Volume 35, numéro 1, 2022
Sommaire (18 articles)
Études
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L’intervention militaire russe en Ukraine : quelles répercussions sur le droit de légitime défense et sur le « droit de la neutralité » ?
Olivier Corten et Nabil Hajjami
p. 1–25
RésuméFR :
S’appuyant sur une assimilation du droit international à un discours que les acteurs du champ juridique international utilisent pour justifier ou critiquer leurs positions respectives, cette étude se déploie en deux temps. Tout d’abord, on montre que l’interprétation extensive de la légitime défense avancée par la Russie, si elle n’est pas novatrice dans son principe, a, comme lors des précédents auxquels elle fait écho, été rejetée par la communauté internationale des États dans son ensemble. Ensuite, on souligne que, dans ce contexte, le droit dit de la « neutralité », forgé à la fin du 19e siècle, prend un sens particulier au regard de la Charte des Nations Unies. Dans un système où le recours à la force est à la fois strictement prohibé sur le fond et encadré par des organes de sécurité collective sur le plan procédural, les États tiers au conflit ont le droit d’assister l’Ukraine dans sa défense contre l’agression russe. Cela ne signifie pas que le principe de neutralité n’ait plus aucune portée. Outre qu’il caractérise encore le jus in bello, il trouve des déclinaisons en jus contra bellum, que ce soit pour caractériser l’usage de la force dans le cadre d’une guerre civile ou pour qualifier les missions d’opérations de maintien de la paix.
EN :
Based on the assimilation of international law to a discourse that actors in the international juridical field use to justify or criticize their respective positions, this study is divided into two parts. Firstly, it is shown that the expansionist interpretation of self-defense put forward by Russia, while not innovative, has, as in the precedents to which it echoes, been rejected by the international community of States as a whole. Secondly, it should be emphasised that, in this context, the law of "neutrality", forged at the end of the 19th century, takes on a particular meaning in relation to the United Nations Charter. In a system in which the use of force is both strictly prohibited in terms of substance and regulated by collective security bodies in terms of procedure, States that are not part of the conflict have the right to assist Ukraine in defending itself against Russian aggression. This does not mean that the principle of neutrality no longer has any scope. In addition to the fact that it still characterizes jus in bello, it finds declinations in jus contra bellum, whether to characterize the use of force in a civil war or to qualify the missions of peacekeeping operations.
ES :
A partir de una asimilación del derecho internacional a un discurso que los actores del campo jurídico internacional utilizan para justificar o criticar sus respectivas posiciones, este estudio se desarrolla en dos etapas. En primer lugar, se demuestra que la interpretación amplia de la legítima defensa propuesta por Rusia, si bien en principio no es innovadora, ha sido rechazada como ocurre con los precedentes de los que se hace eco por la comunidad internacional de Estados en su conjunto. Luego, se destaca que, en este contexto, la llamada ley de “neutralidad”, forjada a finales del siglo XIX, adquiere un significado particular en relación con la Carta de las Naciones Unidas. En un sistema en el que el uso de la fuerza está estrictamente prohibido en cuanto al fondo y supervisado por órganos de seguridad colectiva a nivel procesal, los terceros Estados en conflicto tienen derecho a ayudar a Ucrania en su defensa contra la agresión rusa. Esto no significa que el principio de neutralidad ya no tenga importancia. Además de que todavía caracteriza el ius in bello, encuentra declinaciones en el ius contra bellum, ya sea para caracterizar el uso de la fuerza en una guerra civil o para calificar las misiones de las operaciones de mantenimiento de la paz.
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L’articulation entre responsabilité internationale de l’état et responsabilité pénale de l’individu : une tentative de réconciliation à travers l’exemple de l’invasion de l’Ukraine
Frédéric Mégret
p. 27–66
RésuméFR :
La recherche des responsabilités pour l’invasion de l’Ukraine et les crimes qui en découlent s’oriente d’ores et déjà vers un double axe : identification des responsabilités pénales individuelles d’une part, et mise en cause de la responsabilité de la Russie en tant qu’État d’autre part. Potentiellement complémentaires, ces stratégies ne renvoient pas moins à deux visions distinctes des causes et de la nature fondamentale des atrocités commises en Ukraine. Si ce débat n’est pas nouveau, il prend dans le cas de l’Ukraine une dimension particulière, liée à tout l’enjeu de la justice transitionnelle de la région et à un nécessaire effort de problématisation de la guerre en Ukraine. Tout en prenant acte que l’accent mis sur la responsabilité individuelle à l’époque contemporaine est une réaction aux limites bien connues de la responsabilité étatique pour crimes, il s’agit de prendre également la mesure des dangers d’un surinvestissement dans la responsabilité individuelle. Celle-ci tend en effet à ôter aux crimes de droit international leur caractère d’inscription dans une dimension étatique, publique ou collective, pourtant essentielle à leur compréhension. On tentera donc de penser la complexité de la responsabilité pour crimes de droit international comme fonction de l’imbrication, propre à chaque cas d’espèce, entre responsabilités étatiques et individuelles, mais aussi collectives. Cela aidera à dégager une conception plus systémique de la responsabilité internationale, seule à même, en dernière analyse, de rendre justice à la complexité de la question des responsabilités en Ukraine.
