Numéro hors-série, novembre 2018 L’intégration européenne. Soixante ans du Traité de Rome : tous les chemins mènent-ils encore à Bruxelles ? Sous la direction de Olivier Delas
Sommaire (24 articles)
Avant-propos
Études, notes et commentaires
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L’intégration européenne à la croisée des chemins : quelles perspectives d’avenir ? « Surmonter les défis »
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La lutte contre la cybercriminalité à l’échelle de l’Union : analyse de l’évolution juridique d’un phénomène à la confluence de plusieurs agendas institutionnels
Pierre Berthelet
p. 25–39
RésuméFR :
La lutte contre la cybercriminalité à l’échelle de l’Union européenne naît du constat que, face à un phénomène d’ampleur transnationale, ses États membres ne peuvent agir de manière isolée. Une action spécifique se structure dès lors progressivement. S’il était davantage question de « criminalité informatique », le terme de cybercriminalité va peu à peu s’imposer, au fur et à mesure que l’action de l’Union se singularise. La lutte contre ce phénomène tend à se trouver à la convergence d’agendas institutionnels qui favorisent une dynamique intégrative puissante : le marché numérique européen, l’espace pénal européen, la cybersécurité et la sécurité intérieure, notamment.
EN :
The fight against cyber crime in the European Union is based on the idea that its Member States cannot act separately to fight this transnational phenomenon. Then, a specific action has been gradually structured. If the fight against "computer crime" was initially the main topic, the term "cybercrime" will gradually become more and more used by the UE institutions. The fight against this phenomenon tends to be situated at the convergence of various institutional agendas that promote a powerful integrative dynamic: the European digital market, the European criminal area, cybersecurity and internal security in particular.
ES :
La lucha contra el delito cibernético en la Unión Europea se basa en la idea de que sus Estados miembros no pueden actuar por separado para luchar contra este fenómeno transnacional. Entonces, una acción específica se ha estructurado gradualmente. Si la lucha contra el “crimen informático” fue inicialmente el tema principal, el término “delito cibernético” se utilizará cada vez más por las instituciones de la UE. La lucha contra este fenómeno tiende a converger en varias agendas institucionales que promueven una poderosa dinámica integradora: el mercado digital europeo, el área criminal europea, la ciberseguridad y la seguridad interna en particular.
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Migrations in the Mediterranean Between Protection of Human Rights and Border Control. An Italian Perspective
Giuseppe Cataldi
p. 41–53
RésuméEN :
Migration through the Mediterranean has to be considered nowadays no more as an emergency. The first urgency is always to save lives at sea, and the Italian Mare Nostrum Operation has been a good example, not followed by EU choices. At the moment border surveillance and the fight against trafficking and smuggling of migrants seem to be the priorities in EU policy and action. The EU Dublin System is now facing a huge crisis and the new models, in particular the Statement agreed with Turkey, do not convince from a legal point of view, mainly because refugees deserve a special attention, based on the non-refoulement principle. The time has come to exit the logic of emergency and formulate a lasting policy to manage migrations, implementing Lisbon Treaty and CFR principles based on solidarity and respect of human rights, as well as on true cooperation among States.
FR :
La migration à travers la Méditerranée ne devrait plus aujourd’hui être considérée comme une urgence. La première urgence est toujours celle de sauver des vies sur la mer, et l’opération italienne « Mare Nostrum » en fut un bon exemple, qui ne fut pas suivi de choix cohérents de l’Union européenne. En ce moment, les priorités de l’Union européenne en matière de politiques publiques et d’actions apparaissent être liées à la surveillance des frontières et à la lutte contre la traite et le trafic de migrants. Le « système Dublin » de l’Union européenne fait maintenant face à une crise énorme et les nouveaux modèles, en particulier l’Énoncé adopté conjointement avec la Turquie, ne sont pas convaincants d’un point de vue juridique, principalement puisque les réfugiés méritent une attention spéciale, basée sur le principe du non-refoulement. Il est temps de mettre de côté la logique de l’urgence et de formuler une politique durable pour la gestion des migrations, mettant en oeuvre le Traité de Lisbonne et les principes CFR basés sur la solidarité et le respect des droits humains, ainsi que sur une réelle coopération entre les États.
ES :
La migración a través del Mediterráneo ya no debería considerarse una emergencia hoy en día. La primera urgencia siempre es salvar vidas en el mar, y la operación italiana “Mare Nostrum” ha sido un buen ejemplo, a la cual no siguieron decisiones juiciosas por la Unión Europea. En la actualidad, la vigilancia de las fronteras y la lucha contra la trata y el tráfico ilícito de migrantes parecen ser las prioridades en las políticas públicas y las acciones de la UE. El “sistema de Dublín” de la UE se enfrenta ahora a una gran crisis y los nuevos modelos, en particular la Declaración UE-Turquía, no convencen desde un punto de vista legal, principalmente porque los refugiados merecen una atención especial, basada en el principio de no devolución. Ha llegado el momento de salir de la lógica de la emergencia y de formular una política duradera para gestionar las migraciones, implementando el Tratado de Lisboa y los principios MCR basados en la solidaridad y el respeto de los derechos humanos, así como en una verdadera cooperación entre los Estados.
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L’Union européenne face au défi de l’anthropocène : du droit du développement durable aux droits de la Nature ?
Olivier Clerc
p. 55–73
RésuméFR :
Au commencement de la construction européenne, le droit des communautés européennes apparaissait largement anthropocentré. La protection de l’environnement ne figurait en effet pas dans les traités qui étaient essentiellement tournés vers l’objectif d’assurer les libertés de circulation et, au-delà, de la réalisation d’un marché intérieur. Depuis, face à l’anthropocène, les fondements éthiques du législateur de l’Union européenne ont évolué en ce qu’il retranscrit, aujourd’hui, en droit, des considérations propres à une éthique pathocentrée, en protégeant le « bien-être animal », voire écocentrée en luttant contre la disparition des espèces et de leurs habitats menacés. Force est toutefois de constater que, tant les règlementations européennes que la jurisprudence qui en est issue, continuent à largement sacrifier les intérêts des entités naturelles au profit des intérêts humains lorsque, immanquablement, se produisent des conflits d’intérêts. Le droit de l’Union européenne est ainsi encore très éloigné des avancées réalisées dans de nombreuses régions du monde, notamment dans certains États d’Amérique latine, dans lesquelles une refondation écocentrée du droit de l’environnement semble être en cours de réalisation. La nature n’y est en effet plus considérée comme un objet de droit, mais a été érigée, quelquefois dans des textes de valeur constitutionnelle, en sujet de droit.
EN :
At the start of the European construction, the law of the European communities appeared largely anthropocentric. Indeed, environmental protection didn’t appear in treaties, which were essentially directed towards the objective of ensuring freedom of movement and, beyond that, the construction of a domestic market. Since then, faced with the Anthropocene, the ethical foundations of the European Union legislator have evolved inasmuch as they transcribe in law the considerations related to a pathocentric ethos, by protecting “animal welfare,” or even an ecocentric one, through fighting against the disappearance of endangered species and of their habitats. However, it must be said that both European regulations and case law emanating from them continue to sacrifice the interests of natural entities in favor of the human interests in cases where, inevitably, conflicts of interests arise. European Union law is therefore still very far from the progress that can be witnessed in numerous regions of the world, namely within certain states in Latin America, in which an ecocentric rebuilding of environmental law appears to be underway. Indeed, under such reforms, nature isn’t considered as an object of law, but rather has been erected, even at times in texts of a constitutional value, as a subject of law.
