Résumés
Résumé
L’étude des générations d’immigrants nécessite une réévaluation sur la longue durée des stratégies identitaires des immigrants et de leurs descendants ainsi que des relations entre cohésion communautaire, reformulation de la tradition et habitus de classe et de génération. L’auteur propose une relecture des travaux sur les générations d’immigrants aux États-Unis. Selon lui, culture généalogique et culture identitaire sont des constructions qui témoignent du travail conquérant de la modernité sur les sujets. Il note que toute analyse des trajets générationnels doit rester attentive à la place occupée par les parents dans la chaîne migratoire et dans les réseaux transétatiques ainsi qu’à leurs ressources matérielles et culturelles, au cycle économique, aux principes d’intégration instrumentale et symbolique du pays d’accueil, et à la capacité ou à l’incapacité des immigrants de fonder un groupe et la représentation de son unité. Dans un second temps, il compare les attitudes et les identités de la première et de la seconde génération de Juifs sépharades à Montréal. Il décèle que les héritiers putatifs agissent comme une troisième génération en termes du modèle hansénien, se rejudaïsent et se reproduisent selon des logiques familiales et ethniques.
Abstract
The author suggests rethinking research on the durability of the identity strategies of immigrants and their descendants, as well as the relationship between communal cohesion, the changing patterns of tradition, and class and generational "habitus." He suggests a new look at research on immigrant generations in the United States and holds that genealogical and cultural identities are constructs which exemplify the overwhelming influence of modernity. He notes that any analysis of generational positions has to take into account the importance the ascendants maintain in migratory and transethnic networks, material and cultural resources, economic cycles, the principles of instrumental and symbolic integration into the host country and the ability or inability of immigrants to build a community and organizations representing its cohesiveness. In a case study, he compares the attitudes and identities of first and second-generation Sephardic Jews in Montreal, showing that the heirs act as a third generation in terms of Hansen's theory, Judaize themselves anew and reproduce according to family and ethnic patterns.
Resumen
El estudio de las generaciones de inmigrantes exige una re-evaluación a través de la evolución de las estrategias identitarias de los inmigrantes y de sus descendientes, así como de las relaciones entre la cohesión comunitaria, la reformulación de la tradición y los hábitos ligados a la clase social y a la generación. El autor propone una revisión de los trabajos sobre las generaciones de inmigrantes en los Estados Unidos. Según él, la cultura genealógica y la cultura identitaria son construcciones que atestiguan el trabajo conquistador de la modernidad sobre los sujetos. Él hace notar que todos los análisis sobre trayectorias generacionales deben mantenerse atentos al rol de los padres en la cadena migratoria y en las redes trans-etáticas, así como a sus recursos materiales y culturales, al ciclo económico, a los principios de integración instrumental y simbólica del país de acogida, y a la capacidad o a la incapacidad de los inmigrantes de fundar un grupo y de representar su unidad. En un segundo paso, él compara las actitudes y las identidades de la primera y la segunda generación de judíos Sefardíes en Montreal. ÉI descubre que los herederos actúan como una tercera generación en el modelo de Hansen, se re-judaízan y se reproducen según lógicas familiares y étnicas.