EN :
The search for responsibility for the invasion of Ukraine and the resulting crimes is already moving towards a double axis: the identification of individual criminal responsibilities on one hand, and the questioning of the responsibility of Russia as a State. Potentially complementary, these strategies, nevertheless, refer to two distinct visions of the causes and fundamental nature of the atrocities committed in Ukraine. If this debate is not new, in the case of Ukraine takes on a particular dimension, linked to the whole issue of transitional justice in the region and to a necessary effort to problematize the war in Ukraine. While acknowledging that the emphasis placed on individual responsibility in contemporary times is a reaction to the well-known limits of State responsibility for crimes, it is also a question of evaluating the dangers of overinvestment in individual responsibility. This tends to deprive crimes under international law of their character as part of a State, public or collective, which is essential to their understanding. We will therefore try to think of the complexity of responsibility for crimes under international law as a function of the interweaving, specific to each case, between State and individual, but also collective, responsibilities. This will help bring about a more systemic understanding of international responsibility, which can ultimately do justice to the complexity of the question of responsibility in Ukraine.
ES :
La búsqueda de responsabilidades por la invasión de Ucrania y los crímenes derivados de ella avanza hacia un doble eje: la identificación de las responsabilidades penales individuales por un lado, y el cuestionamiento de la responsabilidad de Rusia como Estado. Potencialmente complementarias, estas estrategias se refieren, no obstante, a dos visiones distintas de las causas y la naturaleza fundamental de las atrocidades cometidas en Ucrania. Si este debate no es nuevo, en el caso de Ucrania, adquiere una dimensión particular ligada al tema de la justicia transicional en la región y a un necesario esfuerzo por problematizar la guerra en Ucrania. Si bien se reconoce que el énfasis puesto en la responsabilidad individual en la época contemporánea es una reacción a los límites bien conocidos de la responsabilidad estatal por los delitos, también se trata de evaluar los peligros de una inversión excesiva en la responsabilidad individual. Esto tiende a privar de su carácter de parte de una dimensión estatal, pública o colectiva, a los crímenes de derecho internacional que es esencial para su comprensión. Intentaremos, pues, pensar en la complejidad de la responsabilidad por los crímenes de derecho internacional en función del entrelazamiento, propio de cada caso concreto, entre las responsabilidades estatales y responsabilidades individuales, pero también colectivas. Esto ayudará a generar una comprensión más sistémica de la responsabilidad internacional, que en última instancia puede hacer justicia a la complejidad de la responsabilidad en Ucrania.
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L’État défaillant au regard des exigences relatives à l’État de droit en droit international
Oukaté Namon Djeri
p. 67–90
RésuméFR :
Dans la présente étude, il est soutenu que l’existence de certaines exigences minimales de l’État de droit caractérise tout « État normal ». Ce sens restrictif de l’État de droit repose sur la capacité de tout « État normal » à prévenir et à punir les violations graves du droit objectif, notamment à prévenir les crimes de masse et à en assurer la répression en cas de violation grave. Il est donc question de l’effectivité de l’ordre juridique de l’État. En ce sens, Kelsen comme Kant assimilaient déjà l’État au droit, à un ordre de contrainte. Les États dans lesquels l’anarchie règne à la place du droit sont ainsi considérés comme des États défaillants, ce qui nécessiterait une réponse adaptée de la communauté internationale. Cette approche de l’État défaillant a le mérite de recentrer le débat y afférent sur la question de l’effectivité non plus du gouvernement, mais sur celle du droit, même si les deux sont liés.
EN :
In this study, it is argued that the existence of certain minimum requirements of the rule of law characterizes any “normal state.” This restrictive sense of the rule of law is based on the ability of any “normal state” to prevent and punish serious violations of objective law, including the prevention of mass crimes and their punishment in cases of serious violations. It is therefore a question of the effectiveness of the legal order of the State. In this sense, Kelsen like Kant already assimilated the State to law, to an order of constraints. States in which anarchy reigns instead of law are thus considered failed states, which would require an appropriate response from the international community. This approach of the failed state has the merit of refocusing the related debate on the question of the effectiveness no longer of the government, but on that of the law, even if the two are linked.
ES :
En este estudio, se argumenta que la existencia de ciertos requisitos mínimos del estado de derecho caracteriza a cualquier "estado normal". Este sentido restrictivo del estado de derecho se basa en la capacidad de cualquier "Estado normal" para prevenir y castigar las violaciones graves del derecho objetivo, incluida la prevención de los delitos masivos y su castigo en casos de graves violaciones. Se trata pues de la eficacia del ordenamiento jurídico del Estado. En este sentido, tanto Kelsen como Kant ya equiparaban el Estado con la ley, con un orden de compulsión. Los Estados en los que reina la anarquía en lugar de la ley son considerados, por tanto, como Estados fallidos, lo que requeriría una respuesta adecuada por parte de la comunidad internacional. Este enfoque del Estado fallido tiene el mérito de reenfocar el debate relacionado ya no en la cuestión de la efectividad del gobierno, sino en la de la ley, aunque los dos estén vinculados.
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L’État de droit comme norme de civilité internationale : formulation historique et déploiement en Afrique
Oumar Kourouma et Parfait Yaosseh Amehomegna
p. 91–108
RésuméFR :
Pierre angulaire de toute construction politique légitime en Afrique depuis la chute du mur de Berlin, le concept d’État de droit est aujourd’hui largement mobilisé dans les relations entre les États africains et ceux d’Occident, car considéré comme l’un des instruments principaux de la modernisation politique des premiers, et garant des droits et libertés fondamentaux de l’individu en leur sein. Mythe et/ou réalité, cette considération semble bien au coeur des relations qu’entretiennent les deux parties. Bien qu’admettant que le concept d’État de droit « réapproprié » par les acteurs africains peut avoir des impacts pertinents dans le processus dans la construction de l’État moderne en Afrique, la présente réflexion entend interroger la formulation historique de ce concept avant d’analyser son déploiement dans la pratique internationale des États, dans le but d’en révéler les mythes et principales contradictions. Ainsi, loin d’une démarche relativiste radicale, elle voudrait éclairer sur ce que l’État de droit mérite d’être dans une construction de l’État africain au service de son citoyen pris dans ses multiples réalités socioculturelles et politico-économiques.
