Volume 31, numéro 2, 2018
Sommaire (10 articles)
Études
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L’intervention armée consécutive aux allégations d’usage d’armes chimiques en Syrie : brèves remarques sur une opération controversée
René Songole S.
p. 1–21
RésuméFR :
Dans la nuit du 13 au 14 avril 2018, une coalition internationale formée par les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne a mené des opérations militaires visant à détruire l’arsenal chimique clandestin du régime syrien. Déclenchée en réaction aux allégations d’usage d’armes chimiques par les forces du régime syrien, cette opération n’a pas manqué de diviser le Conseil de sécurité des Nations Unies. Si les États intervenants, notamment la France et la Grande-Bretagne, ont mobilisé tant des arguments légaux que moraux pour justifier ces frappes, il n’en demeure pas moins que la légalité autant que la légitimité de l’opération posent problème. Cet article montre que si l’opération menée en Syrie est entachée d’irrégularité dans sa légalité externe, sa légitimité est tout aussi à relativiser au regard de sa légalité interne, et ce, en raison de l’antériorité des frappes armées à la vérification matérielle des faits.
EN :
On the night of April 13 to 14, 2018, an international coalition formed by the United States, France and Great Britain led military operations aimed to destroy the clandestine chemical weapons sites of the Syrian regime. This operation, launched in response to allegations of use of chemical weapons by Syrian regime forces, did not fail to divide the United Nations Security Council. Although the intervening States, especially France and Great Britain, have mobilized both legal and moral arguments to justify these strikes, the fact remains that the legality as well as the legitimacy of the operation are problematic. This article shows that if this armed operation is tainted with irregularity in its external legality, its legitimacy is also to be relativised with regard to its internal legality, and this, because of the anteriority of the military strikes, led before the verification of allegations of use of chemicals weapons.
ES :
En la noche del 13 al 14 de abril de 2018, una coalición internacional formada por Estados Unidos, Francia y Gran Bretaña llevó a cabo operaciones militares con el fin de destruir el arsenal químico clandestino del régimen sirio. Esta operación, activada en respuesta a las denuncias de uso de armas químicas por las fuerzas del régimen sirio, dividió al Consejo de Seguridad de las Naciones Unidas. Los estados a favor de la intervención, especialmente Francia y Gran Bretaña, propusieron argumentos legales y morales para justificar estos ataques, sin embargo, la legalidad y la legitimidad de la operación son problemáticas. Este artículo muestra que, si la operación realizada en Siria padece de irregularidades de legalidad externa, su legitimidad también puede ser relativizada con respecto a la legalidad interna, ya que los ataques fueron realizados con anterioridad a la verificación de los hechos materiales.
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General Comment No. 24 on State Obligations Under the International Covenant on Economic, Social and Cultural Rights in the Context of Business Activities: The Committee on Economic, Social and Cultural Rights Has Played Its Part
Sophie Grosbon
p. 23–38
RésuméEN :
In the context of discussions on the elaboration of an international legally binding instrument on transnational corporations and other business enterprises with respect to human rights, the Committee on Economic, Social and Cultural Rights adopted in 2017 the General Comment No. 24 on State Obligations under the International Covenant on Economic, Social and Cultural Rights in the Context of Business Activities. Going against neoliberal logic, the Committee promotes a welfare state that effectively circumscribes economic freedoms and that resolutely protects vulnerable populations. Among various interpretations of instruments and extraterritorial obligations, the Committee clearly chooses a teleological interpretation, without disrupting the economy of the treaty, but by decidedly opting for the control of transnational businesses by way of the only actors it can reach, given its mandate: States. The extraterritorial obligation to protect consists mainly in adopting reasonable measures (duty of diligence, judicial cooperation, fight against fiscal optimization) to prevent violations of the Covenant by a private business that the State can influence.
