Répliques

RépliqueLes Québécois d’ascendance française seront minoritaires d’ici le milieu du siècle – Réplique à Michel Paillé

  • Charles Gaudreault

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Couverture de Les petites sociétés vues du Québec : études et chantiers, Volume 64, numéro 2, mai–août 2023, p. 271-507, Recherches sociographiques

Dans le numéro 63 de Recherches sociographiques paraissait une critique de mes travaux de démographie par Michel Paillé (Paillé, 2022). L’objet du présent article est de répondre à cette critique en défendant mes travaux. Dans un article révisé par les pairs et publié dans la revue Nations and Nationalism, j’ai publié des projections démographiques qui montrent que la proportion de la population d’ascendance française au Québec passe de 79 % en 1971 à 64,5 % pour l’année 2014, puis à 45 % pour 2050 (Gaudreault, 2020). J’ai également réalisé des projections qui montrent que même si on augmentait la fécondité québécoise de 1,6 à 2,6 enfants par femme, la population d’ascendance française déclinerait sensiblement au même rythme, démontrant ainsi que les seuils migratoires sont si élevés que l’impact de la fécondité est négligeable sur le déclin anticipé. Dans sa critique, Paillé me reproche deux choses : d’avoir réalisé des projections erronées et d’avoir tiré des conclusions invalides par rapport au déclin de la population d’ascendance française. Comme il m’est impossible, en raison de la contrainte d’espace qui m’est imposée, de répondre point par point aux arguments de Paillé, c’est sur le fond que je me concentrerai. Dans un document publié sur mon compte Research Gate, je réponds directement aux principales objections qui me sont faites (Gaudreault, 2023). Le point de départ de mes projections se situe dans les données du recensement de 1971 (Statistique Canada, 1974). Pour l’année 1971, Statistique Canada présente des tables de population pour plusieurs groupes ethniques, dont la population d’origine française, que j’ai utilisées pour estimer l’ascendance française dans la population québécoise. Pour la plage allant de 1971 à 2014, j’ai utilisé les valeurs historiques de fécondité, d’immigration et de mortalité pour faire croître les populations étudiées selon l’approche typique en démographie du modèle de cohortes et composantes. Pour l’année 2014, la population québécoise, toujours selon Statistique Canada, était de 8,214 millions d’habitants (Statistique Canada, 2015) alors que mes projections donnaient une population de 8,208 millions d’habitants. Considérant qu’il s’agit d’une plage temporelle de 43 ans, l’erreur (0,8 %) est négligeable. Pour la plage allant de 2014 à 2050, j’ai utilisé des hypothèses raisonnables concernant l’immigration, la fécondité et la mortalité. Pour l’année 2041, Statistique Canada prévoit une population allant de 8,8 à 10,3 millions d’habitants (Statistique Canada, 2022) pour le Québec. Le scénario de référence de mes projections prévoit une population de 9,2 millions habitants en 2041. Pour ce qui est de la croissance de la population, mes projections sont donc tout à fait valides. Au sujet du déclin de la part représentée par la population d’ascendance française dans la population totale, je vais défendre mes résultats en les comparant à des études semblables. Tout d’abord, en septembre dernier, Statistique Canada présentait des projections ethnodémographiques qui montraient que le pourcentage des immigrants de 1re et 2e générations passerait de 23,8 % à 38 % de la population québécoise entre 2016 à 2041; soit une croissance de 14,2 %. Ces mêmes projections montraient que le pourcentage de la population québécoise « racisée » passerait de 12,8 à 26,6 % de la population entre 2016 et 2041, soit une croissance de 13,8 % (Statistique Canada, 2022). Pour la même plage temporelle, mes projections prévoient que le pourcentage des Québécois d’ascendance française passera de 63,8 % à 50,8 %, soit un déclin de 13,0 %. Cela concorde avec la croissance de la diversité ethnique et immigrante projetée par Statistique Canada pour le Québec. La littérature scientifique démontre ensuite que des pays comme le Canada, les États-Unis, l’Angleterre et la …

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