EN :
As the cornerstone of any legitimate political construction in Africa since the fall of the Berlin Wall, the concept of the rule of law is today widely used in relations between African states and those of the West because it is considered one of the main instruments of the political modernization of the former, and guarantor of the fundamental rights and freedoms of the individual within them. Myth and/or reality, this consideration seems to be at the heart of the relationship between the two parties. Although admitting that the concept of the rule of law "reappropriated" by African actors can have relevant impacts in the process of building the modern state in Africa, this reflection intends to question the historical formulation of this concept before analyzing its deployment in the international practice of States with the aim of revealing its myths and main contradictions. Thus, far from a radical relativist approach, it would like to shed light on what the rule of law deserves to be in a construction of the African State at the service of its citizen taken in its multiple socio-cultural and politico-economic realities.
ES :
Piedra angular de cualquier construcción política legítima en África desde la caída del Muro de Berlín, el concepto de estado de derecho es hoy ampliamente utilizado en las relaciones entre los Estados africanos y los de Occidente, porque se considera uno de los principales instrumentos de la modernización política de los primeros, y garante de los derechos y libertades fundamentales de la persona en ellos. Mito y/o realidad, esta consideración parece estar en el centro de la relación entre las dos partes. Aunque admitiendo que el concepto de estado de derecho "reapropiado" por actores africanos puede tener impactos relevantes en el proceso de construcción del estado moderno en África, esta reflexión pretende cuestionar la formulación histórica de este concepto antes de analizar su despliegue en la práctica internacional de los Estados, con el objetivo de develar sus mitos y principales contradicciones. Así, lejos de un enfoque relativista radical, se buscar arrojar luz sobre lo que debe ser el estado de derecho en una construcción del Estado africano al servicio de sus ciudadanos en sus múltiples realidades socioculturales y político-económicas.
Dossier spécial
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The Global Compact for Safe, Orderly and Regular Migration and the Facilitation of Mobility: Contemporary Issues
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The COVID-19 Crisis and the Global Compact on Migration: The Momentum and the Tool to Overcome “Immobility”
Olivier Delas et Baptiste Jouzier
p. 111–131
RésuméEN :
After some forty years of security and closure discourse towards international migration, and of “crisis” management in the matter, the adoption of the Global Compact for Safe, Orderly and Regular Migration (GCM) in December 2018, although a non-legally binding instrument, seems to be able to lead to an overcoming of this approach, which is visibly counterproductive. Thus, states commit to “[e]nhance availability and flexibility of pathways for regular migration” (Objective 5) or “[s]trengthen certainty and predictability in migration procedures” (Objective 12). Through the idea of global cooperation, based on law, the ambition of states to adopt a more long-term approach to the migration phenomenon emerges. However, the COVID-19 crisis seemed to greatly diminish the prospects of implementing such an approach. The desire to limit the spread of the virus quickly led to a strict closure of borders, drastically reducing migration flows. The multilateral approach to this issue seemed to be quickly swept aside by national concerns: the initial reactions of the European Union Member States were a clear example. However, this borders closure, taken to its extreme for health reasons, has highlighted the migrant labour dependency of the economies of the “global North”. If the crisis stroke migration and international mobility in the short term, it is not certain that in the mid to long term, the consequences of the health crisis will not, on the contrary, lead to a reconsideration of the security and closure approach implied by crisis management. Indeed, the shortage of migrant workers, linked to the closures brought about by the COVID-19 crisis, has led to radical state responses — from the organisation of “charter” flights to facilitate the arrival of migrant workers to the regularisation of illegal workers or rejected asylum seekers — or, where states failed, to “underground” responses — labour migration having been managed mainly by the Mafia in Italy, for example. Therefore, it seems necessary to wonder if, in a way, the COVID-19 crisis, through the paroxysm of border closure it has brought and the needs it has thus underlined, could not constitute a momentum for the implementation of a new approach to international migration, as advocated by the GCM.
FR :
Après une quarantaine d’années de discours sécuritaires et de fermeture à l’égard des migrations internationales, associés à une gestion « de crise » en la matière, l’adoption du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières (GCM) en décembre 2018, même s’il est un instrument non juridiquement contraignant, semble pouvoir conduire à un dépassement de cette approche, visiblement contreproductive. Ainsi, les États s’engagent à « [f]aire en sorte que les filières de migration régulière soient accessibles et plus souples » (Objectif 5) ou à « [v]eiller à l’invariabilité et à la prévisibilité des procédures migratoires pour assurer des contrôles, des évaluations et une orientation appropriés » (Objectif 12). À travers l’idée d’une coopération mondiale, fondée sur le droit, l’ambition des États d’adopter une approche de plus long terme du phénomène migratoire émerge. Cependant, la crise de la COVID-19 a semblé diminuer grandement les perspectives de mise en oeuvre d’une telle approche. La volonté de limiter la propagation du virus a rapidement conduit à une stricte fermeture des frontières, réduisant drastiquement les flux migratoires. L’approche multilatérale de la problématique a paru rapidement balayée par les considérations nationales. Les réactions initiales des États membres de l’Union européenne en ont été un clair exemple. Toutefois, cette fermeture des frontières, portée à son paroxysme pour des raisons de santé, a souligné la dépendance des économies du « Nord global » à la migration de travail. Si la crise a frappé la migration et la mobilité internationale sur le court terme, il n’est pas certain qu’aux moyens et longs termes les conséquences de la crise sanitaire ne conduisent pas, au contraire, à une remise en cause de l’approche sécuritaire et de fermeture entrainée par l’approche de crise. En effet, la pénurie de travailleurs migrants, liée aux fermetures entrainées par la crise de la COVID-19, a conduit a de radicales réponses étatiques — de l’organisation de vol « charters » pour faciliter l’arrivée de travailleurs migrants à la régularisation des travailleurs illégaux ou des demandeurs d’asile déboutés — ou, en l’absence de réponse étatique convaincante, à la mise en place de réponses irrégulières — la Mafia ayant par exemple investi la gestion de la migration de travail en Italie. Ainsi, il parait nécessaire de se demander si, dans un sens, la crise de la COVID-19, à travers la fermeture des frontières paroxystique qu’elle a entrainée et les besoins que celle-ci a soulignés, ne pourrait pas constituer un moment clé pour la mise en oeuvre d’une nouvelle approche de la migration internationale, telle que défendue par le GCM.
