EN :

The present study constitutes a preliminary effort to frame co-creativity, project-based learning and real-world problem-solving under a cultural historical activity theory framework. The paper establishes co-creativity as collective concept formation in the wild and collective mediation as primary elements for the study of real-world problem solving in higher education. This study aims at bridging gaps between co-creative real-world problem solving in higher education and knowledge, competency, action between higher education and the real world.

FR :

La présente étude constitue un effort préliminaire pour cadrer la co-créativité, l’apprentissage par projet et la résolution de problèmes issus du monde réel sous la perspective de la théorie historico-culturelle de l’activité. Cet article propose d’établir la co-créativité comme une activité de formation de concepts en milieu naturel et une activité de médiation collective adaptée à la résolution de problèmes issus du monde réel en contexte d’enseignement supérieur. A ce titre, cette étude vise à faire le pont entre la co-créativité et le monde réel, par les connaissances, compétences et actions acquises en contexte de résolution co-créative de problèmes en enseignement supérieur.

FR :

Alors que les sociétés d’aujourd’hui sont exposées à une concurrence forte, par l’importance mise sur l’innovation technologique et humaine dans tous les secteurs économiques, la créativité, une compétence clé du XXIe siècle, est recherchée par les employeurs (De Backer et al., 2012; Lubart et al., 2015; Mnisri et Nagati, 2012; Pantaleo, 2019; Romero, Lille et Patiño, 2017; Upitis, 2014). Les documents institutionnels reconnaissent sa valeur transversale dans le développement de l’élève (MEQ, 2006). Malgré cela, en éducation, définir, enseigner et évaluer cette compétence peut devenir complexe pour les enseignants (Alter et al., 2009; De Backer et al., 2012; Pantaleo, 2019), comme c’est le cas dans le domaine des arts où l’objet créé prend une place déterminante, voire totale, dans l’évaluation des capacités de l’élève, ce dernier n’étant pas toujours le témoin d’un apprentissage (Boyd et Cutcher, 2015; Geist et Hohn, 2009; Rosenfeld, 2014). Il est proposé de porter une attention particulière au processus créatif et à son apport sur les compétences transversales, pour décrire la créativité comme une élaboration de sens en éducation. Cette perspective socioculturelle permet de considérer le processus d’apprentissage de l’élève lorsqu’il crée, plutôt que de tenir uniquement compte de son résultat. L’article se divise en quatre parties : une définition historique de la créativité dans la recherche, une description du concept dans le domaine de l’éducation québécoise, une réflexion conceptuelle sur le processus créatif, puis la définition de la créativité comme processus d’élaboration de sens, pour l’exprimer comme une activité fondamentalement socioculturelle.

EN :

While today's societies are exposed to strong competition, due to the importance placed on technological and human innovation in all economic sectors, creativity, a key skill of the 21st century, is sought after by employers (De Backer & al., 2012; Lubart & al., 2015; Mnisri & Nagati, 2012; Pantaleo, 2019; Romero, Lille & Patiño, 2017; Upitis, 2014). Institutional documents acknowledge its transversal value in student development (MEQ, 2006). Despite this, in education, defining, teaching and evaluating this skill can become complex for teachers (Alter & al., 2009; De Backer & al., 2012; Pantaleo, 2019), like in the field of arts where the created object takes a decisive, even total, place in the evaluation of the student's abilities, the latter not always being the witness of learning (Boyd & Cutcher, 2015; Geist & Hohn, 2009; Rosenfeld, 2014). It is proposed to pay particular attention to the creative process and its contribution to transversal skills, in order to describe creativity as meaning meaking in education. This sociocultural perspective makes it possible to consider the learning process of the student when he creates, rather than taking into account only his result. The article is divided into four parts: a historical definition of creativity in research, a description of the concept in the field of Quebec education, a conceptual reflection on the creative process, then the definition of creativity as a process of meaning making, to express it as a fundamentally sociocultural activity.

