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Volume 16, numéro 2, 2019 Du plagiat à l’intégrité académique : quelles compétences, quelles stratégies? From plagiarism to academic integrity: Which skills, which strategies? Sous la direction de Sylvie Gervais et Martine Peters
Sommaire (8 articles)
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Du plagiat à l’intégrité académique : quelles compétences, quelles stratégies? : introduction au numéro thématique
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From plagiarism to academic integrity: Which skills, which strategies? Introduction to special issue: Introduction to special issue
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Les stratégies d’écriture universitaire numérique : pratiques déclarées d’étudiants et d’enseignants québécois
François Vincent, Sylvie Fontaine, Martine Peters et Tessa Boies
p. 5–23
RésuméFR :
Les littératies numériques bousculent toutes les pratiques d’écriture actuelles, y compris en contexte d’écriture universitaire. Nous cherchons à déterminer les stratégies de créacollage numérique relatives aux compétences scripturales mobilisées par des étudiants québécois et prises en compte par leurs enseignants. Des étudiants (n = 878) et des enseignants (n = 201) de six universités ont rempli des questionnaires portant sur ces stratégies. Il en résulte certains écarts entre les stratégies utilisées par les étudiants et celles qui sont enseignées. De plus, les résultats montrent un écart important entre étudiants, écart dû notamment au sentiment de compétence en lecture et en écriture.
EN :
Digital literacies are transforming all current writing practices, including in academic writing contexts. We search to identify digital scrapbooking strategies related to writing skills mobilized by Quebec students and showed by their teachers. Students (n = 878) and teachers (n = 201) from six universities completed questionnaires about these strategies. The results show some gaps between scrapbooking strategies used by students and those taught. In addition, the results show a significant gap between students, due in particular to the perception of self-efficacy in reading and writing.
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Étude de compétences de référencement documentaire d’étudiants universitaires : referencing skills of university students
Alain Cadieux, Martine Peters et Sarah Beauchemin-Roy
p. 24–38
RésuméFR :
Les compétences de référencement documentaire font appel à des savoirs techniques, comme l’utilisation de logiciels de gestion de données bibliographiques; des savoir-faire, comme la résolution de problèmes; et des savoir-être, comme le sentiment d’autoefficacité. La présente étude explore le lien entre ces savoirs et le nombre d’années universitaires complétées. Les résultats à un questionnaire provenant de 810 étudiants québécois démontrent que ceux qui commencent leurs études universitaires sont moins efficaces et moins confiants face à leurs compétences de référencement documentaire et ont moins recours aux logiciels de gestion de données bibliographiques que ceux qui ont étudié plus longtemps. Tous les étudiants ont des savoir-faire pour résoudre leurs problèmes de référencement documentaire.
EN :
When using their referencing skills, students use three types of knowledge: 1- technical knowledge, such as the use of bibliographic data management software, 2- procedural knowledge, such as problem-solving and 3- attitudinal knowledge, such as self-efficacy. This study explores the link between referencing skills, these knowledges and the number of academic years completed by students. The results of a questionnaire from 810 Quebec students show that those who begin their university studies are less efficient and less confident in their referencing skills and have less technical knowledge with bibliographic data management software than those who have studied for a longer time. All students have procedural knowledge for solving problems when using their referencing skills.
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Évaluer la compétence de référencement documentaire chez des étudiants de premier cycle universitaire : pratiques déclarées d’enseignants universitaires
Nicole Monney, Martine Peters, Tessa Boies et Diane Raymond
p. 39–55
RésuméFR :
Cet article aborde la question de l’enseignement et de l’évaluation de la compétence de référencement en ciblant trois objectifs : déterminer les cibles d’apprentissage définies par les professeurs pour développer la compétence de référencement, dégager les pratiques de rétroaction mises en place par les enseignants, cerner les pratiques d’évaluation formelle de la compétence de référencement documentaire chez les étudiants. L’analyse des données collectées auprès de 20 enseignants universitaires par le biais d’entretiens semi-structurés montre que les enseignants ne considèrent pas nécessairement la compétence de référencement comme une cible, que la rétroaction porte surtout sur le travail final et que l’évaluation formelle est très tolérante. Finalement, cet article propose des pistes de réflexion pour dépasser la question de l’esthétisme du référencement pour en arriver à un réel développement de la compétence de référencement dans nos universités.