ES :
Después de unos cuarenta años de discurso de seguridad y cierre hacia la migración internacional, y de gestión de "crisis" en la materia, la adopción del Pacto Mundial para una Migración Segura, Ordenada y Regular (GCM por sus siglas en inglés) en diciembre de 2018, aunque es un instrumento jurídicamente no vinculante, parece conducir a la superación de este enfoque, que es visiblemente contraproducente. Así, los Estados se comprometen a “[a]umentar la disponibilidad y flexibilidad de las vías de migración regular” (Objetivo 5) o “[a]umentar la certidumbre y previsibilidad de los procedimientos migratorios” (Objetivo 12). A través de la idea de una cooperación global, basada en el derecho, surge la ambición de los Estados de adoptar un enfoque a más largo plazo ante el fenómeno migratorio. Sin embargo, la crisis de COVID-19 pareció disminuir en gran medida las perspectivas de implementar ese enfoque. El deseo de limitar la propagación del virus llevó rápidamente a un estricto cierre de fronteras, reduciendo drásticamente los flujos migratorios. El enfoque multilateral de este fenómeno pareció ser rápidamente dejado de lado por las preocupaciones nacionales: las reacciones iniciales de los Estados miembros de la Unión Europea fueron un claro ejemplo. Sin embargo, este cierre de fronteras, llevado al extremo por razones sanitarias, ha puesto de relieve la dependencia de la mano de obra migrante de las economías del “Norte global”. Si la crisis afecta a la migración y a la movilidad internacional a corto plazo, no es seguro que a medio y largo plazo las consecuencias de la crisis sanitaria no lleven, por el contrario, a reconsiderar el enfoque de seguridad y cierre que implica gestión de crisis. De hecho, la escasez de trabajadores migrantes, asociada a los cierres provocados por la crisis de COVID-19, ha llevado a respuestas estatales radicales: desde la organización de vuelos “charter” para facilitar la llegada de trabajadores migrantes hasta la regularización de trabajadores ilegales o a los solicitantes de asilo rechazados – o, cuando los Estados fracasaron, a respuestas “clandestinas” –, ya que la migración laboral fue gestionada principalmente por la mafia en Italia, por ejemplo. Por tanto, parece necesario preguntarse si, en cierto modo, la crisis de COVID-19, a través del paroxismo del cierre de fronteras que ha provocado y de las necesidades que ha puesto de relieve, podría constituir un impulso para la implementación de un nuevo enfoque de la migración internacional, como propugna el GCM.
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Haitian Migration to the Bahamas and The Global Compact for Safe, Orderly and Regular Migration: For a Human Rights Analysis
Karine Galy
p. 133–149
RésuméEN :
This article assesses the Bahamas’ implementation of the Global Compact on Safe, Orderly, and Regular Migration adopted in 2018, particularly in light of its human rights provisions generally and migrants specifically. Indeed, this pact, prepared under the auspices of the UN, is the first intergovernmental agreement to propose a global and comprehensive approach to migration. It is intended to be both a complementary instrument and a synthesis of the body of standards available, particularly in terms of protecting the rights of people in a migration situation. The challenge is to propose an approach to migration as a positive factor requiring cooperation at all levels and demanding a strengthening of human rights for migrants. At the domestic level, however, and despite the general impetus in favor of the Pact, States are still attached to migration policies that are not very favorable to the reception of migrants, based in particular on local circumstances, ideological, economic, health, security or management of migratory flows... The Caribbean region is particularly permeable to this approach to immigration, following the example of the Bahamas, for which Haitian migration is above all “a problem”. Indeed, the choice of this country to comply with the provisions of the Pact, comes up against a conception of Haitian migration based on security, detention, and expulsion, without measures respectful of the imperatives of protection that would allow for the identification of persons in need of international protection, including certain Haitian migrants born in the Bahamas.
