Masciotra, D. et Morel, D. (2011) Apprendre par l’expérience active et située : la méthode ASCAR. Québec, Québec : Presses de l’Université du Québec

Cet ouvrage vise à préciser les fondements théoriques d’une pédagogie permettant la mise en oeuvre des réformes contemporaines qui proposent des programmes d’études préconisant une approche par situations (APS) et visant le développement de compétences chez l’apprenant.

Dans un premier temps, Masciotra et Morel articulent une conception de l’apprentissage et du développement en précisant la place centrale du concept d’expérience en éducation. Pour ce faire, ils mettent en parallèle l’apprentissage scolaire et l’expérience de la vie non scolaire. Les auteurs proposent ainsi de faire de l’expérience située la notion centrale à toute pédagogie pour traduire le fait que tout ce qui est appris en milieu scolaire fait aussi partie de l’expérience d’une personne. On parle ainsi de développer chez les apprenants, adultes comme enfants, des agir compétents en intégrant dans l’expérience d’une personne les concepts d’action (A), en situation (S), de connaissance (C) et d’attitude (A) auxquels s’ajoutent les ressources matérielles et sociales (R) sur lesquelles la personne peux s’appuyer pour exercer une activité de la vie quotidienne et qui composent ce que les auteurs nomment l’ASCAR. Ainsi, la personne, son action et la situation sont indissociables ; elles forment un système unique qui intègre à la fois ses connaissances antérieures, ses attitudes, les ressources matérielles qui l’outillent ainsi les ressources sociales qui l’accompagnent. Ainsi pour les auteurs, l’apprentissage se réalise lors d’activités situées.

Dans cette perspective d’activité située, l’enseignant prend en compte les acquis de l’apprenant en permettant de les faire apparaître, d’en prendre conscience et de les expliciter, pour ensuite permettre à celui-ci de les rapprocher des savoirs scientifiques. Expérience d’abord, généralisation ensuite.

À partir des cinq composantes ASCAR, les auteurs ébauchent un profil de l’enseignant compétent caractérisé par le développement d’un système d’action l’amène à réaliser efficacement quatre catégories d’actions : planification de cours, intervention en salle de classe, évaluation des apprentissages et réalisation de tâches connexes. Ce système opère et se développe dans la dynamique d’une salle de classe et s’appuie sur une grande diversité de connaissances pédagogiques, didactiques, de connaissances de l’élève, du programme de formation, de la culture scolaire. De plus, celui-ci est canalisé par des attitudes, soit l’empathie, l’écoute, la disponibilité, le sens de l’éthique et la passion du métier, et s’appuie sur des ressources matérielles comme le tableau, l’ordinateur, les manuels, et des ressources sociales : les élèves, les collègues et d’autres intervenants. Le principe pédagogique qui s’en dégage est que le point de départ de tout apprentissage est l’expérience déjà acquise. Apprendre consiste donc à enrichir et élargir cette expérience. Enseigner, c’est permettre à l’apprenant d’actualiser son expérience afin de l’enrichir et de l’élargir.

Dans les chapitres suivants, les auteurs proposent une méthode ASCAR pour la construction d’outils pédagogiques destinés à développer un agir compétent dans des activités situées, et ce, pour les programmes de langue et de mathématiques.

Bien que les auteurs n’apportent rien de véritablement nouveau dans cette étude, cet ouvrage trouve sa pertinence dans le fait que le lecteur pourra y puiser des exemples de situation de vie vraisemblables pouvant servir à élaborer des activités situées.