EN :
This article addresses the issue of teaching and evaluating referencing competencies by focusing on three objectives: identifying learning goals defined by professors to develop referencing competencies, identifying feedback practices implemented by teachers, and identifying formal evaluation practices for students’ referencing competencies. The analysis of data collected from 20 university teachers through semi-structured interviews shows that teachers do not necessarily consider referencing competencies as their teaching responsibility, that feedback is mainly focused on the final version of the assignments and that formal evaluation is very tolerant. Finally, this article proposes avenues for reflection to go beyond the question of the aesthetics of referencing to achieve proper development of referencing competencies for students in our universities.
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Qu’est-ce qui détermine les étudiants à plagier : l’infrastructure informatique de Google ordinaire ou la « commodité »?
Nicole Boubée
p. 56–68
RésuméFR :
Dans cet article, nous nous intéressons à l’une des sources possibles du plagiat étudiant, la recherche d’information. Nous examinons en détail l’impact de l’infrastructure informatique et informationnelle de Google ordinaire sur deux des activités cruciales que devraient mener les étudiants pour éviter le plagiat, l’exploration de la littérature scientifique et la différenciation du statut des sources. Nous posons comme hypothèse que l’accès trop simplifié aux sources d’information, conjugué à l’exposition à des sources qui ne sont pas toutes sélectives, empêche la recherche d’information de jouer son rôle dans l’appropriation des théorisations par les étudiants. Paraphraser ces dernières, c’est-à-dire les reformuler en les éclaircissant, compétence « antiplagiat » majeure, devient alors difficile. Par la suite, nous confrontons cette perspective techno-informationnelle aux autres cadres explicatifs de l’usage massif de Google ordinaire par les étudiants, en particulier celui de la « commodité ».
EN :
In this article, we consider one of the possible sources of student plagiarism, the information seeking behavior. We examine in detail the impact of ordinary Google’s informatics and information infrastructure on two of the critical activities that students should undertake to avoid plagiarism, scientific literature exploration and differentiation of the status of sources. We hypothesize that oversimplified access to information sources, combined with exposure to sources that are not all selective, prevents information research from playing its role in students’ appropriation of theorizations. Paraphrasing the latter, i.e. reformulating them by clarifying them, a major “anti-plagiarism” skill, then becomes difficult. Thereafter, we confront this techno-information perspective with other frameworks that explain the massive use of ordinary Google by students, particularly that of “convenience.”
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Rethinking the relationship between plagiarism and academic integrity
Sandra Jamieson et Rebecca Moore Howard
p. 69–85
RésuméEN :
The term academic integrity is in widespread use, and while there has been much debate about what is included under that term and how we measure and encourage integrity in an academic context, no specific definition has been codified and universally accepted. This article reviews the historical evolution of the phrase through scholarship beginning in the 1960s, its shifting definition as an ethical or moral concept, and the ways in which it is currently being used, with a focus on the logics by which textual errors came to be classified as moral lapses. This article also provides analysis of students’ textual errors as they work from sources. Based on these analyses, we advocate bringing together all cheating behaviors, including academic ghostwriting, under the umbrella of academic integrity and calling them cheating, plain and simple. At the same time, we contend that textual errors such as patchwriting and faulty citation should be removed from the moral category of academic integrity and treated as instances of bad writing to be remedied by pedagogy, not punishment.
FR :
Le terme « intégrité académique » est largement utilisé, et bien qu’il y ait eu de nombreux débats sur ce qui est inclus sous ce concept et sur la façon dont nous mesurons et encourageons l’intégrité dans un contexte académique, aucune définition spécifique n’a été universellement acceptée. Cet article examine l’évolution historique du concept à partir des années 1960, sa définition changeante en tant que concept éthique ou moral, et les façons dont elle est actuellement utilisée, en mettant l’accent sur les logiques par lesquelles les erreurs textuelles en sont venues à être considérées comme des fautes morales. Cet article fournit également une analyse des erreurs textuelles des étudiants lorsqu’ils travaillent à partir de sources.