ES :
A principios de la construcción europea, el derecho de las comunidades europeas ampliamente parecía antropocéntrico. En efecto, la protección medioambiental no figuraba en los tratados que fueron esencialmente orientados hacia el objetivo de asegurar las libertades de circulación y, más allá, de la realización de un mercado nacional. Después, frente al antropoceno, los fundamentos éticos del legislador de la Unión Europea evolucionaron en lo que retranscribe, hoy, en derecho, consideraciones limpias de una ética patocéntrica, protegiendo el “bienestar animal”, incluso ecocéntrica, luchando contra la desaparición de las especies y de sus hábitats amenazados. Comprobamos que, tanto las reglamentaciones europeas como la jurisprudencia que se deriva de ellas continúan sacrificando ampliamente los intereses de las entidades naturales en provecho de los intereses humanos cuando, inevitablemente, se producen conflictos de intereses. El derecho de la Unión Europea está muy alejado de los avances realizados en numerosas regiones del mundo, particularmente en ciertos Estados de América latina, en las cuales una refundación ecocéntrica del derecho del medio ambiente parece estar realizándose. En efecto, la naturaleza ya no está más considerada como un objeto de derecho, sino que ha sido erigida, en ciertos textos de valor constitucional, en sujeto de derecho.
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L’Union européenne face à la chimère du gouvernement économique européen
Olivier Clerc
p. 75–95
RésuméFR :
Les crises financières, économiques et des dettes publiques des États de la zone euro ont révélé les carences du dispositif européen de gouvernance économique. Pour les circonscrire, des réformes de grande ampleur ont été menées et ont indéniablement mené à une plus grande intégration du pilier économique de l’Union économique et monétaire. Son fonctionnement demeure toutefois largement fondé sur une logique intergouvernementale qui ne permet pas aux États de dépasser la défense de leurs intérêts nationaux. Pour y remédier, nombre de projets sur l’avenir de la zone euro proposent la constitution d’un gouvernement économique de la zone euro qui apparaît comme une véritable chimère de la construction européenne. Elle se concrétiserait, d’une part, par la création d’une union de transferts budgétaires et, d’autre part, par l’institutionnalisation de la zone euro et notamment de l’Eurogroupe.
EN :
The financial, economic and public debt-related crises that have affected the states of the Euro zone have revealed the shortcomings of European economic governance. In order to limit them, large reforms have been implemented, and have undeniably resulted in a greater integration of the economic and monetary pillar of the European Union. However, it remains that it functions largely based on an intergovernmental logic that does not allow states to surpass the defense of their national interests. To remedy this, a number of projects on the future of the Euro zone argue for the constitution of an economic government for the zone, which appears as an illusion of European construction. This idea would materialize, on the one hand, by the construction of a union of budgetary transfers, and on the other hand, by the institutionalization of the Euro zone and, namely, of the Eurogroup.
ES :
Las crisis financieras y económicas y de las deudas públicas de los Estados de la zona euro revelaron las carencias del dispositivo europeo de gobernanza económica. Para circunscribirlos, reformas a gran escala han sido llevadas e innegablemente llevaron a una integración más grande del pilar económico de la Unión económica y monetaria. Su funcionamiento ampliamente permanece no obstante fundado sobre una lógica intergubernamental que no les permite a los Estados sobrepasar la defensa de sus intereses nacionales. Para remediarlo, un número de proyectos sobre el futuro de la zona euro propone la constitución de un gobierno económico de la zona euro que aparece como una verdadera quimera de la construcción europea. Se plasmaría, por una parte, en la creación de una unión de transferencias presupuestarias y, por otra parte, en la institucionalización de la zona euro y particularmente del Eurogrupo.
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L’Accord économique et commercial global : un accord mal compris, mais pourtant novateur
Christian Deblock
p. 97–115
RésuméFR :
L’AECG pave la route à un nouveau modèle d’accords commerciaux. Les innovations y sont nombreuses mais la plus importante demeure toutefois la coopération règlementaire. Un chapitre particulier lui est consacré et de nouveaux mécanismes institutionnels ont été introduits, avec l’objectif général de rapprocher les réglementations, d’éliminer les barrières inutiles au commerce et à l’investissement, de privilégier les bonnes pratiques et la transparence et de favoriser leur convergence, y compris par la reconnaissance mutuelle. Alors que les nouvelles technologies bouleversent la production et le commerce, il ne s’agit plus tant aujourd’hui d’ouvrir les marchés que de les interconnecter. L’article replace le débat nouveau qui s’est amorcé autour de la coopération réglementaire dans ce nouveau contexte, montre en quoi la démarche initiée par l’AECG s’écarte des modèles traditionnels aussi bien de négociation commerciale que de coopération intergouvernementale, et revient sur les perspectives offertes par le Forum de coopération en matière de réglementation pour inclure la société civile aux débats.
EN :
CETA is paving the way for a new model of trade agreements. It introduces many innovations, but the most important is the regulatory cooperation. A particular chapter is dedicated to it and new institutional mechanisms have been introduced. Their general objective is to bring the regulations closer, to eliminate unnecessary barriers to trade and investment, to promote best practices and transparency, and to facilitate their convergence, including by mutual recognition in specific cases. As new technologies are upsetting production and trade, the big challenge of trade negotiations is not anymore to open markets, but to interconnect them. The article places the new debate around regulatory cooperation in this context, shows how the approach initiated by CETA departs from traditional models (trade negotiation as well as intergovernmental cooperation), and looks at the opportunities offered by the Regulatory Cooperation Forum for the participation of civil society in the debates.
ES :
El CETA está allanando el camino para un nuevo modelo de acuerdos comerciales. Introduce muchas innovaciones, pero la más importante es la cooperación regulatoria. Un capítulo particular está dedicado a ello y se han introducido nuevos mecanismos institucionales. Su objetivo general es aproximar las reglamentaciones, eliminar las barreras innecesarias al comercio y la inversión, promover las mejores prácticas y la transparencia, y facilitar su convergencia, incluso mediante el reconocimiento mutuo en casos específicos. A medida que las nuevas tecnologías están trastornando la producción y el comercio, el gran desafío de las negociaciones comerciales ya no es abrir mercados, sino interconectarlos. El artículo sitúa el nuevo debate en torno a la cooperación regulatoria en este contexto, muestra cómo el enfoque iniciado por el CETA se discocia de los modelos tradicionales (negociación comercial y cooperación intergubernamental) y analiza las oportunidades que ofrece el Foro de Cooperación Regulatoria para la participación de civiles la sociedad en los debates.
