Résumés
Résumé
L'histoire du clergé canadien-français qui fut si étroitement mêlé au destin de notre peuple reste à écrire. Nous possédons cependant des études nombreuses sur certains aspects de l'oeuvre du clergé chez nous. Son attitude politique, celle de l'épiscopat à tout le moins, a été scrutée avec patience et racontée parfois avec force détails. Dans un de ses meilleurs ouvrages, le chanoine Groulx a précisé le rôle du clergé dans l'éducation.
La thèse récente du P. Ryan nous a révélé un clergé plus préoccupé qu'on ne l'avait cru des problèmes sociaux. Les historiens de la pensée n'ont pas manqué de souligner le rôle du clergé dans l'élaboration de l'idéologie conservatrice du Canada français traditionnel. Mais il y a encore beaucoup à explorer.
Si nous nous interrogeons, par exemple, sur la vie interne du clergé, son recrutement, sa formation, sa spiritualité, la physionomie et l'action des diverses familles religieuses, la discipline ecclésiastique, la pensée ecclésiologique, les relations entre les clercs et leurs supérieurs, nos connaissances se révèlent beaucoup plus limitées. La tâche, d'ailleurs, n'est pas facile.
Des chercheurs patients ont pu dénombrer les clercs, calculer « le quotient clérical des fidèles » pour un moment donné ou « le taux sacerdotal de tant de garçons à la naissance». Plus délicate est l'étude qualitative du clergé. Comme l'a écrit le grand historien belge Léon Halkin : « Les statistiques n'ont pas le dernier mot, les chiffres sont indicatifs, ils ne sont pas décisifs. Ce qui compte, c'est la densité spirituelle de la foi. » Cette considération méthodologique qui s'ajoute au caractère limité et discontinu de notre documentation aide à comprendre l'aspect provisoire et incomplet du tableau que nous nous proposons d'esquisser.
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