FR :
Cet article évalue l’application par les Bahamas du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières (Pacte) adopté en 2018, notamment à la lumière des dispositions relatives aux droits de la personne de manière générale et des migrants de manière spécifique. En effet, ce pacte, préparé sous les auspices des Nations unies, constitue le premier accord intergouvernemental qui propose une approche globale et exhaustive des migrations. Il se veut à la fois un instrument complémentaire et une synthèse du corpus normatif disponible, notamment en matière de protection des droits des personnes en situation de migration. Le défi consiste à proposer une approche des migrations en tant que facteur positif nécessitant la coopération à tous les niveaux et exigeant un renforcement des droits de la personne en faveur des migrants. Sur le plan interne cependant, et malgré l’élan général en faveur du pacte, les États restent encore attachés à des politiques migratoires peu favorables à l’accueil des migrants, se fondant notamment sur des circonstances locales, des considérations idéologiques, économiques, sanitaires, de sécurité ou de gestion des flux migratoires… L’espace caraïbe est particulièrement perméable à cette approche de l’immigration, à l’exemple des Bahamas pour lesquels la migration haïtienne constitue avant tout « un problème ». En effet, le choix de ce pays de se conformer aux prescriptions du pacte, se heurte à une conception de la migration haïtienne fondée sur la sécurité, la détention et l’expulsion, sans mesures respectueuses des impératifs de la protection qui permettraient d’identifier les personnes nécessitant une protection internationale, y inclus certains migrants haïtiens nés aux Bahamas.
ES :
Este artículo evalúa la implementación por parte de Bahamas del Pacto Mundial para una Migración Segura, Ordenada y Regular (Pacto) adoptado en 2018, particularmente a la luz de las disposiciones de derechos humanos en general y las disposiciones de derechos de los migrantes específicamente. De hecho, este Pacto, preparado bajo los auspicios de la ONU, es el primer acuerdo intergubernamental que propone un enfoque global y exhaustivo de la migración. Se pretende que sea a la vez un instrumento complementario y una síntesis del conjunto de normas disponibles, en particular en lo que respecta a la protección de los derechos de las personas en situación de migración. El desafío es proponer un enfoque de la migración como un factor positivo que requiere cooperación a todos los niveles y requiere un fortalecimiento de los derechos humanos de los migrantes. A nivel nacional, sin embargo, y a pesar del impulso general a favor del Pacto, los Estados siguen comprometidos con políticas migratorias poco favorables a la acogida de migrantes, basadas en particular en circunstancias locales, ideológicas, económicas, sanitarias, de seguridad o de gestión de los flujos migratorios... El área del Caribe es particularmente permeable a este enfoque de la inmigración, siguiendo el ejemplo de las Bahamas, para las cuales la migración haitiana es sobre todo “un problema”. En efecto, la decisión del país de cumplir con los requisitos del Pacto choca con una concepción de la migración haitiana basada en la seguridad, la detención y la expulsión, sin medidas que respeten los imperativos de protección que permitirían identificar a las personas necesitadas de protección internacional, incluidos algunos migrantes haitianos nacidos en las Bahamas.
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Facilitating Mobility Through Migration as Humanitarian Protection: Building on Lessons Learned from the North American and European Policies Regarding Haiti and Syria
Mulry Mondélice
p. 151–178
RésuméEN :
This paper addresses the contribution of three major humanitarian assistance donors, Canada, the United States of America (US), and the European Union (EU), to humanitarian diplomacy, and ways to articulate migration policy and humanitarian policy in the action of these three actors to facilitate mobility. Building on lessons learned from the Syrian and Haitian humanitarian crisis-related migration, this study asks: while conflicts, natural disasters and other calamities increase humanitarian needs, based on the spirit of the Global Compact for Migration, how and to what extent could Canada, the US and the EU, as major humanitarian donors, better promote humanitarian action in coherence with their migration policy and make humanitarian migration a means to protect the rights of individuals affected by the complex humanitarian crisis? The paper argues that, while being of soft law character, the Global Compact for Migration provides for a promising intersection between migration and humanitarian crisis to facilitate mobility through migration as humanitarian protection, by articulating norms and policies that lead, otherwise, to the instrumentalization of humanitarian assistance. Such an articulation should reconcile humanitarian considerations and migration policy in the context of multidimensional armed conflicts and natural-disaster-made humanitarian crises. In this regard, practices in the Haitian and Syrian contexts show challenges to the proposed articulation given the primacy of state interests, and discretion that governs in the field. This results in a tension between an enthusiastic narrative on humanitarian assistance and a restrictive approach to humanitarian-immigration admission, leading to contradictory practices. Indeed, as illustrated by actions of the US and the EU in the Syrian and Haitian crises, state discretion in migration policy and law, amalgamation surrounding migration, the fight against terrorism, populism, and xenophobia show politicization of international protection and instrumentalization of humanitarian assistance, that have led to the externalization of migration policy. Thus, new pathways in states’ domestic law and policy, such as redefining family reunification and increasing involvement of migrants-focused organizations in sponsorship, would help reconcile State interests, humanitarian assistance, and migration as humanitarian protection.
