Introduction

Soutenir le développement et les apprentissages de l’enfant d’âge préscolaire par les mots, l’image, le son, le corps et le mouvement[Notice]

  • Monica Boudreau,
  • Annie Charron,
  • Isabelle Beaudoin et
  • Julie Mélançon

…plus d’informations

  • Monica Boudreau
    Université du Québec à Rimouski (UQAR) – campus Lévis

  • Annie Charron
    Université du Québec à Montréal (UQAM)

  • Isabelle Beaudoin
    Université du Québec à Rimouski (UQAR) – campus Lévis

  • Julie Mélançon
    Université du Québec à Rimouski (UQAR) – campus Lévis

Dans le cadre de ce volume thématique, les personnes lectrices sont invitées à découvrir la littératie multimodale en contexte d’éducation préscolaire. La littératie multimodale, en référence à la littératie contemporaine, renvoie aux compétences qui permettent de « lire » le monde – analogique et numérique qui nous entoure (réception) – et à l’interaction avec ce dernier (production). À l’éducation préscolaire, elle peut prendre différents visages. Elle rejoint notamment les activités qui ont recours aux mots, à l’image (p. ex., illustrations, pictogrammes), au son (p. ex., musique, rythme, sonorité, histoire à écouter) ou même au corps et aux mouvements (danse, yoga, expressions corporelles et faciales). La variété des supports utilisés par les enseignant·e·s à l’éducation préscolaire (p. ex., albums de littérature jeunesse, mots-étiquettes imagés, comptines et chansons, tableau numérique interactif) témoigne des multiples modes de communication exploités au quotidien pour soutenir le développement et les apprentissages de l’enfant. Parmi les éléments d’observation présentés dans le Programme-cycle de l’éducation préscolaire (MEQ, 2023), plusieurs impliquent que l’enfant soit confronté à différents modes de communication et qu’il ait à interagir avec ces derniers. À titre d’exemple, l’enfant aura à « se situer dans l’espace par rapport à des objets ou à une personne » (MEQ, 2023, p. 22), « reconnaître des émotions » (MEQ, 2023, p. 30), « reconnaître les éléments d’une situation conflictuelle » (MEQ, 2023, p. 38), « démontrer par ses actions qu’il comprend les messages oraux » (MEQ, 2023, p. 42) ou « observer une oeuvre d’art ou un extrait d’oeuvre théâtrale et exprimer une émotion ressentie » (MEQ, 2023, p. 51). Ce volume a été l’occasion de réunir des articles issus d’études scientifiques, mais également des articles de type documentation de pratiques (4P), sous trois axes directement liés à la littératie multimodale à l’éducation préscolaire : 1) soutenir le développement et les apprentissages de l’enfant par la littérature jeunesse et les mots; 2) soutenir le développement et les apprentissages de l’enfant par le numérique et 3) soutenir le développement et les apprentissages de l’enfant par le corps et le mouvement. Les onze articles réunis dans ce volume 19 de Multimodalité(s) offrent la possibilité d’explorer différentes manières de soutenir le développement et les apprentissages de l’enfant d’âge préscolaire par les mots, l’image, le son, le corps et le mouvement. Au moyen des albums de littérature jeunesse, l’enfant d’âge préscolaire peut interpréter différents modes de communication linguistiques, visuels et sonores (les mots, l’image, le son). En guise d’exemple, il peut reconnaître des lettres de l’alphabet, voire certains mots dans un album narratif, « lire » les images d’un livre documentaire pour bonifier sa compréhension ou tourner la page d’un livre audio quand un son précise le moment. En contexte de lecture interactive ou indiciaire, il peut chercher des indices dans les images, démontrer sa compréhension du texte lu par l’enseignant·e, inférer des informations implicites ou le sentiment éprouvé par un personnage en fonction du contexte. Dans le cadre de l’exploitation d’un livre sonore, d’un livre audio ou d’un livre numérique, l’enfant peut aussi être amené à interagir et à interpréter des éléments sonores et visuels. Par ailleurs, les expériences d’écriture spontanées que l’enfant est susceptible de vivre en exploitant le matériel d’écriture mis à sa disposition au sein d’une classe judicieusement aménagée par son enseignant·e l’amènent à mobiliser des compétences multimodales propres à la simultanéité de l’utilisation des codes (Martel, 2018). En effet, il a ainsi l’occasion de « traduire » un message oral en langage écrit en s’initiant aux codes de la langue écrite et à la magie des mots. Le premier article du numéro écrit par Myriam Villeneuve-Lapointe et Annie …

Parties annexes