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Quelques considérations économiques et monétaires sur l’état et le devenir de l’Union européenne
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À propos de certaines implications juridiques du Brexit dans le domaine de la lutte contre les changements climatiques
Géraud de Lassus Saint-Geniès
p. 147–163
RésuméFR :
Le Brexit n’est pas un sujet que l’on associe d’ordinaire aux changements climatiques. Pourtant, comme la politique climatique du Royaume-Uni est étroitement imbriquée avec celle de l’Union européenne, la perspective du Brexit fait aussi apparaître dans ce domaine particulier un ensemble de questions juridiques. Par exemple, les traités sur le climat étant des accords mixtes, le Royaume-Uni y sera-t-il encore partie une fois sorti de l’Union européenne? Qu’adviendra-t-il des engagements qu’il a pris conjointement avec l’Union dans le cadre de ces traités? Au sein de quel groupe de négociation prendra-t-il part aux discussions onusiennes sur le climat ? Et continuera-t-il de participer au marché du carbone européen? L’objectif de cet article consiste à apporter des éléments de réponse à ces différentes questions et à mettre en lumière la complexité des enjeux juridiques que le Brexit soulève dans le domaine du droit des changements climatiques.
EN :
Brexit is not a subject that is usually associated with climate change. However, since the United Kingdom's climate policy is closely intertwined with the European Union one, the Brexit perspective also highlights a range of legal issues in this particular area. For example, since climate treaties are mixed agreements, will the United Kingdom again be a party to them once they leave the European Union? What will happen to the commitments it has made jointly with the Union under these treaties? In which negotiating group will it participate in the UN climate talks? And will it continue to participate in the European carbon market? The objective of this article is to provide answers to these various questions and to highlight the complexity of the legal issues raised by Brexit in the field of climate change law.
ES :
Brexit no es un tema que generalmente se asocia con el cambio climático. Sin embargo, dado que la política climática del Reino Unido está estrechamente relacionada con la de la Unión Europea, la perspectiva del Brexit también trae una serie de problemas legales en esta área en particular. Por ejemplo, dado que los tratados sobre el clima son acuerdos mixtos, ¿seguirá siendo el Reino Unido parte de ellos después de dejar la Unión Europea? ¿Qué sucederá con los compromisos que ha contraído conjuntamente con la Unión en virtud de estos tratados? ¿En qué grupo de negociación participará en las conversaciones de la ONU sobre el clima? ¿Y seguirá participando en el mercado europeo del carbono? El propósito de este artículo es proporcionar algunas respuestas a estas preguntas y resaltar la complejidad de las cuestiones legales que el Brexit plantea en el área del derecho del cambio climático.
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Le Brexit : une question de droit constitutionnel
Alexandre Guigue
p. 165–180
RésuméFR :
En raison de sa conception dualiste de l’application du droit international dans son ordre juridique interne, le Royaume-Uni s’est engagé dans deux procédures parallèles en vue de sa sortie de l’Union européenne. Sur la scène internationale, même s’il s’agit de la première notification par un État membre de sa volonté de quitter l’Union européenne sur le fondement de l’article 50 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, le Brexit semble poser surtout des difficultés d’ordre politique et diplomatique. En droit interne, en revanche, il pose des questions de droit constitutionnel. Certaines ont été tranchées par la Cour suprême à l’occasion de la décision Miller du 24 février 2017. D’autres ne sont pas encore réglées. Nous proposons d’analyser quatre questions : la constitution britannique prime-t-elle sur le droit de l’Union européenne ? Le résultat du référendum de 2016 est-il contraignant ? Le Cabinet peut-il notifier la sortie de l’Union européenne sans l’autorisation du Parlement ? Quelle est la part des composantes du Royaume-Uni dans le processus de sortie ? Aucune de ces questions n’appelle de réponse simple, d’abord parce que le Royaume-Uni ne dispose pas de constitution codifiée, ensuite parce que ces questions sont largement inédites. Si elles contribuent à faire évoluer la constitution britannique, elles se heurtent toutefois à un impératif temporel : deux ans de négociation pour mettre un terme à quarante-sept ans d’union politique et juridique.
EN :
Due to its dualist conception of international law in its legal order, the United Kingdom commenced two parallel procedures for the purpose of its exit from the European Union. On the international scene, even if this is the first case of a Member state wishing to exit the European Union under article 50 of the Treaty on the Functioning of the European Union, the Brexit appears to be presenting difficulties that are mainly political and diplomatic. In domestic law, however, this situation leads to constitutional questions. Some of them have been ruled on by the Miller decision issued on February 24th, 2017. Some others have not been decided yet. This article analyses four questions: does the British Constitution supersede European Union law? Is the result of the 2016 referendum binding? Can the British cabinet notify the European Union of the country’s exit without the authorization of Parliament? What roles do the different components of the United Kingdom play for the exit process? None of these questions lead to simple answers, firstly because the United Kingdom does not have a codified Constitution, and secondly because these questions are largely unheard of. Even if they contribute to the evolution of the British constitution, they face a temporal imperative: two years of negotiations to end 47 years of political and legal union.
ES :
Debido a su concepción dualista de la aplicación del derecho internacional en su orden jurídico interno, el Reino Unido se comprometió a dos procedimientos paralelos con vistas a su salida de la Unión Europea. En la escena internacional, aunque se trate de la primera notificación por un Estado miembro de su voluntad de dejar la Unión Europea con arreglo al artículo 50 del Tratado de Funcionamiento de la Unión Europea, el Brexit parece enfrentarse sobre todo a dificultades de orden político y diplomático. Sin embargo, en derecho interno esta situación plantea cuestiones de derecho constitucional. Algunas fueron decididas por la Corte suprema con ocasión del juicio Miller del 24 de febrero de 2017. Otras todavía no han sido resueltas. Proponemos analizar cuatro preguntas: ¿La constitución británica supera el derecho de la Unión Europea? ¿El resultado del referéndum de 2016 es obligatorio? ¿El Gabinete puede notificar la salida de la Unión Europea sin la autorización del Parlamento? ¿Cuál es el papel de los componentes del Reino Unido en el proceso de salida? Ninguna de estas cuestiones lleva a una respuesta simple, primero porque el Reino Unido no dispone de una constitución codificada, luego porque estas cuestiones son ampliamente inéditas. Si contribuyen a la evolución de la constitución británica, se enfrentan no obstante a un imperativo temporal: dos años de negociación para terminar cuarenta y siete años de unión política y jurídica.
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La distance entre Bruxelles et ses citoyens. Retour sur le déficit démocratique de l’Union européenne
Loïc Grard
p. 181–203
RésuméFR :
Le discours eurosceptique visant à stigmatiser le “chef de bureau Bruxellois”, qui prend ses décisions sans être le moins du monde à l’écoute des citoyens de l’Union, prospère depuis vingt-cinq ans. Le traité de Maastricht en est à l’origine. En 1992/93 il a difficilement rencontré l’adhésion des Européens. Il a marqué la fin du consensus permissif par lequel tout ce qui est européen est irréfragablement frappé du sceau du progrès… Le temps de la confiance est révolu. Depuis cette époque et de manière rémanente, bien au contraire, la critique du déficit démocratique s’est installée dans l’espace public européen sous des formes diverses, selon les États : démocraties illibérales, gouvernements élus sur la base de programmes de défiance européenne, mouvements de rue, etc. Faut-il moins d’Europe pour mieux d’Europe, tel que plaident aussi d’autres courants aux sensibilités moins eurosceptiques ? Il demeure que l’alimentation du terreau de l’europhobie ne s’arrête pas, avec en ligne de mire des transferts de souveraineté, non compensés par des logiques démocratiques adéquates. Au regard de ces constats, la question devient la suivante : le modèle européen de démocratie est-il réellement en crise ? Comment améliorer les ressorts de la démocratie représentative ? Que penser de la démocratie directe ? Fausse bonne idée ? Sur toutes ces questions, des réponses juridiques existent. C’est à leur exploration que vous invitent les lignes suivantes.