Suite à ces analyses, nous préconisons de rassembler tous les comportements de tricheries, y compris le prête-plume académique, sous le parapluie de l’intégrité académique et de les appeler tricherie, purement et simplement. En même temps, nous soutenons que les erreurs textuelles telles que le « patchwriting » et les citations erronées devraient être retirées de la catégorie morale de l’intégrité académique et traitées comme des cas de mauvaise écriture qui doivent être corrigés par la pédagogie, et non par la punition.
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Stopping plagiarism through enculturation: A practice-based approach
Shirley Ann McDonald et Ramine Adl
p. 86–99
RésuméEN :
For the past decade or more, instructors in all disciplines and at all levels of education have worried about increased student misconduct and plagiarism. The rise in plagiarism is due, partly, to an evolving ethos among communities of users and providers who share open source media and, partly, to misleading models, such as Internet sources that offer information without crediting authors ((Buchanan & McKay, 2018). There has also been a rise in inadvertent plagiarism as international students arrive at Western universities and face the challenges of developing skills in a new language and of learning how to reference source materials (Howard, 2005; Lei & Hu, 2015; Li & Casanave, 2012; Pecorari, 2003). This paper explores the efficacy of the Academic Literacies Training in English (ALTE) method which the authors designed to help students develop skills in quoting and citing sources while fostering enculturation, an anthropological term, meaning welcoming students to become members of the community and embrace academic values (Wang 2008, p. 751). The value the authors seek to promote is that of intellectual property. Familiarizing students with the academic conventions of quoting and citing sources is essential to make them cognizant of the ethical and logical reasons for crediting scholars for their work (Jamieson, 2008; Maddox, 2008). The ALTE method integrates referencing, vocabulary, and grammar into writing instruction, using low-stakes exercises and formal assignments that serve as learning tools (Gibbs, 2010). In this paper, we discuss how the ALTE method, a systematic, practice-based approach in writing and referencing instruction, is an effective means of minimizing inadvertent plagiarism among lower-level university students.
FR :
Depuis une dizaine d’années ou plus, les enseignants de toutes les disciplines et de tous les niveaux d’enseignement s’inquiètent de l’augmentation des cas d’inconduite et de plagiat chez les étudiants. La montée du plagiat est due, d’une part, à l’évolution de l’éthique au sein des communautés d’utilisateurs et de fournisseurs qui partagent des médias open source et, d’autre part, à des modèles trompeurs, tels que les sources Internet qui offrent des informations sans citer les auteurs (Buchanan & McKay, 2018). Il y a également eu une recrudescence du plagiat involontaire lorsque des étudiants étrangers arrivent dans des universités occidentales et doivent relever le défi de développer des compétences dans une nouvelle langue en plus d’apprendre à référencer les documents sources (Howard, 2005; Lei & Hu, 2015; Li & Casanave, 2012; Pecorari, 2003). Cet article explore l’efficacité de la méthode ALTE (Academic Literacies Training in English) que les auteurs ont conçue pour aider les étudiants à développer des compétences pour citer et référer leurs sources tout en favorisant l’enculturation, un terme anthropologique qui signifie accueillir les étudiants à devenir membres de la communauté et à adopter des valeurs académiques (Wang 2008, p. 751). Les auteurs cherchent à promouvoir la valeur qu’est la propriété intellectuelle. Il est essentiel de familiariser les étudiants aux conventions académiques de référencement documentaire et de citation des sources afin de leur faire prendre conscience des raisons éthiques et logiques qui justifient que l’on crédite les chercheurs pour leur travail (Jamieson, 2008; Maddox, 2008). La méthode ALTE intègre le référencement documentaire, le vocabulaire et la grammaire dans l’enseignement de l’écriture à l’aide d’exercices à faible enjeu et de travaux sommatifs qui servent d’outils d’apprentissage (Gibbs, 2010). Dans cet article, nous examinons comment la méthode ALTE, une approche systématique et pratique de l’enseignement de l’écrit et du référencement documentaire, est un moyen efficace de réduire le plagiat involontaire chez les étudiants débutants à l’université.