Résumés
Résumé
Bien que les inégalités de la carte électorale québécoise d'avant 1972 aient été minutieusement mesurées et vigoureusement dénoncées, on s'est généralement peu soucié d'identifier les forces politiques bénéficiaires de ces inégalités de même que l'ampleur exacte de la prime en sièges produite par la surreprésentation des milieux ruraux.
De plus, ce type d'analyse n'a pas été poussé très loin dans le temps. Cet article tente d'éclairer le sujet à l'aide de techniques relativement simples décrites dans le texte. Il en ressort que depuis le début du siècle, les Libéraux (jusqu'en 1908) puis les Conservateurs (de 1912 à 1936), les Libéraux à nouveau (de 1939 à 1973) puis le Parti québécois ont été désavantagés à des degrés divers par les inégalités du découpage en vigueur. L'ampleur de cette pénalisation est fonction non seulement de la gravité des inégalités de la carte mais aussi du degré de concentration d'un parti dans les régions sous-représentées. Les refontes réalisées en 1972 et en 1980 sous l'égide d'une commission indépendante ont largement réduit les incidences politiques de la carte québécoise. Combien de sièges chaque parti a-t-il gagné ou perdu depuis 1900 en raison des inégalités de la carte ? L'article tente de répondre à cette question par l'utilisation concurrente de deux techniques dont les postulats et les limites sont décrits dans le texte et dont les résultats sont remarquablement proches. Cette opération permet de distinguer trois phases. Jusqu'à la fin de la première guerre mondiale, la carte ne «déplace» qu'entre 0 et 2 sièges et son incidence est négligeable. De 1919 à 1970 au contraire, les inégalités de la carte auraient déformé la représentation parlementaire de façon souvent importante, conférant jusqu'à onze sièges supplémentaires à l'un des partis aux élections de 1935, 1952 et 1962. En particulier, la carte est responsable du retour de l'Union nationale au pouvoir en 1966 avec moins de votes que le Parti libéral. Après 1970
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