FR :

Cet article analyse la conception de scénarios pédagogiques intégrant le numérique comme activité créative (Glăveanu, 2015, 2020) et agentive (Sannino, 2015), propice à la transformation de l’activité d’enseignement-apprentissage et susceptible de constituer en formation une réponse au défi persistant de l’intégration du numérique en classe (Giraudon et al., 2020). Il s’appuie principalement sur la théorie de l’activité historico-culturelle (CHAT) de troisième génération (Engeström, 2001, 2009) et, s’inscrivant dans le pluralisme épistémologique (Turkle & Papert, 1990), convoque les apports de travaux en didactique et en sciences cognitives pour développer les arguments théoriques qui amènent à proposer un dispositif d’intervention formative (Engeström, 2011) inspiré du Laboratoire du changement (Virkkunen & Newnham, 2013), où les enseignants modélisent un nouveau concept (Engeström & Sannino, 2010) pour l’activité d’enseignement-apprentissage, par la co-conception de scénarios pédagogiques intégrant le numérique. Afin de soutenir ce processus, ils sont assistés par un artefact de conception sous la forme d’un set de cartes. Celles-ci représentent les composants potentiels d’un scénario pédagogique, dont les technologies numériques.

EN :

This paper analyses technology-enhanced teaching and learning (TET/TEL) design in the context of in-service teacher training. It is presented as a creative (Glăveanu, 2015, 2020), agentive (Sannino, 2015) activity to help teachers transform teaching and learning and address the challenge of integrating digital technology and education in the classroom (Giraudon et al., 2020). Mainly based on third generation (Engeström, 2001, 2009) of cultural-historical activity theory (CHAT) and in line with epistemological pluralism (Turkle & Papert, 1990), this study also draws upon contributions in didactics and cognitive sciences. It develops the theoretical argument leading to a formative intervention (Engeström, 2011) inspired by the Change Laboratory methodology (Virkkunen & Newnham, 2013). The Change Laboratory is aimed at co-designing TET/TEL scenarios for teachers and thus to model a new concept (Engeström & Sannino, 2010) for teaching and learning. To support this process, teachers are assisted by a card deck as a design artefact. The cards represent the potential components of a TET/TEL scenario.

FR :

Les espaces créatifs permettent aux utilisateurs de fabriquer, de transformer et de s’équiper, ainsi que de participer, de partager et d’apprendre. Ces actions soutiennent l’effet de démocratisation du mouvement maker (Hatch, 2014) ainsi que le développement du pouvoir d’agir rendu possible dans les espaces créatifs (Blikstein, 2013 ; Davidson et Duponsel, 2021). Cet article présente l’analyse de quatre espaces créatifs au Québec et permet de relever les caractéristiques de ces espaces d’apprentissage non formels. Le regard porté sur les espaces créatifs a été guidé par la théorie de l’activité (Engeström, 1987). Différents aspects (sujet, outil, objet, division du travail, règles et communauté) ont été analysés à partir des transcriptions d’entretiens semi-dirigés, menés auprès des responsables d’espaces créatifs et des utilisateurs. L’analyse soutenue par la théorie de l’activité permet d’aborder de façon systémique l’organisation des activités dans des espaces créatifs non formels. Notre projet revêt un intérêt pour l’avancement des connaissances, car il permet de relever des tensions liées à la notoriété, à l’équipement, à l’apprentissage et la communauté, qui pourraient être présentes dans d’autres espaces créatifs.

EN :

Creative spaces allow users to craft, transform and equip themselves, as well as participate, share and learn. These actions support the democratization effect of the maker movement (Hatch, 2014) as well as the development of the empowerment made possible in creative spaces (Blikstein, 2013; Davidson and Duponsel, 2021). This article presents the analysis of four creative spaces in Quebec and leads to identify the characteristics of learning spaces located outside educational institutions and supporting non-formal learning. The view on creative spaces has been guided by activity theory (Engeström, 1987). Different components (subject, tool, object, division of labor, rules and community) were analyzed through transcripts of semi-structured interviews conducted with managers of creative spaces and users. The analysis supported by activity theory makes it possible to approach in a systemic way the organization of activities in creative spaces that support non-formal learning. Our project is of interest for the advancement of knowledge, because it allows us to identify tensions related to notoriety, equipment, learning and community that could be present in other creative spaces.