EN :
The Eurosceptic discourse seeking to stigmatize the “Brussels office manager”, who makes his decisions without taking into consideration the views of European Union citizens, has been thriving for the past twenty-five years. The Maastricht Treaty is at the source of this discourse. In 1992/93, the Treaty struggled to obtain the support of Europeans. Its adoption signaled the end of the permissive consensus according to which all that is European is automatically celebrated as progressive, ending a period of faith towards the European project. Persistently since then, the “democratic deficit” critic has settled itself in the European public space in its various forms, according to different states: “illiberal” democracies, governments elected on a European defiance platform, popular movements, etc. Do we need less Europe in order to gain a better Europe, as less Eurosceptic approaches claim? Europhobia remains active, now concentrating on sovereignty transfers, which are not compensated by appropriate democratic logic. In light of these observations, the question now becomes: is the European model of democracy really in crisis? How can we improve representative democracy? What to make of direct democracy? Is it a false good idea? For all of these questions, legal answers exist. The following text invites the reader to contemplate such answers
ES :
El discurso euroescéptico que pretende estigmatizar al “jefe de oficina Bruselense”, que toma sus decisiones sin estar para nada en la escucha de los ciudadanos de la Unión próspera desde hace veinticinco años. El Tratado de Maastricht se encuentra en el origen de éste. En 1992/93 difícilmente encontró la adhesión de los europeos. Marcó el fin del consenso permisivo por el cual todo lo que es europeo es irrefrenablemente golpeado por el sello del progreso … El tiempo de la confianza es cumplido. Desde esta época y de manera remanente, muy al contrario, la crítica del déficit democrático se instaló en el espacio público europeo bajo formas diversas, según los Estados: democracias iliberales, gobiernos elegidos teniendo como base programas de desconfianza europea, movimientos de calle, etc. ¿Hace falta menos Europa para una mejor Europa, como defienden también otras corrientes a las sensibilidades menos euroescépticas? Queda que la alimentación del mantillo de la eurofobia no se para, con en línea de mira de las transferencias de soberanía, compensadas por lógicas democráticas adecuadas. Respecto a estas actas, la cuestión que se hace es la siguiente: ¿el modelo europeo de democracia está realmente en crisis? ¿Cómo mejorar las bases de la democracia representativa? ¿Qué pensar de la democracia directa? ¿Buena falsa idea? Para todas estas cuestiones, respuestas jurídicas existen. Es a su exploración a lo que le invitan las líneas siguientes.
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L’Accord de partenariat stratégique Canada Union européenne : jumeau politique méconnu de l’Accord économique et commercial global
Laurence Marquis
p. 205–218
RésuméFR :
La signature de l’Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne a été accompagnée de celle de l’Accord de partenariat stratégique – accord parallèle portant sur le dialogue, la coopération et le partenariat stratégique entre les parties. L’Union européenne a effectivement pour politique la signature de ce type d’accord qui accompagnent les accords de commerce. Souvent méconnus, ils ont pour objet de faire la promotion des valeurs communes des parties, et portent ainsi sur des thèmes variés, allant de la protection des droits de la personne, au combat contre le terrorisme et à la prolifération des armes de destruction massive, au soutien du développement durable. Administrés par le biais de comités conjoints et ministériels, on peut déplorer le manque de sanctions en cas de violations des obligations inscrites à l’accord. S’agissant cependant d’un accord de facture plus politique que juridique, la promotion, protection et reconnaissance des principes qui y sont inscrits semblent pouvoir se passer de sanctions au bénéfice d’autres méthodes de règlement de leurs différends. Cet article sera ainsi consacré à démystifier l’Accord de partenariat stratégique en y analysant son objet, son contenu et ses effets.
EN :
In parallel to the signature of the Comprehensive and Economic Trade Agreement by Canada and the European Union, the Strategic Partnership Agreement was also entered into between the parties. This latter agreement focused on dialogue, cooperation and strategic partnership between the parties. In fact, the European Union has as a policy the signature of these types of agreements in parallel to free trade agreements. Often relatively unknown, and focusing on a number of different principles, ranging from the protection of human rights, to the fight against terrorism and the proliferation of weapons of mass destruction, to the promotion of sustainable development. Administered by joint and ministerial committees, the lack of sanctions in this agreement can be denounced. However, the agreement bearing a strong political inclination, rather than strictly legal, for the promotion, protection and recognition of principles it consecrates, it seems that strong sanctions might be successfully replaced by other means of dispute resolution. This article therefore aims to demystify the Strategic Partnership Agreement through the analysis of its object, its content and its effects.
ES :
La firma del Acuerdo Económico y Comercial Integral entre Canadá y la Unión Europea estuvo acompañada por la firma del Acuerdo de Asociación Estratégica - acuerdo paralelo sobre diálogo, cooperación y asociación estratégica entre las partes. La Unión Europea tiene la política de firmar dichos acuerdos que acompañan a los acuerdos comerciales. A menudo mal entendidos, su propósito es promover los valores comunes de las partes, y así cubrir una variedad de temas, que van desde la protección de los derechos humanos, la lucha contra el terrorismo, la proliferación de armas de destrucción masiva al apoyo al desarrollo sostenible. Administrado a través de comités conjuntos y ministeriales, hay una falta de sanciones por incumplimiento de las obligaciones del acuerdo. Sin embargo, como es un acuerdo más político que legal, la promoción, protección y reconocimiento de los principios contenidos en él parecen ser capaces de prescindir de las sanciones por otros métodos para resolver disputas. Por lo tanto, este artículo se dedicará a desmitificar el Acuerdo de Asociación Estratégica mediante el análisis de su propósito, contenido y efectos.
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La protection de la diversité des expressions culturelles et l’UE
Ivana Otasevic
p. 219–232
RésuméFR :
Le rôle fondamental joué par l’UE dans l’adoption de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de 2005, son engagement actif dans la mise en oeuvre de cet instrument juridique, autant dans son ordre interne que dans ses relations extérieures, témoignent de sa volonté et de celle de ses États membres de protéger la diversité des expressions culturelles menacées par les effets néfastes des règles de libre-échange. Plus particulièrement, dans le domaine du commerce, l’UE a adopté le modèle d’accord le plus novateur auquel est annexé un Protocole de coopération culturelle, permettant de mettre en oeuvre certaines dispositions de cet instrument juridique culturel. En revanche, lors de la conclusion des récents accords commerciaux, l’UE a adopté un comportement beaucoup moins protecteur à l’égard de la diversité des expressions culturelles.
