Résumés
Résumé
Dans le contexte actuel de mobilité des populations, et surtout de la mobilité Sud-Nord, le débat sur le métissage est relayé dans certains milieux par un débat sur les « chances et risques » de la société multiculturelle et sur le « choc des civilisations ». Après la race, la « culture » devient la référence de différenciation du genre humain. Comment la philosophie politique aborde-t-elle ce débat ? La tension entre la diversité et l’unité du genre humain était déjà présente chez Kant ; tout en reconnaissant le caractère artificiel — et non biologique — des nations, celui-ci n’en refusait pas moins le mélange des souches dans la constitution des peuples. Arendt tentera de redonner place aux sans-droits rejetés hors des États-nations en définissant le pouvoir non plus en lien avec le territoire, mais en termes de possibilités d’action commune. Elle contribue ainsi au développement d’une philosophie politique qui se situe au passage des frontières et libère le métissage des filets du Politique.
Abstract
In the current context of mobile populations, in particular south-north mobility, the debate on interbreeding is replaced in some circles by a debate on the "chances and risks" of the multicultural society and the "clash of civilizations". After race, "culture" is the reference point in differentiating human beings. How does political philosophy approach this debate? The tension between diversity and unity in the human species was evident as early as Kant. While acknowledging the artificial, and non-biological, character of nations, Kant nonetheless rejected the role of mixed origins in the make-up of peoples. Arendt tried to restore a role to stateless persons without rights by defining power not in relation to territory but in terms of common action, thereby contributing to the development of a political philosophy that goes beyond national boundaries and frees interbreeding from the tangles of politics.
Resumen
En el contexto actual de movilidad de poblaciones, y sobre todo de la movilidad Sur-Norte, el debate sobre el mestizaje esta sustituido en ciertos medios por un debate sobre las “chances y riesgos x de la sociedad multicultural y sobre el “shock de civilizaciones”. Después de la raza, la “cultura” pasa a ser la referencia en la diferenciación del género humano. ¿Cómo aborda este debate la filosofía política? La tensión entre la diversidad y la unidad del género humano estaba ya presente en Kant; reconociendo el carácter artificial—y no biológico—de las naciones, éste rechazaba con igual vigor la mezcla de orígenes en la constitución de los pueblos. Arendt tratará de devolver un espacio a los desheredados, rechazados fuera de los Estados-naciones, y lo hará definiendo el poder no ya en términos de sus lazos al territorio, sino en términos de posibilidades de acción común. Así contribuye ella al desarrollo de una filosofía política que se sitúa por encima de las fronteras, y que libera el mestizaje de las redes de lo Político.
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