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Cet ouvrage collectif porte sur le contexte français et comprend une douzaine de contributions organisées en deux parties. Les contributions de la première partie portent sur les aspects sociologiques des difficultés scolaires et celles de la deuxième partie se rapportent à la thématique de l’écrit. Il s’agit de deux facteurs interreliés de réussite à l’école.

Dans la première partie, les auteurs discutent les enjeux suivants : l’évolution et les perspectives des inégalités scolaires dans le cadre des politiques éducatives (Felouzis) ; le cercle vicieux de l’invisibilité des savoirs et de l’invisibilité des difficultés des élèves (Thouny et Catteau) ; la part des implicites scolaires dans la disqualification des familles populaires (Périer) ; les effets des situations scolaires sur l’estime de soi des élèves (Toczek-Capelle) ; les rapports entre les difficultés en lecture, l’âge et le sexe (Ouzoulias et Fischer, en collaboration avec la Fédération nationale des associations de maîtres E ou FNAME ; notons qu’il existe en France une catégorie d’enseignants appelés Maîtres E qui aident pédagogiquement les élèves en difficulté d’apprentissage) ; les acteurs, les pratiques pédagogiques et la cohérence des actions dans les dispositifs d’accompagnement de l’élève en difficulté (Lescouarch). Dans la deuxième partie, les sujets suivants sont abordés : les rapports entre l’apprentissage de l’écriture manuscrite et l’apprentissage de l’écriture sur écran (Billouet) ; l’importance de l’écrit pour penser et apprendre (Chabanne) ; le rôle de l’écrit dans la maturation psychologique et le façonnement de l’identité (Kamieniak), l’écriture et la pédagogie (Champeaux et Robert) ; le rôle de la première compréhension de la graphophonologie au niveau syllabique dans l’accès à la lecture autonome (Ouzoulias et Fischer, en collaboration avec le la Fédération nationale des associations de maîtres E) ; l’apprentissage de la grammaire (Dion) ; l’évolution de la procédure d’accord sujet-verbe en production écrite (Alamargot et Flouret).

Cet ouvrage présente des forces qu’il importe de souligner. La première force tient au fait qu’il rassemble des contributions permettant de mieux saisir les facteurs sociologiques et cognitifs impliqués dans la fragilité des élèves qui ont des répercussions sur la réussite de leur apprentissage. Les analyses critiques sont pertinentes, tant sur le plan théorique que pratique. Les lieux où se cristallisent les inégalités scolaires et où des stratégies d’action correctrices peuvent se déployer sont bien explicités : les politiques éducatives, les rapports entre l’école et les familles, les dispositifs pédagogiques, les postures d’accompagnement. La deuxième force réside dans l’éclairage qu’il apporte sur les enjeux contemporains relatifs aux savoirs écrits et à la maîtrise du lire/écrire par les élèves et les conditions qui s’y rattachent. On peut déplorer cependant le fait que le construit de résilience est peu développé dans l’ouvrage, bien qu’il soit au coeur du titre. On reste quelque peu sur sa soif à propos de l’apport des contributions qui portent sur la résilience. Par ailleurs, une introduction aux différentes contributions et une conclusion générale qui rappelle les faits saillants de l’ouvrage et les nouvelles perspectives qu’il ouvre auraient été souhaitables. Quoi qu’il en soit, cet ouvrage est très pertinent pour toutes les personnes qui oeuvrent dans le domaine de l’éducation (enseignants, chercheurs, responsables d’établissements scolaires, concepteurs de politiques éducatives) et qui ont à coeur la réduction des inégalités scolaires. Ils y trouveront des repères théoriques, des réflexions sur la société et des idées inspirantes pour des pratiques visant à contrer les inégalités scolaires.