EN :
The fundamental role played by the EU in the adoption of the Convention on the Protection and Promotion of the Diversity of Cultural Expressions in 2005, its active commitment in the implementation of this legal instrument, both in its internal legal order and in its external relations, proves its willingness and that of its Member States to protect the diversity of cultural expressions threatened by the negative effects of free trade. More specifically, in the area of trade, the EU has adopted the most innovative model of agreement to which is annexed a Protocol of Cultural Cooperation, allowing the implementation of certain provisions of this cultural legal instrument. On the other hand, when concluding recent trade agreements, the EU has adopted a less protective attitude towards the diversity of cultural expressions.
ES :
El papel fundamental desempeñado por la UE en la adopción de la Convención de 2005 sobre la Protección y Promoción de la Diversidad de las Expresiones Culturales, su participación activa en la implementación de este instrumento legal, tanto en su orden interno como en su sus relaciones exteriores demuestran su voluntad y la de sus Estados miembros de proteger la diversidad de expresiones culturales amenazadas por los efectos nocivos de las normas de libre comercio. Más específicamente, en el área del comercio, la UE ha adoptado el modelo de acuerdo más innovador al cual se anexa un Protocolo de Cooperación Cultural, que permite la implementación de ciertas disposiciones de este instrumento legal cultural. Por otro lado, cuando se concluyeron los recientes acuerdos comerciales, la UE adoptó una actitud mucho menos protectora hacia la diversidad de las expresiones culturales.
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« It’s the final countdown » : position de l’Union européenne et état des lieux sommaire des négociations du Brexit
Sébastien Platon
p. 233–252
RésuméFR :
Le présent article entend faire le point, à jour le 28 février 2018, des négociations entre l’Union européenne et le Royaume-Uni concernant la sortie de ce dernier (le processus appelé « Brexit », pour « British exit »). Après avoir retracé brièvement l’arrière-plan juridique et politique, seront présentés les principes généraux posés par l’Union européenne (et acceptés par le Royaume-Uni) pour la négociation du Brexit. Puis seront présentés les principaux éléments de l’accord de principe auquel le Royaume-Uni et l’Union européenne sont parvenus en décembre 2017 sur les points fondamentaux de l’accord portant arrangement pour un « retrait ordonné » du Royaume-Uni, à savoir, d’une part, les droits des citoyens, d’autre part, la méthode de calcul de la « facture » due par le Royaume-Uni et, enfin, l’importance de ne pas recréer une frontière « dure » entre le Royaume-Uni et l’Irlande. Pour autant que l’on puisse la dessiner en l’état des négociations, la position de l’Union européenne concernant les « relations futures » avec le Royaume-Uni sera également, brièvement, présentée.
EN :
This article seeks to expose the state, as of February 28th, 2018, of the negotiations between the European Union and the United Kingdom on the exit of the latter (the process being called “Brexit”, in reference to the British exit). After briefly tracing its legal and political background, the general principles determined by the European Union (and accepted by the United Kingdom) for the negotiation of Brexit will be presented. Then, the article presents the main elements of the tentative agreement concluded by the United Kingdom and the European Union in December 2017, on the fundamental aspects related to an “orderly withdrawal” of the United Kingdom. This includes the rights of citizens, on the one hand, and the calculation method for the “invoice” of what is owed by the United Kingdom and Ireland, on the other hand. Inasmuch as it is possible to trace it at this stage in the negotiations, the position of the European Union as concerns its “future relations” with the United Kingdom will be also be presented.
ES :
El presente artículo busca hacer un balance, actualizado el 28 de febrero de 2018, de las negociaciones entre la Unión Europea y el Reino unido que concierne la salida de este último (el proceso llamado “Brexit”, para “British exit”). Después de analizar brevemente el marco jurídico y político, se presentarán los principios generales puestos por la Unión Europea (y aceptados por el Reino unido) para la negociación del Brexit. Luego se presentarán los principales elementos del acuerdo de principio al cual el Reino unido y la Unión Europea llegaron en diciembre de 2017 sobre los puntos fundamentales del acuerdo que llevaba arreglo para una “retirada ordenada” del Reino unido, es decir, por una parte, los derechos de los ciudadanos, y por otra parte, el método de cálculo de la “factura” debida por el Reino unido y, por fin, la importancia de no recrear una frontera “dura” entre el Reino unido e Irlanda. En la medida en que se puede analizar en el estado actual de las negociaciones, la posición de la Unión Europea que concernirá las “relaciones futuras” con el Reino unido también será, brevemente, presentada.
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Réputation et perceptions de l’Union européenne au Canada : un partenaire stratégique superficiel ?
Antoine Rayroux
p. 253–272
RésuméFR :
Historiquement, les relations entre le Canada et l’Union européenne (UE) ont peiné à dépasser un cadre partenarial fondé uniquement sur un intérêt commercial mutuel. Récemment, les deux parties ont ratifié un Accord économique et commercial global et un Accord de partenariat stratégique dans l’espoir de renforcer ce partenariat. À la lumière de ces évolutions, cet article aborde deux questions : à quels défis l’UE est-elle confrontée dès lors qu’il s’agit d’affermir ses liens stratégiques avec le Canada ? Dans quelle mesure les perceptions des acteurs locaux corroborent-elles le discours officiel selon lequel l’UE et le Canada sont des partenaires stratégiques fiables ? À partir d’une analyse de trois groupes d’acteurs – médias de la presse écrite, opinion publique, élites – l’article met l’accent sur trois défis qui se dressent face au renforcement de ce partenariat : la présence fondamentale des États-Unis dans le paysage économique et politique canadien, l’impact négatif des crises vécues par l’UE au tournant des années 2010, et la difficulté pour les Européens à diffuser un message clair à un régime politique divers et multiniveaux comme le Canada.
EN :
Relations between Canada and the European Union have historically struggled to be more than one based on reciprocal commercial interests. In the hope of pushing this partnership to a new level, both parties have recently ratified a Comprehensive Economic and Trade Agreement and a Strategic Partnership Agreement. In light of these evolutions, this article raises two questions: what challenges is the EU confronted with when it comes to strengthening its strategic links with Canada? To what extent do the perceptions of local actors match the official discourse that the EU and Canada are reliable strategic partners? Based on an analysis of three groups of stakeholders in the partnership - print media, public opinion and elites - the article highlights three challenges that constitute a significant obstacle for a reinforced partnership: the central position that the United States occupy in the political and economic Canadian landscape, the negative impact of the various crises experienced by the EU over the past decade, and the difficulty for Europeans to shape a clear message that resonates with a diverse and multilevel Canadian audience.
