Cet ouvrage présente les résultats d’une enquête longitudinale réalisée en France entre 1998 et 2005. À l’aide de questionnaires et d’entretiens, Guibert, Lazuech et Rimbert ont examiné comment les enseignants se forment à leur métier dans le contexte de l’école et de la société française du début du 21e siècle. Dans la première partie, les chapitres 1 et 2 présentent des analyses du cadre institutionnel de la formation professionnelle des nouveaux enseignants, dispensée dans les Instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM), basée sur un processus de professionnalisation, particulièrement dans les Pays de la Loire. On y décrit le métier d’enseignant à partir de critères de professionnalité ainsi que d’une logique de compétences. Dans le chapitre 3, qui se déroule dans le contexte de la première année de l’étude (1997-1998), les auteurs tentent de comprendre les perceptions diversifiées des professeurs stagiaires quant à leur formation. La seconde partie de l’ouvrage concerne les premières années d’expérience professionnelle. On y aborde la prise en fonction, la pédagogie, les relations avec les élèves, l’identité professionnelle et l’intégration dans les établissements scolaires. Dans le chapitre 6, les chercheurs font état de l’écart de professionnalité entre les générations, écart auquel sont confrontés les nouveaux enseignants au cours de la construction de leur identité professionnelle. La troisième partie décrit davantage le processus de professionnalisation qui s’échelonne sur près de six années. Le chapitre 7 s’intéresse à la période de consolidation professionnelle, souvent vécue diversement par les enseignants, comme le précise le chapitre 8 qui relate différents parcours d’enseignants depuis le début de leur carrière en tenant compte de leur activité professionnelle et des différents événements vécus en dehors de leur métier. Le dernier chapitre traite de la crise de l’école et présente des éléments de réflexion sur les différentes solutions et façons de faire trouvées par les enseignants afin de faire face aux situations scolaires. En conclusion, le suivi d’une cohorte montre que la formation dispensée par les IUFM est insuffisante, encore loin d’un processus de professionnalisation basée sur la logique de compétences. L’étude de différents parcours d’enseignants permet de mieux comprendre que la construction d’une identité professionnelle est longue et complexe. Cet ouvrage permet de connaître le type de formation offerte en France, plus particulièrement dans les Pays de la Loire, pour les futurs enseignants du secondaire. Les cas présentés et analysés montrent comment les enseignants pratiquent leur métier et quelles difficultés ils rencontrent lors de leur insertion professionnelle. La lecture de cette enquête nous amène à établir des analogies avec ce qui se passe actuellement au Québec, tant pour la formation universitaire que pour l’intégration professionnelle des nouveaux enseignants. On se rend compte que la réalité est sensiblement la même dans les établissements scolaires et qu’il reste beaucoup à faire pour que les futurs enseignants puissent devenir des professionnels de l’apprentissage (p. 108).
Guibert, P., Lazuech, G. et Rimbert, F. (2008). Enseignants débutants : « Faire ses classes ». L’insertion professionnelle des professeurs du second degré. Rennes : Presses universitaires de Rennes.[Notice]
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Hélène Meunier
Université du Québec à Montréal