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Cet ouvrage collectif, qui porte sur la prévention du suicide à l’école, s’adresse tout d’abord aux milieux scolaires, tout en permettant de suggérer des pistes de recherche aux chercheurs et étudiants intéressés par ce domaine. Huit chapitres, rédigés par neuf auteurs provenant des milieux universitaire, scolaire et clinique, permettent de dresser un portrait de la situation selon deux grands axes : 1) la description du phénomène du suicide chez les jeunes Québécois ainsi que des facteurs explicatifs, incluant un chapitre sur le sort des jeunes marginalisés à cause de leur différence de genre ou de préférence sexuelle ; 2) le rôle de l’école dans la prévention du suicide, notamment en ce qui concerne les niveaux d’intervention pour les enseignants, de partenariat « éducation-santé » et le rôle des directeurs d’établissement du secondaire. La principale force de cet ouvrage est qu’il constitue un outil de mobilisation pour le milieu scolaire invité ici à jouer un rôle actif dans la prévention du suicide chez les jeunes. L’urgence d’agir face au taux de prévalence de suicide des jeunes Québécois, plus élevé que celui de l’ensemble du Canada et en constante augmentation depuis les années 50, est mise en lumière. La pertinence d’impliquer l’école, l’un des principaux milieux de vie de l’adolescent, pour prévenir la détresse de celui-ci et éventuellement un passage à l’acte tel un suicide, est exposée de manière convaincante. Aussi, le chapitre de Michel Dorais portant sur la détresse des jeunes homosexuels et bisexuels, ou encore perçus comme tels, constitue un point fort de cet ouvrage. Ce chapitre vient éclairer une réalité encore souvent taboue tout en suggérant des pistes d’action concrètes, notamment sur le plan de la formation des enseignants qui comporte des lacunes importantes à ce sujet. Également, cet ouvrage suggère des pistes d’action concrètes et pertinentes qui permettent d’outiller les enseignants, les gestionnaires des milieux de la santé et des milieux scolaires ainsi que les personnes responsables, dans les milieux universitaires, de la formation des futurs enseignants, en vue de permettre à l’école de prendre le rôle central de prévention du suicide qui lui revient. D’ailleurs, Denis Rhéaume présente les résultats de l’enquête qu’il a menée avec ses collaborateurs auprès d’enseignants du secondaire. Cette enquête confirme leur intérêt à jouer un rôle sur ce plan tout en documentant leur besoin d’être mieux formés. Cet ouvrage comporte cependant quelques lacunes. On note d’abord une certaine répétition de l’information entre les différents chapitres, qui entraîne un certain manque de cohésion de l’ouvrage dans sa globalité. Aussi, il est dommage que la place de la famille, en relation avec le rôle de l’école dans la prévention du suicide, soit très peu abordée. Enfin, les résultats de recherche portant sur l’efficacité des approches de prévention en milieu scolaire sont présentés dans un chapitre, de façon trop succincte. En effet, ces données sont peu intégrées tout au long de l’ouvrage pour appuyer les différentes pistes de solution recommandées. Néanmoins, dans l’ensemble, cet ouvrage est très intéressant et constitue une source d’information particulièrement utile pour les milieux scolaires ainsi que pour tout chercheur intéressé par le rôle de l’école dans la prévention du suicide.