ES :
Las relaciones entre Canadá y la Unión Europea históricamente han tenido problemas para ser más que una basada en intereses comerciales recíprocos. Con la esperanza de llevar esta asociación a un nuevo nivel, ambas partes ratificaron recientemente un Acuerdo Económico y Comercial Integral y un Acuerdo de Asociación Estratégica. A la luz de estas evoluciones, este artículo plantea dos preguntas: ¿a qué desafíos se enfrenta la UE cuando se trata de fortalecer sus vínculos estratégicos con Canadá? ¿En qué medida las percepciones de los actores locales concuerdan con el discurso oficial de que la UE y Canadá son socios estratégicos confiables? Basado en un análisis de tres grupos de actores - prensa escrita, opinión pública y -élites - el artículo destaca tres desafíos que constituyen un obstáculo significativo para una asociación reforzada: la posición central que los Estados Unidos ocupan en el paisaje político y económico de Canadá, el impacto negativo de las diversas crisis experimentadas por la UE en la última década, y la dificultad para los europeos de dar forma a un mensaje claro que resuena con una audiencia canadiense diversa y multinivel.
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La constitution européenne, une solution à la crise de l’Europe
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Face à ces défis, quel futur pour la construction européenne ?
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Asile et Union européenne face à la crise : d’une gestion interne à une gestion externe
Sylvie Sarolea
p. 283–306
RésuméFR :
L’Union européenne est empêtrée dans une « crise migratoire » depuis 2015. Il s’agit en tout cas du discours politique commun. La présente contribution s’arrête sur le concept de crise qu’elle aborde de manière critique, en tentant à la fois de l’objectiver mais aussi d’en identifier la nature. Il faut ensuite s’interroger sur les impacts de ladite « crise » pour la gestion interne du droit d’asile par l’Union européenne. La gestion interne se réfère au cadre juridique gérant les questions liées à la protection internationale au sein de l’Union. L’afflux plus abondant de demandeurs de protection internationale a confronté le régime européen de l’asile commun à ses limites et au défi de la solidarité. Certains États se sont engouffrés dans le recours aux procédures dites d’évitement qui s’appuient sur des concepts permettant aux États d’échapper à l’obligation de protéger eu égard à l’origine, mais surtout à la trajectoire du demandeur d’asile. Il s’agit ensuite d’identifier les manifestations de l’évolution du régime européen d’asile commun vers une gestion externe de celui-ci. A défaut de pouvoir juguler les arrivées, l’Union se tourne vers des partenaires extérieurs pour cogérer les flux vers l’Europe. L’accord avec la Turquie, les compacts avec les pays du pourtour méditerranéen et d’Afrique subsaharienne en sont les premières expressions. Cette nouvelle orientation se caractérise, sur le fond, par un objectif de prévention des arrivées et, sur la forme, par l’usage de formes juridiques obscures, échappant à la fois au contrôle démocratique du législateur, institutionnel de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne et juridictionnel de la Cour de justice. Les méthodes utilisées posent question quant à la compatibilité entre ces nouvelles stratégies et le respect des droits fondamentaux et de l’état de droit dans une organisation démocratique.
EN :
The European Union (EU) has been facing a “migratory crisis” since 2015. At least, that is the common political discourse. This contribution focuses on the concept of “crisis” from a critical standpoint, seeking to objectify it but also to identify its nature. It is also necessary to interrogate the impacts of the so-called “crisis” for the internal management of asylum rights by the EU. “Internal management” refers to the legal framework for the questions related to international protection within the Union. The increasing influx of persons applying for international protection confronted the common European asylum regime to its limits and to the challenge of solidarity. Some states have engulfed themselves in “avoidance” procedures, which rely on concepts allowing states to avoid the obligation to protect having regard to origin, but mainly to the trajectory of the asylum seeker. Furthermore, the manifestations of the evolution of the common European asylum regime towards external management must be identified. Failure to juggle arrivals has led the EU to turn towards external partners to co-manage migration towards Europe. The agreement with Turkey and the compacts with Mediterranean and sub-Saharan African countries are its first manifestations. This new orientation is characterized, in substance, by the objective of preventing arrivals, and, in form, by the use of obscure legal forms, avoiding the democratic control of the legislator, the institutional control of the Charter of Fundamental Rights of the European Union, and the judicial control of the Court of Justice. The methods used lead to questions related to the compatibility of these new strategies with the respect of fundamental rights and the rule of law in a democratic institution.
ES :
La Unión Europea se ha visto envuelta en una “crisis migratoria” desde 2015. En cualquier caso, es un discurso político común. Esta contribución se centra en el concepto de crisis que aborda de manera crítica, tratando de objetivarla y también de identificar su naturaleza. Entonces es necesario considerar el impacto de la llamada “crisis” para la gestión interna del derecho de asilo por parte de la Unión Europea. La gestión interna se refiere al marco legal que regula las cuestiones relacionadas con la protección internacional en la Unión. La creciente afluencia de solicitantes de protección internacional ha confrontado al sistema de asilo europeo con sus límites y el desafío de la solidaridad. Algunos estados se han apresurado a utilizar los llamados procedimientos de evitación que se basan en conceptos que permiten a los estados escapar de la obligación de proteger, dado el origen, pero especialmente la trayectoria del solicitante de asilo. Entonces es necesario identificar las manifestaciones de la evolución del Sistema Europeo de Asilo Común hacia una gestión externa de este. Frente a la falta de capacidad de control de las llegadas, la Unión recurre a socios externos para gestionar conjuntamente los flujos hacia Europa. El acuerdo con Turquía, los pactos con los países del Mediterráneo y África subsahariana son las primeras expresiones. Esta nueva orientación se caracteriza esencialmente por un objetivo de prevenir las llegadas y, en la forma, por el uso de formas jurídicas oscuras, escapando tanto del control democrático del legislador, del control institucional de la Carta de Derechos Fundamentales de la Unión Europea y del control jurisdiccional del Tribunal de Justicia. Los métodos utilizados plantean preguntas sobre la compatibilidad de estas nuevas estrategias con el respeto de los derechos fundamentales y el estado de derecho en una organización democrática.
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La différenciation : solution miracle pour l’Union européenne ?
Anne-Marie Tournepiche
p. 307–316
RésuméFR :
Face aux multiples crises que connaît l’Union européenne depuis quelques années, une des pistes les plus souvent évoquées pour permettre à la construction européenne de continuer à avancer est d’aller vers une Europe différenciée, en permettant aux Etats membres de choisir des rythmes d’intégration différents. Si la différenciation n’est pas une nouveauté dans la construction européenne, ce qui est inédit c’est qu’elle n’est plus envisagée comme une solution de dernier recours, mais comme un choix assumé. Si cette option d’une Union européenne différenciée comporte des avantages certains, elle n’est pas pour autant dénuée de risques, tant sur le plan politique que juridique.
EN :
In the face of the multiple crises that the European Union has experienced in recent years, one of the most frequently mentioned ways to allow European construction to continue to move forward is to move towards a differentiated Europe, by allowing member states to choose different integration rhythms. If differentiation is not a novelty in European construction, what is new is that it is no longer seen as a last-resort solution, but as an assumed choice. While this option of a differentiated European Union has certain advantages, it is not without risks, both politically and legally.
ES :
Ante las múltiples crisis que ha experimentado la Unión Europea en los últimos años, una de las formas más frecuentemente mencionadas para permitir que la construcción europea continúe avanzando es ir hacia una Europa diferenciada, al permitir que los estados miembros elijan diferentes ritmos de integración. Si la diferenciación no es una novedad en la construcción europea, lo nuevo es que ya no se ve como una solución de último recurso, sino como una opción asumida. Si bien esta opción de una Unión Europea diferenciada tiene ciertas ventajas, no está exenta de riesgos, tanto políticos como legales.