FR :
Dans le contexte des négociations sur l’élaboration d’un instrument international juridiquement contraignant pour réglementer les activités des sociétés transnationales et autres entreprises, le Comité des droits économiques, sociaux et culturels a adopté en 2017 l’Observation générale n° 24 sur les obligations des États en vertu du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels dans le contexte des activités des entreprises. À rebours de la logique néolibérale, le Comité promeut un État providence qui encadre effectivement les libertés économiques et qui protège résolument les populations vulnérables. Face à des interprétations diverses des obligations extraterritoriales, le Comité choisit clairement l’interprétation téléologique, sans bouleverser l’esprit du traité, mais en optant pour l’encadrement des entreprises transnationales par le seul acteur qu’il peut, eu égard à son mandat, atteindre : les États. L’obligation extraterritoriale de protéger consiste notamment en l’adoption de mesures raisonnables (devoir de vigilance, coopération judiciaire, lutte contre l’optimisation fiscale) pour prévenir les violations du Pacte par une entreprise privée sur qui l’État peut exercer une influence.
ES :
En el contexto de negociaciones sobre la elaboración de un instrumento internacional jurídicamente vinculante sobre las empresas transnacionales y otras empresas con respecto a los derechos humanos, el Comité de Derechos Económicos, Sociales y Culturales adoptó en 2017 la Observación general núm. 24 (2017) sobre las obligaciones de los Estados en virtud del Pacto Internacional de Derechos Económicos, Sociales y Culturales en el contexto de las actividades empresariales. A contracorriente de la lógica neoliberal, el Comité promueve un estado de bienestar que regula las libertades económicas y que protege las poblaciones vulnerables. Ante las interpretaciones diversas de las obligaciones extraterritoriales, el Comité elige claramente la interpretación teológica, sin alterar el espíritu del tratado, pero optando para el control de las empresas transnacionales por el único actor que pueda alcanzar: el Estado. La obligación extraterritorial de proteger consiste principalmente en la adopción de medidas razonables (deber de diligencia, cooperación judicial, lucha contra la optimización fiscal) para evitar violaciones del Pacto por parte de una empresa privada que el Estado pueda influir.
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La médiation de l’Union africaine dans la résolution des crises internes de ses États membres
Brusil Miranda Metou
p. 39–69
RésuméFR :
La multiplication des crises internes dans ses États membres a mené l’Union africaine à désigner des médiateurs, chargés d’amener les parties à régler leurs différends par des moyens pacifiques. Mode politique de règlement des différends, la médiation semble n’obéir qu’à des dynamiques politiques. Pourtant, on note un début de règlementation de ce mode de règlement des litiges, même si c’est encore à travers des instruments relevant de la soft law. La question qui se pose dans la présente étude est celle de savoir à quelles règles obéit la médiation de l’Union africaine lorsqu’elle intervient dans le règlement des crises internes de ses États membres. Il serait difficile d’affirmer que la médiation est laissée à l’entière volonté des parties et du médiateur, alors que c’est dans le cadre d’une organisation internationale qu’elle se déroule. En prenant appui sur les éléments factuels et à travers l’analyse des divers instruments qui tentent d’encadrer actuellement la médiation, la présente analyse démontre que même si ses résultats demeurent mitigés en matière de résolution des crises internes aux États, la médiation est un mode de règlement des litiges en cours de règlementation.
EN :
The multiplication of internal crises within its member States has led the African Union to appoint mediators, tasked with bringing parties to resolve their disputes in a peaceful manner. As a political dispute settlement method, mediation appears to only obey political dynamics. However, regulation of this dispute settlement method is emerging, even though it is only through soft law instruments. The question at the heart of this essay is to which regulations does the African Union’s mediation obey when it intervenes in its member States’ internal crises. It would be difficult to argue that mediation is entirely left to the will of parties and the mediator while it unfolds within an international organization. Using factual elements and an analysis of different instruments aimed at providing a framework for mediation, this essay demonstrates that even if its results remain ambivalent as concerns the resolution of States’ internal crises, mediation is a dispute settlement method undergoing a regulation effort.
ES :
La proliferación de crisis internas en sus Estados miembros llevó a la Unión Africana a designar mediadores para que las partes puedan resolver sus diferencias por medios pacíficos. La mediación es un modo político de solución de disputas y, como tal, pareciera obedecer únicamente a cuestiones políticas. Sin embargo, se puede constatar un comienzo de regulación de este método de resolución de disputas, así sea por instrumentos de “soft law”. El propósito de este estudio es indagar sobre las reglas que rigen la mediación en la Unión Africana aplicables a la resolución de crisis internas en sus Estados miembros. Sería imprudente afirmar que esta mediación se inclina sencillamente ante la voluntad de las partes y del mediador, ya que se lleva a cabo en el marco de una organización internacional. En base a la evidencia y a un análisis de los diversos instrumentos que pretenden reglamentar la mediación, el presente análisis demuestra que, aunque los resultados no son del todo satisfactorios al respecto de la resolución de crisis internas en los Estados, la mediación es un método de resolución de disputas que está siendo regulado.
