Résumés
Résumé
La diversité des formes de sensibilité chez les animaux et les difficultés méthodologiques pour appréhender l’aptitude des animaux à ressentir la douleur ou à éprouver des émotions fait encore l’objet de débats voire même de dénis chez certains scientifiques. La sensibilité éthique à la sensibilité animale reste encore en France socialement suspecte et dévalorisante, bien que les atteintes à la sensibilité des animaux, notamment domestiques, soient moralement et légalement réprouvées. L’intérêt porté à la sensibilité des animaux par les chercheurs biologistes et les vétérinaires eux-mêmes n’est pas toujours exclusivement guidé par des considérations scientifiques et éthiques. Différents facteurs socio culturels et économiques peuvent interférer avec celles-ci.
L’influence de ces mêmes facteurs est très notable sur la prise en compte effective par les politiques et les juristes du ressenti de la douleur et de la souffrance par les animaux, même lorsque ces formes de sensibilité biologique sont scientifiquement et juridiquement reconnues pour de nombreuses classes zoologiques. Le code rural, le code pénal et différentes réglementations françaises et communautaires européennes protègent le bien-être des animaux d’espèces domestiques ou sauvages détenus en captivité dans les différentes activités humaines où ces animaux sont utilisés, avec l’exigence de leur épargner toute excitation stressante, douleur, souffrance ou angoisse évitables. Cependant de nombreuses pratiques douloureuses ou génératrices d’émotions négatives pour les animaux sont encore réglementairement admises de manière dérogatoire pour des motifs économiques, culturels, religieux ou scientifiques. De plus, la sévérité des sanctions appliquées par les tribunaux, en cas d’infraction, varie beaucoup en fonction à la fois des juges et des espèces animales selon leur degré de proximité avec l’homme. Quant aux animaux sauvages vivant à l’état de liberté, leur sensibilité n’étant pas juridiquement reconnue, ils ne bénéficient individuellement d’aucune mesure de protection, sauf s’ils appartiennent à une espèce menacée de disparition.
Abstract
The diversity of forms of animal sensitivity and the methodological difficulties to seize the aptitude of animals to feel grief or to experience emotions is still the subject of debates, and is even denied by certain scientists. The ethical sensitiveness to animal sensitivity in France still remains socially suspect and demeaning, although infringements of animal sensitivity, especially domestic ones, are morally and legally disapproved. The interest towards animal sensitivity by researchers such as biologists and veterinaries themselves is not always guided exclusively by scientific and ethical considerations. Different sociocultural and economical factors can interfere with these.
The influence of these same factors is very notable on the actual taking into account by policies and jurists of the feeling of animal pain and suffering even when these forms of biological sensitivity are scientifically and legally recognized in several zoological categories. The Rural Code, the Penal Code and different French and European community regulations protect the well-being of domestics or wild species detained in captivity in the different human activities for which these animals are used, with the requirement of sparing them from any stressful stimulus, pain, sufferance or avoidable anguishes. However, numerous painful or negative emotions generating practices for animals are still statutorily allowed on an exceptional basis for economic, cultural, religious and scientific motives. Moreover, the severity of applied sanctions by courts in case of offence greatly varies according to both the judge himself and the kind of animals involved depending on their degree of closeness to man. As for free wild animals, their sensitivity being not legally recognized, they do not benefit from any individual measure of protection, except if they belong to an endangered species.
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