FR :
Cet article aborde la contribution de trois principaux donateurs d’aide humanitaire, le Canada, les États-Unis d’Amérique et l’Union européenne (UE), à la diplomatie humanitaire, ainsi que les moyens d’articuler la politique migratoire et la politique humanitaire dans l’action de ces trois acteurs pour faciliter la mobilité. S’appuyant sur les leçons tirées du traitement de la question migratoire dans les crises humanitaires syrienne et haïtienne, cette étude pose la question suivante : alors que les conflits, les catastrophes naturelles et autres calamités augmentent les besoins humanitaires, conformément à l’esprit du Pacte mondial pour les migrations, comment et dans quelle mesure le Canada, les États-Unis et l’UE pourraient-ils, en tant que principaux donateurs humanitaires, mieux promouvoir l’action humanitaire en cohérence avec leur politique migratoire et faire de la migration humanitaire un moyen de protéger les droits des individus touchés par une crise humanitaire complexe ? L’étude soutient que, tout en étant de nature non contraignante en tant que soft law, le Pacte mondial pour les migrations prévoit une interrelation prometteuse entre migration et crise humanitaire dans une perspective de facilitation de la mobilité à travers la migration à titre de protection humanitaire, en articulant des normes et des politiques qui, autrement, conduisent à l’instrumentalisation de l’aide humanitaire. Une telle articulation devrait concilier les considérations humanitaires et la politique migratoire dans le contexte de conflits armés et de crises humanitaires provoquées par des catastrophes naturelles. À cet égard, les pratiques dans les contextes haïtien et syrien montrent les défis pour l’articulation proposée étant donné la primauté des intérêts de l’État et la discrétion qui règne en la matière. Il en résulte une tension entre un discours enthousiaste sur l’aide humanitaire et une approche restrictive de l’immigration humanitaire, conduisant à des pratiques contradictoires. En effet, comme l’illustrent les actions des États-Unis et de l’UE dans les crises syrienne et haïtienne, le pouvoir discrétionnaire de l’État en matière de politique migratoire et en droit de l’immigration, la confusion créée autour de la migration, la lutte contre le terrorisme, le populisme et la xénophobie témoignent d’une politisation de la protection internationale et d’une instrumentalisation de l’aide humanitaire qui conduit à l’externalisation de la politique migratoire. Dès lors, de nouvelles voies dans le droit de l’immigration et la politique migratoire des États, telles que la redéfinition des critères pour le regroupement familial et l’implication croissante des organisations axées sur les migrants dans le parrainage, contribueraient à concilier les intérêts de l’État, l’aide humanitaire et la migration en tant que protection humanitaire.
ES :
Este artículo aborda la contribución de tres importantes donantes de asistencia humanitaria, Canadá, los Estados Unidos de América, y la Unión Europea (UE), a la diplomacia humanitaria, y las formas de articular la política migratoria y la política humanitaria en la acción de estos tres actores para facilitar la movilidad. A partir de las lecciones aprendidas de la migración relacionada con las crisis humanitarias de Siria y Haití, este estudio pregunta: si bien los conflictos, los desastres naturales y otras calamidades aumentan las necesidades humanitarias, basándose en el espíritu del Pacto Mundial para la Migración, ¿cómo y en qué medida podrían Canadá, los Estados Unidos de América y la UE, como principales donantes humanitarios, promover mejor la acción humanitaria en coherencia con su política migratoria y hacer de la migración humanitaria un medio para proteger los derechos de las personas afectadas por crisis humanitarias complejas? El estudio sostiene que, aunque tenga carácter no vinculante (soft law), el Pacto Mundial para la Migración prevé una intersección prometedora entre la migración y las crisis humanitarias para facilitar la movilidad a través de la migración como protección humanitaria, articulando normas y políticas que conduzcan a la instrumentalización de la asistencia humanitaria. Dicha articulación debería conciliar las consideraciones humanitarias y la política migratoria en el contexto de conflictos armados multidimensionales y crisis humanitarias provocadas por desastres naturales. En este sentido, las prácticas en los contextos haitiano y sirio muestran desafíos a la articulación propuesta dada la primacía de los intereses y la discrecionalidad del Estado. Esto da como resultado una tensión entre una narrativa entusiasta sobre la asistencia humanitaria y un enfoque restrictivo a la inmigración humanitaria, lo que lleva a prácticas contradictorias. De hecho, como lo ilustran las acciones de los Estados Unidos de América y la UE en las crisis de Siria y Haití, la discrecionalidad estatal en las políticas y leyes migratorias, la amalgama en torno a la migración, la lucha contra el terrorismo, el populismo, y la xenofobia muestran que la politización de la protección internacional y la instrumentalización de la asistencia humanitaria han conducido a la externalización de la política migratoria. Por lo tanto, nuevas vías en las leyes y políticas internas de los Estados, como redefinir la reunificación familiar y aumentar la participación de las organizaciones centradas en el patrocinio a migrantes, ayudarían a conciliar los intereses del Estado, la asistencia humanitaria, y la migración como protección humanitaria.
Concours de dissertation Jacques-Yvan Morin
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L’ingénierie judiciaire au service de la protection de l’environnement : le cas des États-Unis et de la Cour européenne des droits de l’homme
Gabrielle Caussinus, Jesse Fafard Théorêt, Thibault Hinchliffe, Gabrièle Lavallée et Moïse Pezet
p. 179–197
RésuméFR :
Cet article examine l’efficacité des litiges environnementaux en tant qu’outils de protection de l’environnement, en se concentrant sur les États-Unis et la Cour européenne des droits de l’Homme. Il met en évidence que l’utilisation exclusive de l’argument de la protection de l’environnement peut échouer en raison du manque de compétences des tribunaux en la matière et de l’absence de dispositions législatives spécifiques. L’article explore ensuite l’approche de « l’ingénierie judiciaire », où des normes législatives non environnementales sont mobilisées pour obtenir des résultats. Bien que cette approche puisse conduire à des victoires ponctuelles, elle présente des limites. L’analyse comparative de ces deux laboratoires juridiques révèle les défis et les opportunités des litiges environnementaux dans un contexte mondial.
EN :
This article examines the effectiveness of environmental litigation as tools for environmental protection, focusing on the United States and the European Court of Human Rights. It highlights that relying solely on the argument of environmental protection can fail due to the lack of expertise of the courts in the matter and the absence of specific legislative provisions. The article then explores the concept of "judicial engineering," where non-environmental legislative standards are leveraged to achieve outcomes. While this approach can lead to occasional victories, it presents limitations. The comparative analysis of these two legal laboratories reveals the challenges and opportunities of environmental litigation in a global context.
