Durant les dernières années, de nombreuses recherches ont mis en relief la place et le rôle de l’école dans la promotion de la santé mentale ou du bien-être psychologique des élèves et de leurs familles en contexte scolaire, ainsi que la nécessité d’oeuvrer pour des écoles en santé, où le bien-être psychologique de tous a une place prépondérante. Pour l’Organisation mondiale de la Santé (2005), la santé mentale des enfants et des adolescents concerne la capacité à atteindre et à maintenir un fonctionnement psychologique et un bien-être optimaux. Elle est directement liée au niveau atteint et aux aptitudes acquises en matière du fonctionnement psychologique et social. Quant au concept de bien-être, il se décline en définitions variées dans la littérature. Plusieurs dimensions peuvent y être associées comme le plaisir, le bonheur (Diener et Lucas, 1999; Laguardia et Ryan 2000), les relations interpersonnelles positives, un certain contrôle sur sa vie ou des capacités d’adaptation (Cowen, 1994). La santé mentale positive peut également faire partie des dimensions du bien-être chez l’individu. Cela est d’ailleurs le cas dans la définition proposée par le Consortium canadien pour les écoles en santé (2010). Pour favoriser la santé mentale et le bien-être psychologique en contexte scolaire, plusieurs facteurs et pratiques ont été soulevés par des chercheurs. Ceux-ci visent parfois des populations particulières, comme les élèves, les enseignants, les directions scolaires, les professionnels ou tout autre acteur scolaire, alors que d’autres étudient la santé mentale à l’école dans un certain contexte : la diversité culturelle, la défavorisation, l’inclusion. Les approches théoriques (systémique, psychodynamique, sociocognitive, socioconstructive, bio-psycho-médicale) et méthodologiques (quantitatives, qualitatives, mixtes) adoptées sont aussi très variées et leur croisement permet une compréhension globale de ce phénomène complexe. Dans le cadre de ce numéro spécial, nous avons fait appel à des chercheurs et des praticiens en psychologie, en psychologie scolaire, en éducation ou encore, abordant d’une manière ou d’une autre la thématique de ce numéro spécial de la Revue québécoise de psychologie; la santé mentale à l’école. Les dix auteurs ayant répondu à l’appel travaillent dans des contextes variés (Afrique, Québec et Europe) et abordent diverses thématiques en lien avec la santé mentale avec des perspectives théoriques différentes. Les populations ayant participé aux recherches ou ayant bénéficié des pratiques scolaires innovantes sont aussi diversifiées : Élèves HDAA (Élèves ayant un handicap physique, le Syndrome de Gilles de la Tourette ou le Trouble du spectre de l’autisme); élèves issus de l’immigration (immigrants de 1re ou 2e génération, réfugiés ou demandeurs d’asile). Toutefois, le choix de la structure de ce numéro thématique s’est fait plus en fonction du type et de la nature des articles et des sujets abordés. Ainsi, le numéro débute avec trois articles plutôt descriptifs, présentant certaines problématiques spécifiques chez les élèves voire les défis et les enjeux de leur intégration et leur réussite. Ainsi, Émilie-ClarisseTchokote aborde le sujet de l’Expression de la souffrance psychique chez l’adolescent scolarisé en situation de handicap moteur : une analyse de l’impact de la qualité de l’environnement scolaire en contexte camerounais et MaudePayer, Audrey Veilleux et Julie Leclerc décrivent la situation scolaire des élèves ayant le Syndrome de Gilles de la Tourette dans leur article : État des connaissances du Tourette en milieu scolaire : difficultés, attitudes et interventions.Alyssa Turpin-Samson aborde la santé mentale des adolescents réfugiés syriens et leur expérience scolaire dans son article intitulé : Symbolisation de pertes en contexte de guerre et expérience scolaire d’adolescents réfugiés syriens récemment arrivés au Québec. Par la suite, quatre articles présentant des pratiques scolaires innovantes, inscrites ou non dans un cadre d’activités de recherche, viennent …
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Garine Papazian-Zohrabian
Université de MontréalCaterina Mamprin
Université de Montréal