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La diversification dans l’Union européenne, un véritable défi pour l’intégration
Manon Thouvenot
p. 317–336
RésuméFR :
L’idée générale du présent article est de faire une brève rétrospective de la relation entre l’Union européenne et le Royaume-Uni, sous couvert d’expliquer et de déterminer ce qu’est « l’intégration différenciée » dans l’Union européenne. Cherchant à remettre quelque peu en contexte la sortie imminente du Royaume-Uni et ses conséquences pour l’Union européenne, l’article rappelle que le développement de la différenciation dans l’Union européenne est paradoxal pour une organisation internationale qui a élaboré un « acquis communautaire » indispensable à chaque nouvel État membre. Dans cette perspective, l’article revient sur les traductions juridiques de cette différenciation et essaye de réfléchir quant à savoir si le Royaume-Uni, toujours en marge du rythme de l’Union européenne, n’a pas été en lui-même un facteur de la différenciation et, si tel était le cas, dans quelle mesure sa sortie ne doit être l’occasion pour les États membres de l’Union de se recentrer autour du projet européen.
EN :
The overall intention of this article is to formulate a brief review of the relationship between the European Union and the United Kingdom, under the guise of explaining and determining what “differentiated integration” is in the European Union. In striving to contextualize the UK’s impending exit from, and subsequent consequences for, the European Union, this article recalls that the development of differentiation in the European Union is paradoxical for an international organization that has developed the “EU’s Acquis”; the obligatory legislation for each new member state. From this perspective, the article returns to the legal aspect of this differentiation and strives to reflect on whether the United Kingdom, still on the fringe of the European Union, has been a differentiation factor itself, and furthermore, to what extent its exit could provide the remaining member states with the opportunity to refocus on the European project.
ES :
La intención general de este artículo es formular una breve revisión de la relación entre la Unión Europea y el Reino Unido, bajo el pretexto de explicar y determinar qué es la “integración diferenciada” en la Unión europea. Al esforzarse por contextualizar la inminente salida del Reino Unido y las consecuencias posteriores para la Unión Europea, este artículo recuerda que el desarrollo de la diferenciación en la Unión Europea es paradójico para una organización internacional que ha desarrollado el “acervo comunitario”, la legislación obligatoria para cada nuevo miembro. Desde esta perspectiva, este artículo retoma el aspecto legal de esta diferenciación y trata de reflexionar sobre si el Reino Unido, aún al margen de la Unión Europea, ha sido un factor de diferenciación en sí mismo y, además, hasta qué punto su salida podría proporcionar a los restantes estados miembros, con la oportunidad de volver a centrarse en el proyecto europeo.
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La prise en compte de l’outre-mer du Traité CEE de Rome à nos jours
Isabelle Vestris
p. 337–355
RésuméFR :
Si le Traité instituant la CECA et le Traité instituant la CEEA ont utilisé le critère géographique pour exclure ou inclure certains territoires des États de leur champ d’application, le Traité CEE de Rome ne se base pas sur ce critère géographique, et prévoit des dispositions particulières, relativement originales s’agissant de son application à certains territoires ultramarins des États membres. Cette prise en compte initiale de l’outre-mer dans le Traité CEE se traduit par une application différenciée du Traité aux départements français d’outre-mer (DOM) et à l’Algérie, ainsi que par un régime spécial d’association octroyé à d’autres territoires ultramarins belge, français, italien et néerlandais, qualifiés de pays et territoires d’outre-mer (PTOM). Suite à l’accession à l’indépendance de certains de ces PTOM, la CEE a développé une nouvelle forme d’association, négociée et non plus octroyée, avec les États nouvellement indépendants. Ces États appartiennent actuellement au groupe des États ACP (Afrique-Caraïbe-Pacifique), avec lesquels l’Union a établi des relations conventionnelles. Les dispositions initiales du Traité CEE de Rome relatives à l’outre-mer ont, en outre, progressivement évolué lors de révisions successives de ce Traité. A cet égard, si le statut de PTOM a connu quelques modifications, celui des DOM, profondément transformé, a abouti à la reconnaissance du statut de région ultrapériphérique (RUP), statut spécifique d’intégration différenciée inscrit dans le droit primaire. Ces évolutions des statuts de l’outre-mer vis-à-vis de l’UE témoignent d’une prise en compte renouvelée de l’outre-mer, également perceptible à travers l’introduction dans le droit primaire d’une procédure spécifique et simplifiée de révision des Traités facilitant le changement de statuts de certains territoires ultramarins. Ces dispositions suscitent des réflexions envisageant des statuts sur mesure pour certains territoires ultramarins, tel Saint-Martin. Ces perspectives d’évolutions statutaires conduiraient à dépasser les actuelles catégories statutaires de l’outre-mer vis-à-vis de l’Union.
EN :
While both the ECSC and EAEC Treaties used geographic criteria to exclude or include certain territories of States from their scope of application, the EEC Treaty of Rome is not based on this geographic criterion, and contains special, relatively original provisions concerning its application to certain Overseas Territories of the Member States. This initial inclusion of overseas territories in the EEC Treaty resulted in a differentiated application of the Treaty to the French overseas departments (FODs) and Algeria, as well as in a special Association regime granted to other Belgian, French, Italian and Dutch overseas territories, qualified as Overseas Countries and Territories (OCTs). Following the independence of some of these OCTs, the EEC developed a new form of Association, which is now negotiated and no longer granted, with the newly independent states. These states currently belong to the ACP Group of States (Africa-Caribbean-Pacific), with which the Union has established treaty relations. The initial provisions of the EEC Treaty of Rome relating to overseas territories have also gradually evolved through successive revisions of the Treaty. In this respect, while the status of the OCTs has undergone some changes, that of the overseas departments, which has been radically transformed, has led to the recognition of the status of Outermost Region (OR), a specific differentiated integration status enshrined in primary law. These statutory changes reflect a renewed consideration of the overseas territories within the Union, also perceptible through the introduction into primary law of a specific and simplified procedure for revising the Treaties in order to facilitate the change of status of certain overseas territories. These provisions give rise to reflection considering the definition of tailor-made statutes for certain overseas territories, such as Saint Martin. These prospects for statutory developments would lead to a move beyond the current statutory categories of overseas territories within the EU.
