Résumés
Résumé
Les données les plus complètes que nous possédions sur le revenu, le groupe ethnique et la langue proviennent de la Commission royale d'enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme. D'après ces données tirées du recensement canadien de 1961, ce sont les membres de la communauté juive qui ont les meilleurs revenus au Québec. Le groupe ethnique anglais vient en deuxième, suivi des divers groupes allophones, puis viennent les francophones et les Italiens, ces deux derniers groupes ethniques ayant des revenus bien inférieurs à la moyenne. La Commission d'enquête a en outre démontré que les unilingues anglais avaient des revenus nettement supérieurs aux Québécois bilingues, lesquels avaient à leur tour un revenu plus élevé que les unilingues français.
Deux études plus récentes confirment qu'il existe toujours une disparité de revenus entre les anglophones et les francophones. Selon une étude effectuée en 1971 par la Commission Gendron, la proportion des postes détenus par les anglophones augmente à mesure que s'élèvent les revenus. Cette étude reposait toutefois sur un échantillon d'employés d'entreprises et nous ne savons pas quel est le rapport entre cet échantillon et l'ensemble de la population. Une autre étude, réalisée en 1976 pour le Montréal Star, révèle d'importantes disparités de revenus en faveur des anglophones, mais elle suggère néanmoins que le fossé se serait quelque peut comblé ces dernières années. Ces données risquent toutefois, d'être faussées à cause du libre choix des répondants.
Les données sur lesquelles se fonde la présente étude sont tirées de tabulations spéciales provenant du recensement canadien de 1971. Les données de 1971 recueillies par Statistique Canada sont supérieures à celles des recensements précédents tant par leur étendue que par leur qualité. Comme elles reposent sur un échantillon du tiers de la population, elles permettent d'éviter en quelque sorte les erreurs dues au libre choix et les difficultés d'échantillonnage. La supériorité du recensement de 1971 vient en outre de ce que pour la première fois se posait la question de la langue le plus fréquemment parlée à la maison. En comparant les réponses à cette question avec les réponses à la question sur la langue maternelle, il est possible d'évaluer la portée des transferts linguistiques sur la composition de la population. Ces estimations peuvent se faire directement à partir du recensement de 1971, sans devoir recourir à des comparaisons longitudinales avec les recensements antérieurs.
Nous entendons en premier lieu dans la présente étude, établir la relation langue et revenu dans la région métropolitaine de recensement de Montréal, en comparant dans la mesure du possible les données de 1971 avec celles qu'a publiées la Commission Laurendeau-Dunton sur le bilinguisme et le biculturalisme. En deuxième lieu, nous présenterons des données sur les transferts linguistiques entre les francophones, les anglophones et les allophones. Et enfin, nous proposerons des interprétations et tenterons d'apporter des conclusions d'ordre politique.
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