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Le Pacte mondial pour l’environnement : un appui à la gouvernance mondiale de l’environnement?
Nora Ait-Aissi Paillon
p. 71–102
RésuméFR :
L’Assemblée générale des Nations unies a adopté le 10 mai 2018 une résolution ouvrant des négociations en faveur d’un Pacte mondial pour l’environnement susceptible de combler les défaillances de la gouvernance actuelle. À cet effet, un groupe de travail spécial a été mis en place avec pour mission de discuter des moyens permettant de remédier aux lacunes du droit international de l’environnement telles qu’exposées, par le Secrétaire général des Nations unies, dans un rapport technique en date du 13 décembre 2018 et, corolairement, de l’opportunité d’adopter un traité international général en faveur de la protection de l’environnement qui déclinerait sous forme d’engagements juridiquement contraignants l’ensemble des principes fondateurs du droit international de l’environnement. Dans le cadre de la présente contribution, l’auteure s’interroge sur la pertinence juridique et pratique de ce futur pacte mondial initié par un collectif d’experts internationaux en droit qui viserait à améliorer la gouvernance mondiale de l’environnement en favorisant une plus grande effectivité du droit international de l’environnement au travers notamment des mécanismes de gouvernance plus inclusifs.
EN :
On May 10th, 2018, the United Nations General Assembly adopted a resolution opening negotiations for a Global Compact for the Environment that could fill the gaps in current governance. To this end, a special working group has been set up to discuss ways of addressing the shortcomings of international environmental law as set out by the Secretary General of the United Nations in a technical report of December 13th, 2018 and, consequently, the opportunity of adopting a general international treaty for the protection of the environment which would decline in the form of legally binding commitments all the founding principles of international environmental law. As part of this contribution, the author questions the legal and practical relevance of this future global pact initiated by a group of legal international experts aimed at improving the global governance of the environment by promoting greater effectiveness of international environmental law, particularly through more inclusive governance mechanisms.
ES :
El 10 de mayo de 2018, la Asamblea General de la ONU adoptó una resolución que abre las negociaciones para la conclusión de un Pacto Mundial por el Medio Ambiente que podría llenar los vacíos presentes en la gobernanza actual. Con este fin, se estableció un grupo de trabajo especial para discutir formas de abordar las deficiencias del derecho ambiental internacional, según lo establecido por el Secretario General de la ONU en un informe técnico presentado el 13 de diciembre de 2018 y, por consiguiente, para discutir acerca de la posibilidad de adoptar un tratado internacional general para la protección del medio ambiente en el que todos los principios fundacionales del derecho internacional del medio ambiente serían establecidos como obligaciones legalmente vinculantes. A manera de contribución, la autora se cuestiona sobre la relevancia legal y práctica de este futuro pacto global iniciado por un grupo de expertos legales internacionales que busca mejorar la gobernanza global del medio ambiente mediante la promoción de la alta efectividad del derecho ambiental internacional, particularmente a través de mecanismos de gobernanza más inclusivos.
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La Commission de vérité et réconciliation du Canada : une étude de la sublimation de la violence coloniale canadienne
Justine Monette-Tremblay
p. 103–142
RésuméFR :
Pendant plus de cent soixante ans, des centaines de milliers d’enfants issues des Premières Nations, Inuits et Métis ont été envoyés dans des pensionnats mis en place par le gouvernement canadien et administrés par différentes institutions religieuses. Ce système de pensionnat est aujourd’hui reconnu comme s’inscrivant plus largement dans le cadre d’un génocide culturel, définit comme étant la « destruction des structures et des pratiques qui permettent au groupe de continuer à vivre en tant que groupe ». En 2015, la Commission de vérité et réconciliation du Canada a été mise en place avec l’objectif de documenter les expériences vécues dans ces pensionnats afin d’établir la « vérité historique » et d’amorcer le processus de réconciliation. Cette étude vise à déterminer l’impact de cette commission sur la réconciliation entre les populations autochtones et non-autochtones du Canada. À travers une analyse des différents degrés de la violence, il est apparu que cette commission avait échoué à contribuer effectivement à ce processus de réconciliation puisqu’elle a adopté une conception de celle-ci qui vient plutôt renforcer la colonialité du pouvoir, principale source de la violence. En effet, le modèle de cette commission vient placer la responsabilité de la réconciliation dans le pardon individuel des survivants et des survivantes des pensionnats, dans l’espoir d’éviter le nécessaire processus décolonial et la restitution des territoires. Dans ces circonstances, la réconciliation est privée de son potentiel décolonial et vise plutôt à réconcilier les populations autochtones avec le colonialisme.
