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Le titre de cet ouvrage collectif est vraiment bien choisi et pertinent, mais son sous-titre annonce une histoire plus mouvementée marquée par l’audace, les hésitations et l’impuissance. Une solide introduction et une non moins solide conclusion encadrent quatorze chapitres abordant des sujets variés et mobilisant vingt-deux auteurs. Les responsables de l’ouvrage rappellent que le Québec est très diversifié, qu’il présente un territoire composé d’une diversité d’espaces urbains, ruraux, régionaux, métropolitains, côtiers et nordiques. Le Québec serait aussi en mouvance : polarisation des lieux à différents degrés, érosion de zones rurales et urbaines, extension des lisières périurbaines, densification de nouvelles formes territoriales.
L’art de diriger un ouvrage collectif consiste à placer les différents chapitres dans un ordre logique qui facilite la progression de la lecture. On se réjouit ainsi que l’excellent chapitre de Gérard Beaudet sur l’historique des découpages administratifs du Québec vienne en tête et que les deux derniers chapitres, portant sur la recherche dans les Cégeps et dans les universités en région, terminent cet ouvrage en apportant, tout comme le chapitre sur Investissement Québec, des observations et des analyses inédites sur nos réalités régionales au Québec.
Le chapitre d’André Joyal, traitant d’une comparaison Québec-Brésil des politiques territoriales, peut sembler s’éloigner de l’intention initiale du livre mais se révèle fort intéressant, bien documenté, et nous éclaire sur la réalité régionale québécoise.
En fait, aucun des chapitres ne m’est apparu faible ou inapproprié. Le texte collectif portant sur les Plans de développement de la zone agricole (PDZA) m’a particulièrement intéressé. Il s’agit d’un nouvel outil aux mains des MRC qui permet une concertation entre tous les acteurs sur une forme de zonage agricole qui assouplit le carcan de la Loi de protection du territoire et des activités agricoles (LPTAA). Par ailleurs, Marie-Claude Prémont signe un texte qui adopte une posture inhabituelle en faisant l’examen des réformes municipales qui n’ont pas abouti. Plusieurs spécialistes des questions régionales, tels Mario Polèse, Juan-Luis Klein, Luc-Normand Tellier et Clermont Dugas, signent des chapitres bien documentés. Comme c’est souvent le cas avec les ouvrages collectifs, certains chapitres sont plus faibles mais trouvent tout de même leur place en complétant un travail d’ensemble.