FR :
Les presses de l'Université de Montréal viennent de publier, en 1981, un livre de 410 pages, intitulé Les enfants qu'on n'a plus au Québec et signé par Jacques HENRIPIN, Paul-Marie HUOT, Evelyne LAPIERRE-ADAMCYK et Nicole MARCIL-GRATTON.
Ce livre est particulièrement bienvenu. Il offre en effet un grand intérêt à plusieurs égards. Il vient combler, à sa manière et pour le seul Québec, le vide laissé par le refus du gouvernement canadien de participer à l'enquête mondiale sur la fécondité organisée par l'O.N.U. sur recommandation unanime des délégués des gouvernements, canadien y compris, réunis à la Conférence mondiale sur la population de Bucarest en 1974. D'autre part, sur le plan québécois, il fournit une pièce maîtresse au dossier de la dénatalité, qui constitue sans doute la mutation la plus profonde vécue par notre société depuis sa déruralisation. L'enquête de mars 1976 dont il rend compte a en effet permis de réinterroger environ la moitié des femmes mariées qui étaient âgées de moins de trente-cinq ans lors de la grande enquête menée en 1971 par Jacques HENRIPIN et Evelyne LAPIERRE et publiée dans leur livre La fin de la revanche des berceaux. (Voir: Recherches sociographiques, XVI, 2, 1975: 291-293.) De la sorte, nous pouvons suivre à la trace pendant cinq ans vingt générations de femmes mariées, et plus particulièrement les promotions mariées entre 1956 et 1971, pour mesurer l'évolution survenue dans leur fécondité réelle et attendue.