EN :
For more than 160 years, hundreds of thousands of First Nations, Inuit and Métis children were sent to residential schools administered by the Canadian government and various religious institutions. The residential school system is today recognized as a part of the cultural genocide, defined as the “destruction of structures and practices that allow the group to continue to live as a group.” In 2015, the Truth and Reconciliation Commission of Canada was established with the mandate of documenting the residential school students’ experiences in order to establish the “historical truth” and begin the reconciliation process. This study aims to determine the impact of this commission on reconciliation between Aboriginal and non-Aboriginal populations in Canada. Through an analysis of the different degrees of violence, it appeared that this commission had failed to effectively contribute to this process of reconciliation. It has adopted a conception of reconciliation that rather reinforces the coloniality of power, the main source of violence. Indeed, this commission places the responsibility for reconciliation in the individual forgiveness of residential schools survivors instead of in the necessary decolonial process and territories restitution. In these circumstances, reconciliation is deprived of its decolonial potential and aims rather at reconciling Indigenous peoples with colonialism.
ES :
Durante más de ciento sesenta años, cientos de miles de niños de las Primeras Naciones, Inuit y Métis fueron enviados a internados establecidos por el gobierno canadiense y administrados por varias instituciones religiosas. Hoy, se reconoce que este sistema escolar residencial hizo parte de un genocidio cultural, definido como la “destrucción de estructuras y prácticas que permiten que un grupo continúe viviendo como grupo”. En 2015, se estableció la Comisión de Verdad y Reconciliación de Canadá con el objetivo de documentar las experiencias de estas escuelas residenciales y así establecer la “verdad histórica” y comenzar el proceso de reconciliación. Este estudio tiene como objetivo determinar el impacto de esta comisión en la reconciliación de las poblaciones aborígenes y no aborígenes en Canadá. A través de un análisis de los diferentes grados de violencia, se considera que esta comisión no contribuye efectivamente al proceso de reconciliación ya que adopta una concepción de la misma que refuerza el aspecto colonial del poder, la principal fuente de la violencia. De hecho, el modelo de esta comisión sitúa la responsabilidad de la reconciliación en el perdón individual de los y las sobrevivientes de las escuelas residenciales, evitando así el necesario proceso de descolonización y la restitución de territorios. En estas circunstancias, la reconciliación se ve privada de su potencial descolonizador y tiene más bien como objetivo reconciliar a los pueblos indígenas con el colonialismo.
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CETA et mobilité de la main-d’oeuvre hautement qualifiée : une réelle innovation dans la gestion migratoire transatlantique?
Aurélie Debuisson
p. 143–185
RésuméFR :
Le XXIe siècle a été témoin d’une accélération de la mobilité des travailleurs temporaires hautement qualifiés de par l’abolition de toute une série d’entraves au commerce international, dont les accords de libre-échange se veulent les garants. Le commerce et la gestion migratoire sont guidés par des logiques d’action différentes. Il importe d’évaluer si le législateur, tant canadien qu’européen, a veillé à atteindre un équilibre entre ces deux domaines de plus en plus connectés dans les législations en vigueur de part et d’autre de l’Atlantique. Signé en octobre 2016 entre le Canada, l’Union européenne et ses États membres, l’Accord économique et commercial global, plus connu sous son acronyme anglais CETA, fait son entrée dans la gamme des instruments de gestion migratoire. L’hypothèse de recherche consiste à déterminer si le chapitre 10 du CETA, reprenant les dispositions concernant l’admission temporaire de certains travailleurs, s’inscrit dans une volonté de changement global des politiques migratoires et dans une nouvelle perception de ces dernières. Peut-on utiliser le terme d’innovation à tous les niveaux ? Si, sur le plan économique, le pari semble tenu, le CETA s’insérant dans la lignée des accords antérieurs de libre-échange, le bilan semble plus mitigé lorsque le travailleur hautement qualifié n’est plus uniquement considéré comme l’équivalent d’un bien ou d’un service. L’analyse approfondie des dispositions du chapitre 10 démontre qu’il n’existe pas de réponse innovante, apportée par le CETA, en ce qui concerne la gestion de la fuite des cerveaux. Cette dernière problématique serait en effet régulée si les questions de la libre circulation des travailleurs, de l’accès à la résidence permanente, du regroupement familial ou encore des droits de ces travailleurs avaient fait l’objet d’une attention particulière lors de l’adoption de ce nouvel accord. Force est de constater qu’elles demeurent les grandes oubliées.