ES :
Este artículo examina la eficacia de los litigios ambientales como herramientas para la protección del medio ambiente, centrándose en los Estados Unidos y en la Corte Europea de Derechos Humanos. Destaca que basarse únicamente en el argumento de la protección ambiental puede fracasar debido a la falta de experiencia de los tribunales en la materia y a la ausencia de disposiciones legislativas específicas. Luego, el artículo explora el concepto de "ingeniería judicial", donde se utilizan normas legislativas no ambientales para lograr resultados. Aunque esta aproximación puede llevar a victorias ocasionales, presenta limitaciones. El análisis comparativo de estos dos laboratorios legales revela los desafíos y oportunidades de los litigios ambientales en un contexto global.
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Gender and Economic Sanctions: An Analysis of the Gendered Consequences of Economic Sanctions and Gender Empowerment Programs
Airianna Murdoch-Fyke
p. 199–232
RésuméEN :
Economic sanctions will likely remain the preferred method of peaceful coercion. Therefore, the resulting gendered consequences must be addressed and mitigated within the existing framework of sanctions. Unfortunately, civilians cannot be completely protected from the consequences of sanctions. However, the gender specific effects of economic sanction can be minimized to protect women from suffering disproportionate harms. To abate gendered consequences, the international community, when imposing a sanction regime, must simultaneously permit and fund the implementation of gender empowerment programs (GEP) in the targeted state. While GEP would not protect women from all the effects of sanctions, GEP would provide programming to minimize the consequences sanctions have on female economic independence and women’s health. First, GEP would assist women gain, or regain, economic independence through access to education and formal labor markets, improving their overall economic wellbeing and ability to withstand economic shocks created by sanctions. Second, GEP would provide programs to improve women’s access to health and water, sanitation and hygiene (WASH), as well as improved food security, and support services to reduce the prevalence of, and/or minimize the effects of, sexual and gender-based violence (SGBV). GEP would help reduce the long-term and cyclical gendered consequences of sanctions and reduce the financial dependency many women, especially female-headed households, have on government support programs and exploitative informal income. This article is presented in three parts. The first part of examines the consequences of economic sanctions and discusses the humanitarian exemption approval process. Next, this article outlines gender empowerment programming, focusing on two components of female economic independence and the impact economic sanctions, humanitarian exemptions, and GEP have on this independence. Finally, this article focuses on the impact economic sanctions, humanitarian exemptions, and GEP have on women’s health, including access to healthcare, SGBV, food and nutrition, and appropriate water, sanitation, and hygiene.
FR :
Les sanctions économiques demeureront probablement la méthode privilégiée de coercition pacifique. Les conséquences genrées qui en résultent doivent donc être traitées et atténuées dans le cadre des sanctions existantes. Malheureusement, les civils ne peuvent pas être complètement protégés des conséquences de ces dernières. Toutefois, les effets genrés des sanctions économiques peuvent être minimisés afin de protéger les femmes contre des préjudices disproportionnés. Pour atténuer les conséquences genrées, la communauté internationale, lorsqu’elle impose un régime de sanctions, doit simultanément autoriser et financer la mise en oeuvre de programmes d’autonomisation du genre, en anglais “gender empowerment programs” (GEP), dans l’État ciblé. Même si les GEP ne protégeraient pas les femmes de tous les effets des sanctions, ils fourniraient des programmes visant à minimiser les conséquences des sanctions sur l’indépendance économique et la santé des femmes. Premièrement, les GEP aideraient les femmes à acquérir ou à retrouver une indépendance économique grâce à l’accès à l’éducation et aux marchés du travail formels, améliorant ainsi leur bien-être économique global et leur capacité à résister aux chocs économiques créés par les sanctions. Deuxièmement, les GEP fourniraient des programmes visant à améliorer l’accès des femmes à la santé et à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène (WASH en anglais), ainsi qu’à améliorer la sécurité alimentaire et les services de soutien pour réduire la prévalence et/ou minimiser les effets de la violence sexuelle et basée sur le genre (VSBG). Les GEP contribueraient à réduire les conséquences genrées cycliques et à long terme des sanctions et à réduire la dépendance financière de nombreuses femmes, en particulier les ménages dirigés par des femmes, à l’égard des programmes de soutien gouvernementaux et de l’exploitation des revenus informels. Cet article est présenté en trois parties. La première partie examine les conséquences des sanctions économiques et discute du processus d’approbation des exemptions humanitaires. Ensuite, il décrit la programmation d’autonomisation des femmes, en se concentrant sur deux composantes de l’indépendance économique des femmes et sur l’impact des sanctions économiques, des exemptions humanitaires et des GEP sur cette indépendance. Enfin, cet article se concentre sur l’impact des sanctions économiques, des exemptions humanitaires et des GEP sur la santé des femmes, y compris l’accès aux soins de santé, les VSBG, l’alimentation et la nutrition, ainsi que l’eau, l’assainissement et l’hygiène.