ES :
Mientras que el Tratado de la CECA y el Tratado de la CEEA han utilizado el criterio geográfico para excluir o incluir determinados territorios de los Estados de su ámbito de aplicación, el Tratado de la CEE de Roma no utiliza este criterio geográfico y contiene disposiciones específicas y relativamente originales relativas a su aplicación a determinados territorios ultramarinos de los Estados miembros. Esta primera inclusión de los territorios ultramarinos en el Tratado de la CEE da lugar a una aplicación diferenciada del Tratado a los departamentos franceses de ultramar y a Argelia, así como a un régimen especial de asociación concedido a otros territorios ultramarinos belgas, franceses, italianos y neerlandeses, calificados de países y territorios de ultramar. Tras la independencia de algunos de estos países, la CEE desarrolló una nueva forma de asociación, negociada y no simplemente concedida, con los nuevos Estados independientes. Estos Estados pertenecen actualmente al grupo de Estados ACP (África-Caribe-Pacífico), con los que la Unión ha establecido relaciones convencionales. Las disposiciones iniciales del Tratado CEE de Roma relativas a los territorios ultramarinos también han evolucionado progresivamente al ritmo de las sucesivas revisiones del Tratado. A este respecto, si bien el estatuto de los países y territorios de ultramar ha sufrido algunos cambios, el de los departamentos franceses de ultramar, que se ha transformado radicalmente, ha dado lugar al reconocimiento del estatuto de región ultraperiférica (RUP), un estatuto específico de integración diferenciada consagrado en el Derecho primario. Estos cambios de los estatutos del ultramar reflejan una consideración renovada de los territorios ultramarinos dentro de la Unión también perceptible mediante la introducción en el Derecho primario de un procedimiento específico y simplificado de revisión de los Tratados que facilite la modificación del estatuto de determinados territorios de ultramar. Estas disposiciones dan lugar a debates sobre estatutos a la carta para ciertos territorios de ultramar, como San Martín. Estas perspectivas de evolución estatutaria permitirían superar las actuales categorías estatutarias de ultramar con respecto a la Unión.
Conclusions
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L’Europe peut-elle faire l’économie du modèle fédéral? Conclusion de la table ronde des experts, avec quelques observations sur la gouvernance et la quête du changement
Mulry Mondélice
p. 357–368
RésuméFR :
Cette contribution présente l’essentiel des réflexions interdisciplinaires présentées sur la question de savoir si l’Union peut faire l’économie du modèle fédéral lors de la table ronde des experts ayant réuni, le 28 avril 2017 à l’Université Laval, des panélistes de différents horizons lors du colloque international sur l’Union européenne - 60 ans du traité de Rome : “tous les chemins mènent-ils encore à Bruxelles?”. Un consensus s’est dégagé sur l’idée que l’Union ne peut pas faire l’économie du modèle fédéral. En témoignent des symptômes du fédéralisme : normes - même implicitement - , institutions, agences et politiques, faisant de l’UE une entité se rapprochant d’un État fédéral, avec une répartition des compétences entre l’Union et ses États membres. C’est le cas, par exemple, avec la place reconnue aux droits de la personne qu’illustrent, entre autres, l’existence de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne, mais également, l’action humanitaire avec l’Office d’aide humanitaire de l’Union, et la citoyenneté européenne et la mobilité des personnes, ce dernier domaine influençant dans une certaine mesure le Canada. Toutefois, ces symptômes du fédéralisme ne doivent pas faire oublier des pratiques, normes et politiques de l’Union, illustrant un certain fédéralisme en construction. En effet, les États membres ne se montrent pas tout à fait prêts à laisser trop de marge de manoeuvre à l’Union dans certaines de leurs compétences, notamment en matière d’affaires étrangères, ou dans des domaines sensibles comme l’immigration. Dès lors, cette situation plaçant l’Union dans un entre-deux n’est pas sans conséquences sur le poids de l’Union comme un acteur international. À une époque où le monde fait face à des crises complexes invitant à une gouvernance qui rassemble et mettant à l’épreuve les acteurs internationaux, il serait souhaitable que l’Union montre plus de leadership dans la quête du changement. Dans cette quête, le modèle de gouvernance de l’Union, entre les avancées et défis présents et à venir dans un monde complexe, demeure un enjeu majeur.
EN :
This article compiles the interdisciplinary contributions on the question of whether the European Union (EU) can dismiss the federal model, presented during the experts round-table discussion reuniting panelists from different horizons on April 28th, 2017, at Laval University, for an international conference on the EU, titled “The Treaty of Rome at 60 Years: Do All Roads Still Lead to Brussels?” A consensus emerged on the idea that the EU cannot dismiss the federal model. Evidence of this stems from symptoms of federalism that can be discerned: norms⎯even implicitly⎯, institutions, agencies and policies, rendering the EU an entity resembling a federal state, with a distribution of competences between the Union and its member states. This is the case, for example, with the role attributed to human rights illustrated, among others, by the existence of the European Union Agency for Fundamental Rights, but also with the humanitarian action of the EU through the European Commission's Humanitarian Aid and Civil Protection department, and with European citizenship and mobility rights (which, to a certain extent, influence Canada). However, these symptoms of federalism must not result in forgetting the practices, norms and policies of the EU that demonstrate a federalism under construction. Indeed, member states are not fully ready to allow complete leeway to the EU in all fields of competence, namely as relates to foreign affairs, or to sensitive fields such as immigration. Therefore, this situation places the EU in an in-between phase that is consequential for the relative influence of the Union as an international actor. At a moment during which the world faces complex crises inviting a governance that unites and that challenges international actors, it is advisable that the EU demonstrates more leadership in the context of a quest for change. Within this quest, the governance model adopted by the EU, between the current and future benefits and challenges in a complex world, remains a significant issue.
ES :
Esta contribución presenta lo esencial de las reflexiones interdisciplinarias presentadas sobre la cuestión de saber si la Unión puede prescindir del modelo federal, durante la mesa redonda de los expertos el 28 de abril de 2017 en la Universidad Laval, reuniendo panelistas de diferentes horizontes en el simposio internacional sobre la Unión Europea: 60 años del Tratado de Roma: “¿Todos los caminos siguen conduciendo a Bruselas?” Hubo consenso en que la Unión no puede prescindir del modelo federal. Esto se evidencia en los síntomas del federalismo: estándares, incluso implícitamente, instituciones, agencias y políticas, que hacen de la UE una entidad más cercana a un estado federal, con una división de competencias entre la Unión y sus Estados miembros. Este es el caso, por ejemplo, con el lugar reconocido de los derechos humanos, que se ilustra mediante, entre otras cosas, la existencia de la Agencia de los Derechos Fundamentales de la Unión Europea, pero también la acción humanitaria con La Oficina de Ayuda Humanitaria de la UE, y la ciudadanía europea y la movilidad de las personas (esta última área influye en cierta medida en Canadá). Sin embargo, estos síntomas del federalismo no deben eclipsar las prácticas, normas y políticas de la Unión, lo que ilustra un cierto federalismo en la construcción. En efecto, los Estados miembros no están dispuestos a permitir que la Unión tenga demasiado margen de maniobra en algunos de sus poderes, especialmente en asuntos exteriores, o en áreas sensibles como la inmigración. Por lo tanto, esta situación que coloca a la Unión en un punto intermedio no deja de tener consecuencias sobre el peso de la Unión como jugador internacional. En un momento en que el mundo se enfrenta a crisis complejas que exigen una gobernanza que reúna y ponga a prueba a actores internacionales, sería deseable que la Unión muestre más liderazgo en la búsqueda del cambio. En esta búsqueda, el modelo de gobernanza de la Unión, entre los avances y desafíos presentes y futuros en un mundo complejo, sigue siendo un desafío importante.
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L’intégration européenne à la croisée des chemins. Synthèse et conclusion