EN :
The 21st century has witnessed an increase in the mobility of high-skilled temporary workers through the abolition of a series of barriers to international trade, guaranteed by free trade agreements. Trade and migration are guided by different policy approaches. It is important to assess whether the legislator, both Canadian and European, has ensured a balance between these two increasingly connected areas of the legislation in force on both sides of the Atlantic. Signed in October 2016 between Canada, the European Union and its Member States, the Comprehensive Economic and Trade Agreement, better known by its acronym CETA, enters the range of migration management instruments. Chapter 10 of the CETA includes the provisions concerning the temporary admission of certain workers. The research hypothesis is to determine whether this Chapter 10 is part of a desire for a global change in migration policies and a new perception of them. Can the term innovation be used at all levels? The economic challenge seems to be met, with CETA following in the footsteps of previous free trade agreements. However, the result seems less successful when the high-skilled worker is no longer considered solely as the equivalent of a good or service. The in-depth analysis of the provisions of Chapter 10 shows that there is no innovative response by CETA to the management of the brain drain crisis. The latter problem would indeed have been regulated if the issues of free movement of workers, access to permanent residence, family reunification or the rights of these workers had been the subject of particular attention in this new agreement. It must be said that they remain the most forgotten.
ES :
El siglo XXI ha sido testigo de una aceleración de la movilidad de los trabajadores temporales altamente calificados mediante la eliminación de una serie de obstáculos al comercio internacional, lo cual es garantizado por los acuerdos de libre comercio. Sin embargo, la gestión del comercio y de la migración se rigen por enfoques políticos distintos. Es importante entonces evaluar si el legislador, tanto canadiense como europeo, ha logrado equilibrar estos dos temas cada vez más relacionados por la legislación vigente en ambos lados del Atlántico. Firmado en octubre de 2016 entre Canadá, la Unión Europea y sus estados miembros, el acuerdo económico y comercial global, más conocido por su acrónimo inglés CETA, es también un instrumento para la gestión de la migración. La hipótesis de esta investigación es determinar si el Capítulo 10 del CETA, que incluye disposiciones para la admisión temporal de ciertos trabajadores, propone un cambio global en las políticas de migración y una nueva percepción de estas mismas. ¿Podemos usar el término innovación para describir todos sus niveles? En el frente económico, esta apuesta parece mantenerse ya que el CETA se alinea con los acuerdos de libre comercio anteriores. El balance parece menos positivo cuando el trabajador altamente calificado no es considerado como el equivalente de un bien o servicio. Un análisis en profundidad de las disposiciones del Capítulo 10 demuestra que no existe una respuesta innovadora del CETA al manejo de la fuga de cerebros. Este último problema estaría regulado si los temas de la libre circulación de trabajadores, el acceso a la residencia permanente, la reunificación familiar o los derechos de estos trabajadores hubieran sido objeto de una atención especial durante la adopción de este nuevo acuerdo. Sin embargo, queda claro que estos siguen siendo los más olvidados.
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La participation des entités contestées aux compétitions mondiales de football organisées par la FIFA et la CONIFA : quelles conséquences sur la (non-)reconnaissance du statut d’État ?