ES :
Es probable que las sanciones económicas sigan siendo el método preferido de coerción pacífica. Por lo tanto, las consecuencias de género resultantes deben abordarse y mitigarse dentro del marco de sanciones existente. Lamentablemente, no se puede proteger completamente a los civiles de las consecuencias de las sanciones. Sin embargo, los efectos específicos de género de las sanciones económicas pueden minimizarse para proteger a las mujeres contra daños desproporcionados. Para mitigar las consecuencias de género, la comunidad internacional, al imponer un régimen de sanciones, debe permitir y financiar simultáneamente la implementación de programas de empoderamiento de género (GEP por sus siglas en inglés) en el Estado objetivo. Si bien los GEP no protegerían a las mujeres de todos los efectos de las sanciones, sí proporcionarían programas para minimizar las consecuencias que las sanciones tienen sobre la independencia económica y la salud de las mujeres. En primer lugar, los GEP ayudarían a las mujeres a obtener, o recuperar, la independencia económica a través del acceso a la educación y a los mercados laborales formales, mejorando su bienestar económico general y su capacidad para resistir los choques económicos creados por las sanciones. En segundo lugar, los GEP proporcionarían programas para mejorar el acceso de las mujeres a la salud y al agua, sanitización e higiene (WASH por sus siglas en inglés), así como una mayor seguridad alimentaria y servicios de apoyo para reducir la prevalencia y/o minimizar los efectos de la violencia sexual y de género (VSG). Los GEP ayudarían a reducir las consecuencias cíclicas y de largo plazo de las sanciones en materia de género y reducirían la dependencia financiera que muchas mujeres, especialmente los hogares encabezados por ellas, tienen de los programas de apoyo gubernamentales y de los ingresos informales de explotación. Este artículo se presenta en tres partes. La primera parte examina las consecuencias de las sanciones económicas y analiza el proceso de aprobación de exenciones humanitarias. A continuación, este artículo describe la programación de empoderamiento de género, centrándose en dos componentes de la independencia económica femenina y el impacto que las sanciones económicas, las exenciones humanitarias y el GEP tienen en esta independencia. Finalmente, este artículo se centra en el impacto que las sanciones económicas, las exenciones humanitarias y las GEP tienen en la salud de las mujeres, incluido el acceso a la atención médica, la VSG, la alimentación y nutrición, y el agua, saneamiento e higiene.
Notes et commentaires
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Le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal : vers une nouvelle stratégie de mise en oeuvre de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique
Valériane Thool
p. 233–255
RésuméFR :
La Convention des Nations Unies sur la diversité biologique est une convention-cadre dont le contenu dégage des principes généraux sur l’utilisation durable de la biodiversité, sa conservation ainsi que l’accès aux ressources génétiques. Afin d’appliquer la Convention sur cet enjeu transfrontière, global et transversal, les États se réunissent au sein de leur Conférence des Parties pour adopter des plans stratégiques et des actions concertées. Les dernières stratégies, notamment le Plan stratégique pour la diversité biologique 2011-2020 et les Objectifs d’Aichi n’ont pas permis d’atteindre les cibles fixées. À l’occasion de la quinzième Conférence des Parties, les États ont adopté le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal s’étalant de 2022 à 2030. Cet article brosse le portrait de l’échec des premières stratégies et soulève les éléments qui distinguent la dernière stratégie des premières, qui se fonde sur la théorie du changement et sur l’urgence de la crise de la perte de biodiversité.
EN :
The United Nations Convention on Biological Diversity is a framework convention whose content sets out general principles on the sustainable use of biodiversity, its conservation and access to genetic resources. In order to implement the Convention on this transboundary, global and cross-cutting issue, States meet within their Conference of the Parties to adopt strategic plans and concerted actions. The last strategies, in particular the Strategic Plan for Biodiversity 2011-2020 and the Aichi Targets, have not been able to achieve the set targets. At the 15th Conference of the Parties, States adopted the Kunming-Montreal Global Biodiversity Framework, which runs from 2022 to 2030. This article outlines the failure of the first strategies and raises the elements that distinguish the latest strategy from the first, which is based on the theory of change and the urgency of the biodiversity loss crisis.
ES :
El Convenio de las Naciones Unidas sobre la Diversidad Biológica es un convenio marco cuyo contenido establece principios generales sobre el uso sostenible de la biodiversidad, su conservación y el acceso a los recursos genéticos. Para aplicar el Convenio a este tema transfronterizo, global y transversal, los Estados se reúnen en el seno de su Conferencia de las Partes para adoptar planes estratégicos y acciones concertadas. Las estrategias recientes, incluidos el Plan Estratégico para la Diversidad Biológica 2011-2020 y las Metas de Aichi, no han alcanzado los objetivos fijados. En la decimoquinta Conferencia de las Partes, los Estados adoptaron el Marco Mundial Kunming-Montreal de la Diversidad Biológica, que abarca de 2022 a 2030. Este artículo describe el fracaso de las primeras estrategias y destaca las diferencias entre la última estrategia y la primera, que se basa en la teoría del cambio y la urgencia de la crisis de pérdida de biodiversidad.
Chroniques
Recensions
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Sandrine Maljean-Dubois, Le droit international de la biodiversité, La Haye, Académie de droit international de La Haye, Brill, 2021
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Sylvain Zini et al, dir, Vers une politique commerciale socialement responsable dans un contexte de tensions commerciales, Québec, Presses de l’Université du Québec, 2021
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Anne Orford, Pensée critique et pratique du droit international, Paris, Éditions A Pedone, 2021
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Peter Van den Bossche et Denise Prévost, Essentials of WTO Law, 2e éd, Cambridge, Cambridge University Press, 2021
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Ivan Tchotourian et Alexis Langenfeld, Forum non conveniens : Une impasse pour la responsabilité sociale des entreprises ?, Laval, Presses de l’Université Laval, 2020
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Florian Couveinhes Matsumoto et Raphaëlle Nollez-Goldbach, dir, Les États face aux juridictions internationales. Une analyse des politiques étatiques relatives aux juges internationaux, Paris, Éditions A Pedone, 2019