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L'exposé qui suit n'a pas la prétention de retracer l'histoire complète du journalisme québécois. À quelques exceptions près, le manque de monographies a considérablement réduit l'envergure de notre travail fait d'approches ou, pour reprendre le terme de Charles DuBos, d'«approximations». Dans l'état actuel de nos connaissances, toute fresque historique sur le sujet serait prématurée. Nous nous limitons donc à esquisser les principales étapes du journalisme, à classifier les journaux et à établir leur filiation, à circonscrire les pôles de pensée et, derrière ces pôles, les groupes humains qui s'agitent.
L'histoire de la presse, nouvelle province dans l'empire de Clio, semble s'intéresser davantage à la presse d'information et d'opinion, le journal, qu'à la presse d'information savante qui englobe les revues générales et les revues spécialisées. Ici comme ailleurs, au départ, tout se passe comme si les chercheurs avaient conscience qu'il s'agissait là de deux objets différents, car il y a loin du journal quotidien à la revue. Toute revue, même générale, ne s'inscrit-elle pas dans la ligne d'une certaine spécialisation ? De fait, les concepts de journal et de revue doivent marquer les étapes de toute investigation de la presse d'une société. Ce n'est que lorsque ces deux avenues auront été explorées que nous pourrons saisir le phénomène dans sa totalité. Nous ne parcourons ici qu'une seule avenue, celle des journaux. Il nous tarde de parcourir la seconde.