Ce livre est le septième à paraître dans l’intéressante collection Apprendre des Presses universitaires de France. Vouée à créer des ponts entre la recherche et la pratique en éducation, la collection Apprendre offre des publications qui regroupent autour d’un même thème chercheurs et praticiens de perspectives et d’horizons différents. L’on n’y publie pas les grands travaux de recherche, mais plutôt des textes qui font la synthèse de recherches et de points de vue sur le thème. Le livre se divise en six parties : la première, Apprendre dans les espaces sociaux, examine les apprentissages domestiques au Maroc, la ville comme espace physique et politique d’apprentissage et la rupture subjective comme expérience d’apprentissage du migrant. Dans la deuxième partie, Apprendre dans les marges de l’univers scolaire, on observe la cour de récréation, les séjours à l’étranger, les colonies de vacances et le travail des élèves comme lieux d’apprentissage périphériques à l’école. La troisième partie, Apprendre des loisirs, traite directement des loisirs et de l’apprentissage, de l’apprentissage par les médias et par des loisirs numériques. La partie quatre porte sur Apprendre dans le travail et traite des savoirs de la pratique professionnelle, des apprentissages professionnels dans les organisations, de l’accompagnement dans la carrière et de l’écriture pour apprendre. Cinquièmement, Apprendre par la vie politique et associative nous convie dans le monde de la démocratie participative et éducation à la citoyenneté, des savoirs syndicaux et de l’expérience associative. Enfin, la sixième partie sert en quelque sorte de synthèse et de conclusion : Quelles théories pour les apprentissages au quotidien ? Elle jette un regard sociologique, développemental, et ethnographique sur ces apprentissages. Voir réunis dans un seul livre toutes ces descriptions riches et stimulantes de lieux d’apprentissage revêt un intérêt certain pour qui s’intéresse à l’apprentissage. Cela rappelle en effet que l’apprentissage est une fonction naturelle de l’être humain, qu’il s’exerce partout et selon différentes formes, de la transmission organisée des tâches domestiques de mère en fille au Maroc à l’apprentissage socialisant des élèves entre eux, dans la cour de récréation, en passant par l’apprentissage de la vie en société par les médias, apprentissage lui-même modifié au gré des développements technologiques des médias. Cependant, la théorie de l’apprentissage que l’on en tire permet de (re)découvrir qu’il n’y a pas qu’à l’école que l’on apprend et elle fait de l’apprentissage de la vie quotidienne un apprentissage strictement informel, sans didactique. Pourtant, les psychologues de l’apprentissage, les éthologues et les anthropologues ont bien reconnu l’importance de l’apprentissage dans la vie quotidienne et ont mis au jour des structures là où elles n’apparaissaient guère. Quoi qu’il en soit, on trouve dans ce livre matière à réflexion critique sur la façon dont l’école a organisé l’apprentissage et l’a aussi dénaturé. Apprendre de la vie quotidienne aurait-il des leçons à donner à l’école ?
Brougère, G. et Ulmann, A.-L. (2009). Apprendre de la vie quotidienne. Paris, France : Presses universitaires de France[Notice]
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Jean Archambault
Université de Montréal