Alexandre Lodie
p. 187–211
RésuméFR :
À côté de la Fédération internationale de football association (FIFA) ‒ association de droit suisse chargée d’organiser les compétitions officielles de football au niveau mondial ‒ existe une autre fédération appelée Confédération des associations de football indépendantes (CONIFA). Cette dernière est une association de droit suédois qui se donne pour but d’intégrer en son sein les associations de football non affiliées à la FIFA. La constitution d’« équipes nationales » de football étant un signe symbolique fort pour l’affirmation de l’État, se pose la question de savoir si les règles d’adhésion de ces deux organisations prennent ou non en compte le caractère étatique de l’entité de rattachement des associations candidates. Le but de cette contribution sera de démontrer que si la FIFA n’intègre, par principe, que les associations de football provenant d’États reconnus, la CONIFA, quant à elle, permet l’adhésion d’entités non étatiques, dont certaines revendiquent leur indépendance en dépit d’une non-reconnaissance quasi généralisée. Les statuts de ces associations soulèvent donc des problèmes du point de vue du droit international, de nature et de degrés différents. Dans le premier cas, certaines associations ont pu adhérer à la FIFA, en dépit du statut contesté de leur État d’origine, ce qui pose de graves problèmes en termes de souveraineté, compte tenu des conséquences politiques qu’entraine une adhésion à cette organisation, considérée comme une « quasi organisation internationale ». Dans le second cas, certaines entités dont la légalité est contestable ont pu se voir attribuer le statut de membre de la CONIFA, ce qui pose non seulement la question d’une éventuelle reconnaissance implicite des entités concernées, mais également celle d’une possible violation de l’obligation de ne pas prêter aide ou assistance au maintien d’une situation violant une norme de jus cogens.
EN :
There is, in parallel of the International Federation of Association Football (FIFA)—an association governed by Swiss law and responsible for the organization of official international football competitions—another football federation called Confederation of Independent Football Associations (CONIFA). The latter is an association under Swedish law which aims at integrating into its structure FIFA-unaffiliated football associations. The creation of football ‘national teams’ is a strong symbol of statehood, therefore the question will be to know whether these two institutions only allow membership of football associations from recognized States. The main goal of this article will be to show that while FIFA only integrate, in principle, associations from recognized States, CONIFA accepts membership of associations coming from entities claiming their independence in spite of their widespread non-recognition. These two organizations thus raise issues from an international law perspective, these issues are of different nature and degrees. In the former case (FIFA), some football associations have been granted the status of a member whereas their home State is, until today, partially unrecognized, which raises questions in terms of sovereignty because of the political consequences of a FIFA membership due to FIFA’s reputation as a ‘nearly international organization’. In the latter case (CONIFA), many entities, whose legality is doubtful, have been accepted as a member of the Federation, which put forward not only the question of an implied recognition of such entities, but also the question of a potential violation of the obligation not to render aid or assistance to situations which violate a jus cogens norm.
ES :
Junto con la Federación Internacional de Fútbol Asociación (FIFA) – una asociación de derecho suiza responsable de organizar competiciones oficiales de fútbol en todo el mundo – hay otra federación llamada Confederación de Asociaciones de Fútbol independientes (CONIFA). Esta última es una asociación de derecho sueca que tiene como objetivo integrar asociaciones de fútbol no afiliadas a la FIFA. Dado que la constitución de “equipos nacionales” de fútbol es un fuerte símbolo de la afirmación de la soberanía, se plantea la cuestión de si las reglas de membresía de estas dos organizaciones tienen en cuenta el carácter estatal de la entidad de origen de las asociaciones candidatas. El objetivo de esta contribución será demostrar que, si bien la FIFA solo incorpora, por principio, asociaciones de fútbol de estados reconocidos, la CONIFA permite la participación de entidades no estatales, algunas de las cuales afirman su independencia a pesar de no ser reconocidas generalmente. Por lo tanto, los estatutos de estas asociaciones plantean problemas desde el punto de vista del derecho internacional, de diferentes tipos y grados. En el caso de la FIFA, algunas asociaciones han podido unirse a esta organización a pesar de que el carácter estatal de su entidad de origen es contestado, planteando así serios problemas en términos de soberanía, dadas las consecuencias políticas de unirse a una organización considerada como una “organización cuasi internacional”. En el caso de la CONIFA, ciertas entidades cuya legalidad es discutible han recibido el estatus de miembro, lo que implica no solo la cuestión del reconocimiento de las entidades involucradas, sino también posibles violaciones a la obligación de no ayudar al mantenimiento de una situación que viole una norma de ius cogens.