans un pays européen comme la France.
Le chapitre 8 fait ressortir quatre études de cas du rapport DOCA sur la France qui permettent d’éclairer certains facteurs de réussite de l’éducation inclusive reposant sur des critères de mise en oeuvre des politiques ministérielles adaptés aux acteurs sociaux engagés auprès des élèves. Ces quatre études de cas présentent certaines solutions aux problématiques soulevées dans les chapitres précédents. Padoani David, par exemple, propose de s’attarder à un projet de démocratisation de l’accès aux formations sélectives de l’enseignement supérieur : le projet Soutien à l’excellence. Padoani David y expose le modèle de formation et les caractéristiques du dispositif et les résultats obtenus.
En somme, cet ouvrage met en exergue plusieurs problématiques liées à l’éducation inclusive en Europe, et particulièrement en France, et pose un regard critique sur la prise de décisions de la part des décideurs. L’éducation inclusive, une réponse à l’échec scolaire ? permet de développer des réflexions sur les questions d’exclusion, de décrochage, d’éducation pour tous et sur les points de conflit entre les décideurs et les acteurs sociaux engagés dans l’éducation.