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Cet essai intitulé Une éducation bien secondaire est de Diane Boudreau, enseignante de français au secondaire jusqu’en février 2012, date à laquelle elle a choisi de renoncer à sa carrière.
Dans cet essai libre composé de cinq chapitres très courts, l’auteure décrit de façon satirique les réalités peu reluisantes du système éducatif québécois en s’appuyant sur sa propre expérience d’enseignante de français au secondaire. À travers cette publication, Boudreau fait la synthèse des maux qui, selon elle, gangrènent l’éducation québécoise de la base au sommet, tout en proposant quelques pistes de solutions.
L’introduction brosse les raisons de la démission de l’auteure de l’enseignement actif parmi lesquelles, on peut citer la fameuse réforme éducative, la périclitation du système éducatif québécois et la dévalorisation de la profession enseignante (p.10). Dans le premier chapitre, l’auteure décrit de manière ironique la situation des enseignants du secondaire qui seraient à la merci des bourdes ministérielles, du manque de respect et de courtoisie de la part des élèves, de l’attitude non favorable des parents, etc. Ils seraient également découragés par le faible niveau des élèves dans la quasi-totalité des matières enseignées. De plus, les élèves, désormais considérés comme des clients de l’école, s’adonnent à la tricherie. Dans le deuxième chapitre, Boudreau met en cause les efforts du ministère de tutelle en ce qui a trait aux évaluations et à l’achat des outils pédagogiques qu’elle trouve inutiles. Dans le troisième chapitre est décrite la piètre qualité de la formation des enseignants en partant du manque de rigueur dans l’élaboration et dans l’application des critères de sélection par les universités québécoises. À la différence des chapitres précédents, le quatrième chapitre présente l’analyse des points de vue des universitaires à propos de la réforme que l’auteure juge ne pas répondre aux besoins fondamentaux des élèves. Enfin, dans le cinquième chapitre, Boudreau propose une série de changements par rapport aux critères de sélection des enseignants, à l’évaluation et à l’achat des tableaux blancs interactifs.
Ainsi, tout au long de cet ouvrage, l’auteure fait le procès du système éducatif québécois sans pour autant mentionner les derniers développements de la recherche en éducation afin d’appuyer ses propos. Nous regrettons également que le phénomène soit généralisé à partir des expériences et des constats d’une enseignante d’un niveau précis, sans aucune référence empiriquement valide. Les recommandations proposées nous semblent peu crédibles dans la mesure où elles n’engagent que l’auteure elle-même et ne bénéficient d’aucun appui théorique et empirique. Mieux, le style d’écriture et l’exagération dans les propos ne traduisent pas l’objectivité des faits décrits et rendent le lecteur sceptique.
Toutefois, le point fort de ce document est qu’il traduit les émotions ressenties par une enseignante qui a dû renoncer à sa carrière par manque de motivation face aux multiples défis du métier. Ensuite, la lecture de cet ouvrage permet d’avoir un portrait global des différents défis auxquels sont confrontés les enseignants québécois. Enfin, l’organisation du contenu et la simplicité du texte rendent la lecture facile et agréable pour tout public montrant de l’intérêt pour le sujet traité.