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Dans la collection Éducation à la petite enfance des Presses de l’Université du Québec, Charron, Bouchard et Cantin proposent un ouvrage collectif issu des travaux présentés lors du colloque Langage et littératie chez l’enfant en service de garde éducatif à l’Acfas, en 2008. La force de cet ouvrage réside dans la diversité des travaux présentés par des auteurs qui oeuvrent dans différents domaines : éducation, didactique, psychologie et orthophonie.
Ce collectif se compose de dix chapitres. Nous regrettons que des parties n’aient pas été identifiées pour faciliter la lecture des différents chapitres. De plus, nous émettons une réserve quant à la lecture de certains textes qui peut paraître, pour des non-scientifiques, quelque peu ardue. Cependant, nous trouvons une très bonne synthèse réalisée par les auteurs à la fin de l’ouvrage, qui reprend les lignes directrices et propose un certain nombre de pistes de travail.
Le premier chapitre, Développement du langage et cumul des conditions adverses (Sylvestre, Desmarais, Meyer, Bairati et Rouleau), donne le ton à l’ouvrage en traitant des facteurs de risque (personnels et environnementaux) relatifs au développement langagier et à leurs répercussions. Par conséquent, les chapitres suivants mettent l’accent sur le soutien et le rôle indéniables des éducatrices dans le développement des habiletés langagières et littéraciques chez le jeune enfant. Bouchard, Blain-Brière, Eryasa, Sutton et Saulnier (chapitre 2) soulignent l’importance de développer un répertoire lexical riche et diversifié pour communiquer adéquatement. Japel, Vuattoux, Dion et Simmons (chapitre 3), Vachon, Grandmont-Bernard et Sénécal (chapitre 5), Bolduc et Vachon (chapitre 6) proposent diverses pistes d’intervention pour favoriser la stimulation langagière ainsi que l’éveil à la lecture et à l’écriture. Dans le chapitre 4, Roy, Trudeau et Lefebvre évaluent l’impact d’un professionnel – un orthophoniste – sur la formation continue des éducatrices en ce qui concerne leurs connaissances du langage et sur leurs pratiques éducatives.
Dans ce que l’on serait tenté de qualifier de deuxième partie, car l’ancrage thématique cible davantage l’écrit, nous trouvons le chapitre 8 de Lefebvre, qui dresse un état des lieux des difficultés en lecture, ainsi qu’une recension des écrits en littératie, dans le but d’assurer des interventions efficaces et préventives en lecture et en écriture. Tremblay, Bigras et Veillette (chapitre 7) présentent un texte sur des pratiques de stimulation langagière et de lecture dispensées par le milieu familial. Le chapitre 9 de Guay, Gousse-Lessard, Reid et Chartrand propose un programme d’intervention basé sur la lecture interactive qui s’adresse à de jeunes enfants ayant des retards langagiers. Enfin, dans le chapitre 10, Charron discute d’une approche novatrice – les orthographes approchées – pour éveiller les jeunes enfants à l’écrit.
Le regret majeur que nous aurions à formuler sur ce collectif concerne la question de la présence des enfants allophones en service de garde éducatif, qui n’y apparaît qu’en filigrane.
En conclusion, cet ouvrage est à conseiller aux éducatrices, mais aussi aux chercheurs qui s’interrogent sur la façon dont le service de garde peut agir efficacement en fonction des contextes spécifiques.