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Ce livre comprend deux parties. Dans la première partie « Se former par le théâtre pour enseigner, est-ce bien utile ? », l’auteur identifie les difficultés qu’éprouvent certains de ses collègues dans leur enseignement et il donne, en parallèle, des éléments de réponse tirés de la formation de l’acteur et de l’exercice de ce métier. Il répond aux objections formulées par les participants à ses propres ateliers et, sur plusieurs des sujets abordés, il invite leurs témoignages. Il revient sur l’importance du langage du corps (« l’enseignant doit être présent », p. 25), emprunte au travail de l’acteur ce qu’il appelle des « solutions » aux « problèmes des enseignants » (« s’ancrer au sol », « regarder son public », etc., p. 28). Il s’arrête ensuite à l’organisation de l’atelier (fréquence, local, vêtements, déroulement de l’atelier, etc.), à ce qu’il appelle les « clés des jeux » (attention, concentration, confiance, détente, échauffement, etc.). Il s’intéresse également au « travail d’un texte » où il s’agit de « chercher tout ce qu’un texte peut dire » (p. 67).
En deuxième partie, l’auteur donne « 46 jeux pour mieux enseigner », lesquels sont associés aux clés déjà identifiées et qui vont du jeu de l’aveugle aux jeux d’échauffement, des improvisations aux marches, des exercices de relaxation aux jeux de sculpture et aux exercices de respiration.
Cet ouvrage n’apporte vraiment rien de neuf à la pratique des ateliers de théâtre, d’expression dramatique ou de jeux dramatiques, selon l’appellation choisie. Les jeux proposés sont connus depuis longtemps, et en fait depuis si longtemps que leur origine, et, surtout, ce qui en a motivé l’invention, s’est perdue dans les pratiques successives des cent dernières années. Lesquels sont de Stanislavski ? Lesquels de Boal ? Lesquels des grands pédagogues des CEMEA ? Il est évident que l’animateur qui utilise un jeu et le fait sien en réinvente la trajectoire et l’utilité. Mais encore faut-il que sa motivation soit claire. Ce qui n’est pas le cas ici, malgré le titre de l’ouvrage et les affirmations répétées de Quentin.
L’auteur explique qu’il enseigne, qu’il a exercé (ce qu’il continue sans doute) une pratique de théâtre amateur, que le théâtre a marqué les prises de conscience successives de son corps dans l’espace, de sa voix, de l’expressivité de ses gestes. Il en a remarqué les effets positifs sur son enseignement et a souhaité, ce qui est tout à fait louable, que d’autres puissent bénéficier de cette opportunité. Il a mis en place des ateliers qu’il a animés et il a recueilli les témoignages de participants qui les ont appréciés.
Mais devait-il se laisser tenter par la publication des notes et des jeux que tout animateur d’ateliers rédige continuellement au cours de sa pratique même ? Devait-il offrir la systématisation de sa pratique amateur ? Poser la question, c’est y répondre. Et puis, à qui s’adresse ce livre ? L’auteur s’intéresse tantôt à l’individu lecteur, tantôt à l’animateur d’ateliers. Mais qu’en est-il de l’enseignant ? Et puis, comment ces personnes l’utiliseront-elles ? À mon avis, ce livre n’était pas nécessaire.