Nouveaux regards sur l’immigration et la langue française au Québec

  • Jean-Pierre Corbeil,
  • Richard Marcoux et
  • Victor Piché

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Couverture de Langue et immigration au Québec : élargir le débat, Volume 66, numéro 1, janvier–avril 2025, p. 7-229, Recherches sociographiques

Dans les contextes actuels au Québec et au Canada où les questions liées à l’immigration sont constamment au coeur de l’actualité politique, économique et sociale, et compte tenu du fait que la croissance de la population est désormais essentiellement attribuable à l’immigration (ISQ, 2024), les enjeux et les défis entourant l’intégration et l’adhésion des immigrants à la francophonie québécoise sont de plus en plus au premier plan des discussions et des débats sur l’évolution de la présence et de l’usage du français au Québec. À tort ou à raison, on s’interroge de plus en plus sur les comportements linguistiques des immigrants, sur les seuils optimaux d’immigration, sur ce qu’on appelle les limites de la capacité d’accueil de la société québécoise − sans trop que l’on sache de quoi il s’agit exactement ni comment la mesurer − ou sur l’influence de l’immigration sur l’évolution de la situation linguistique au Québec. Le gouvernement québécois actuel s’est notamment engagé à tout mettre en oeuvre pour freiner le recul du français au Québec, lequel serait grandement attribuable, selon lui, à la diminution du français comme langue maternelle et comme principale langue d’usage à la maison et au fait que les immigrants ne parleraient pas ni n’utiliseraient suffisamment cette langue. Toutefois, cette lecture de la réalité tend souvent à reposer sur des indicateurs démolinguistiques dont l’interprétation et la pertinence peuvent s’avérer limitées en regard des objectifs de la politique linguistique québécoise centrés sur l’usage du français comme langue publique commune (Marcoux, 2023). De plus, les analyses qui en découlent tendent également à faire l’économie d’une prise en compte de la complexité et de la diversité des processus d’intégration, des dynamiques associées au plurilinguisme ainsi que des défis de la présence concomitante du français comme langue publique commune et de l’anglais comme lingua franca globale (Marcoux, Corbeil et Piché, 2023). Un consensus semble toutefois se dégager concernant la nécessité d’une meilleure gestion et d’une meilleure planification du nombre d’immigrants temporaires des diverses catégories qui sont admis au Québec (Grammond, 2024; Colpron, 2024), en particulier depuis 2022, ainsi que le besoin de meilleures analyses de l’influence qu’exerce une telle poussée migratoire sur les dynamiques linguistiques (Commissaire à la langue française, 2024). Il nous faut cependant prendre un certain recul face au discours de sens commun actuel concernant l’intégration linguistique des immigrants et leur contribution à la francophonie québécoise. Ce discours et les représentations alarmistes et souvent fausses qui l’alimentent ont précédé de plusieurs années cette forte poussée de l’immigration temporaire. Il nous semble dès lors important de remettre en question les exigences souvent démesurées qui se dégagent des récentes politiques linguistiques quant au rapport à la langue française que devraient rapidement développer et entretenir les immigrants et les nouveaux arrivants. Mentionnons, par exemple, l’article de la loi 14 selon lequel six mois après l’arrivée au pays des personnes immigrantes, les services d’accueil de l’Administration ne leur seront offerts qu’en français. L’objectif premier de ce numéro de Recherches sociographiques sur l’immigration et la langue au Québec est donc de jeter un éclairage sur quelques-unes des dimensions clés de ce rapport qu’entretiennent les immigrants avec la langue française de même que sur les rôles et les responsabilités, tant de ces immigrants que de la société d’accueil, en matière d’intégration à une société québécoise principalement de langue française, mais où l’anglais est aussi présent, voire omniprésent dans plusieurs secteurs. Si tant est que l’on cherche des solutions aux problèmes susmentionnés – en favorisant un plus grand usage du français par les immigrants et une plus grande présence du français dans l’espace public, notamment −, il …

Parties annexes