Notes de terrain

Réponse de l’autrice à la recension de son ouvrage Musique, langage vivant, vol. 1 révisé, paru aux Éditions Robert Martin (2021)[Notice]

  • Sabine Bérard

À la suite de la recension, par Sylveline Bourion, du 1er tome révisé de mes Musique, langage vivant, cette réponse a pour but de préciser à quel public s’adresse l’ouvrage – ce dont elle ne semble pas avoir tenu compte. Elle a aussi pour objectif de faire connaître le contenu non recensé et enfin de contester certains reproches qui m’apparaissent comme la conséquence de malentendus découlant d’une différence d’approche de l’analyse. Le premier volume des Musique, langage vivant – tout comme les deux autres – ne s’adresse pas à des spécialistes ou à des professionnels de l’analyse, mais à des élèves des cours d’éducation musicale, des seconds cycles des lycées (classes dans lesquelles j’ai enseigné pendant une dizaine d’années), aux étudiants de la spécialité musique des classes d’hypokhâgne et khâgne (classes préparatoires aux grandes écoles : Écoles normales supérieures de Paris et de Lyon), aux élèves de maintes classes des conservatoires (de formation musicale, analyse, histoire de la musique, esthétique, culture musicale, d’instruments), dans certaines desquelles j’ai enseigné pendant 30 ans, et à ceux des écoles de musique, aux étudiants de licence et master des universités, et enfin, à des amateurs et mélomanes de tous âges « curieux et passionnés », ainsi que je l’indique dans la préface. La version d’origine de ce volume a été rééditée quatre fois. Nombre d’années après sa sortie (en 1981), cette 5e édition, révisée, prouve qu’il répond à une attente. En faisant découvrir aux uns et aux autres les bienfaits de l’analyse, mon approche devrait d’ailleurs inciter les lecteurs à s’intéresser à d’autres méthodologies analytiques destinées, comme la mienne, à avoir – fin véritable de l’analyse – une incidence positive sur l’écoute de la musique, son interprétation, la création et, sur le plan culturel, sur sa connaissance, dans son être et son histoire, d’autant plus authentique que fondée sur les oeuvres mêmes. Rendre compte de mon ouvrage, c’est présenter son organisation, son contenu, ce qui n’apparaît pas dans la recension. Ce volume de Musique, langage vivant est composé de trois parties précédées d’une introduction ; il s’achève sur une conclusion suivie de divers index. Je voudrais enfin évoquer les reproches formulés dans le compte rendu pour démontrer qu’ils sont infondés. Pourquoi, par exemple, affirmer que les numéros de mesure ne sont pas indiqués, alors qu’ils le sont systématiquement (sauf s’il s’agit de la première mesure ou de la fin d’un morceau, ce que mettent clairement en évidence l’indication de mesure dûment reportée et la double barre conclusive) ? Certains reproches sont le fait de malentendus. Je n’ai rien, en particulier, contre les méthodologies analytiques des uns et des autres. Nombreux sont mes anciens étudiants qui les connaissent et les pratiquent ; elles donnent à appréhender les oeuvres d’autres façons ; elles font progresser la connaissance de l’univers musical de toutes les périodes de l’histoire et sont riches d’enseignements. Je n’ai, par ailleurs, jamais voulu « réactualis[er] un ouvrage précédemment paru » (Bourion 2022, p. 200), mais en enrichir le contenu de façon substantielle. Sylveline Bourion et moi-même ne partageons pas la même conception de l’analyse : la mienne, tout en se voulant rigoureuse, est ancrée dans la « culture musicale ». Certains propos me laissent, au demeurant, perplexe. Sylveline Bourion émet ainsi un doute : « Qu’il faille entendre ce que l’on analyse me paraît judicieux […] mais je n’en suis même pas complètement certaine » (ibid., p. 198), quand j’écris, au contraire, que « l’analyse doit être constamment reliée à la perception sensible de la musique et mettre en rapport ce qui est expliqué avec ce …

Parties annexes