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Voilà un petit ouvrage sans grande prétention, à part sans doute faire passer au lecteur un agréable moment. Ni histoire de Québec, ni celle de son port et de ses chantiers navals, ni des vaisseaux dont la ville fut le port d’attache, ou qui y firent des escales remarquées, ni de la vie sur ces bateaux et un peu tout cela à la fois. Des canots des Amérindiens aux drakkars vikings jusqu’aux hôtels flottants contemporains, Castonguay nous entraîne sur le Saint-Laurent, évoque les naufrages, la vie des gardiens de phare, celle des pilotes maritimes sans oublier les croisiéristes. Le spectre est large, et les thèmes sont esquissés un peu au hasard des sources et des intérêts de l’auteur. Si tout n’est pas dit, certaines omissions surprennent. Ainsi, à propos de l’accueil fait à La Capricieuse en 1855, l’auteur l’attribue essentiellement au fait qu’il s’agisse d’un bateau à vapeur sans mentionner qu’il est le premier navire français à mouiller au port de Québec depuis le début du Régime anglais.
Pourquoi Québec et non Montréal ? Cela n’est pas précisé. Pourquoi parler dans certains chapitres, et non dans tous, du Saint-Laurent ? C’est lié aux sources, un peu éclectiques : archives historiques ou familiales, voire souvenirs personnels, et au projet de l’auteur : non seulement faire plaisir à ses lecteurs autant qu’à lui-même, mais surtout rappeler à ceux qui, automobilistes ou adeptes de l’aviation, auraient oublié le rôle important du fleuve dans l’histoire de la ville et du pays. À cet égard, il est dommage que l’iconographie soit en noir et blanc.