Résumés
Résumé
Comme beaucoup d'autres peuples de l'hémisphère occidental, les Québécois francophones émigrèrent vers la république américaine et ce, dès le milieu du XIXe siècle. En Nouvelle-Angleterre, toute proche, ils s'intégrèrent largement au prolétariat des usines de textile et de la chaussure, et au secteur de la construction. Ce mouvement historique toutefois fut si brusque et si massif qu'il suscita des réactions très vives parmi les nativistes américains qui ne manquèrent pas de juger les habitudes, les moeurs et les qualités sociales de leurs nouveaux compatriotes. Fait unique cependant, on donnait en 1882, dans une publication statistique de l'État du Massachusetts, l'occasion aux «Canadiens» de répondre à l'opinion commune que l'on se faisait d'eux dans les cercles du pouvoir et de la finance gravitant autour de Boston. Cette «réplique», contenue dans le rapport Wright de 1882, offre au chercheur une chance unique de mesurer le degré d'insertion des immigrants québécois dans les rouages de l'économie américaine, et surtout de sentir l'état d'esprit qui présida à la fondation des Petits Canadas de la Nouvelle-Angleterre. Mieux que beaucoup d'autres documents historiques, le rapport Wright de 1882 nous permet de poser des hypothèses sur la forme concrète que prit au XIXe siècle la grande émigration vers les États-Unis, et sur la manière dont elle fut perçue de l'intérieur par ses principaux acteurs.
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