FR :

Cette recherche a été menée dans trois classes du cycle 1 dans le canton de Vaud en Suisse. Basée sur le processus créatif de Wallas (2003) et les facteurs identifiés de la créativité (Lubart, 2003), elle propose d'inscrire la posture de créateur·rice dans une perspective sémiotique sociale en employant la narration multimodale de l’album comme objet médiateur.  Support pédagogique de choix, notamment en raison de la richesse de l'offre, la dimension affective des images et de la narration, l'album est un objet composite dont la complexité sémiotique contraint à un processus de fabrication de sens métaphorique qualifié de hautement créatif (Kress, 2010). Comme la motivation du fabricant de signes dépend de ses intérêts (Kress, 2010), la participation à une trame narrative qui doit trouver son dénouement place l'élève en position de cré-acteur·rice de son apprentissage. Le média multimodal sert ici de matériau de (re)conceptualisation dans lequel la transmédiation (Suhor, 1984, cité dans Sullivan, 2017) est mise au service de la posture de créateur·rice. L'objet produit peut alors prendre un rôle actif dans la construction de sens (Bowker & Star, 2000), faisant du processus une pratique transformatrice (Conne, 2008) pour l'apprenant·e. Renvoyant à la sémiotique sociale, l'apprentissage est ici envisagé avant tout comme un processus de création de sens située (Budach, 2018 ; Mottier Lopez, 2016) dans une perspective anthropologique de l’éducation (Ingold, 2018).

EN :

This research was conducted in three cycle 1 classes in the canton of Vaud in Switzerland. Based on the creative process of Wallas (2003) and the identified factors of creativity (Lubart, 2003), it proposes to put the posture of creator in a social semiotic perspective by using the multimodal narration of the album as a mediating object. As pedagogical support of choice, notably because of the richness of the offer, the affective dimension of the images and the narration, the album is a composite object whose semiotic complexity forces a process of metaphorical meaning-making described as highly creative (Kress, 2010). As the motivation of the sign-maker depends on his or her interests (Kress, 2010), participation in a narrative that has to find its conclusion places the student in the position of creator-actor of his or her learning. The multimodal medium serves here as a material for (re)conceptualisation in which transmediation (Suhor, 1984, cited in Sullivan, 2017) is put at the service of the creator's posture. The object produced can then take an active role in the construction of meaning (Bowker & Star, 2000), making the process a transformative practice (Conne, 2008) for the learner. Referring back to social semiotics, learning is here considered above all as a process of situated meaning-making (Budach, 2018; Mottier Lopez, 2016) in an anthropological perspective of education (Ingold, 2018).

FR :

Ce texte rend compte de l’expérience de codesign d’un guide pédagogique vécue par son auteur. Le cas est celui de la mise en réseau de classes du primaire et du secondaire. Il remonte à 2010 et s’est appuyé sur une dizaine d’années de recherche menées par une équipe multicentrique, en collaboration avec une variété d’intervenants de plusieurs commissions scolaires. Outre la démarche d’élaboration collective de la ressource à proprement dit, nous en retraçons les ancrages historiques et discutons des enjeux et retombées associés à la démarche mise en œuvre. Conscient que la pratique relatée ne pourra être reproduite tel quel, nous sommes d’avis que son partage pourra néanmoins aiguiller des chercheurs intéressés par le codesign d’artéfacts pédagogiques avec des praticiens.

EN :

This paper reports on the co-design experience of an educational guide experienced by its author. The case is that of the primary and secondary networked classrooms, back to 2010. It was based on ten years of research conducted by a multicenter team, in collaboration with many stakeholders from several school boards. In addition to the process of collective development of the resource itself, we retrace its historical roots and discuss the issues and benefits associated with the process implemented. Aware that the reported practice cannot be reproduced as it is, we believe its sharing could nevertheless guide researchers interested in the co-design of pedagogical artefacts with practitioners.