Résumés
Résumé
Pourquoi cette volonté de réduire les objets qui existent dans la société, aux grilles d’analyse conceptuelle qu’on est amené, à leur propos, à élaborer ? Très vite ce n’est plus l’objet — proliférant, vivant, ambigu — qui désigne la théorie pertinente mais la grille se pensant omnisciente qui prétend désigner ce qui est digne du titre d’« objet ». Ce n’est plus le monde, autrement dit, qui suscite la nécessité de la carte mais l’empire de la carte qui délimite le monde à considérer. Ce renversement entre la pensée et le réel est dû au fait que le penseur veut expliquer de haut son objet, et ceci d’autant plus qu’il s’y sent impliqué. Il y est juge et partie. L’explication, en ce sens, est un coup de force exercé sur l’objet afin de s’expliquer à tout prix hors de lui. Le désir de neutralité soutient cet effort mais il est de plus en plus illusoire. N’est-il pas préférable, dans ces conditions, d’expliciter plutôt qu’expliquer, en admettant et en révélant l’implication dans laquelle on se trouve, quoi qu’on fasse ? En acceptant sa position toute relative et subjective ? Peut-être... Mais l’explication, elle aussi, a ses limites et ses contraintes de sorte qu’il faudrait, à la fois, pouvoir expliquer et expliciter, pouvoir s’expliquer et s’impliquer.
Abstract
Why do we tend to reduce social objects to the dimensions of the analytical frameworks we have worked out for them? Too often the object—alive, growing and ambiguous—no longer feeds theoretical reflexion. On the contrary, it is the theoretical framework which claims to define what constitutes a proper object. Metaphorically, we can say that it is no longer the world which makes maps necessary but rather the map which identifies the world to be explored. This inversion between thought and reality is due, in part, to the fact that the thinker wants to explain his object "from the outside"—all the more so because he feels himself involved. He is both judge and accused. The "explanation" can thus be seen as a form of violence exercised upon an object to "get outside" of it. The pretension of neutrality is meant to lend credence to this operation but the illusory nature of this neutrality is more and more apparent. Would it not be preferable then, to seek to make explicit rather than to seek to explain and to admit one's involvement. Shouldn't we accept the fact that all positions are relative and subjective? Perhaps... but to make explicit is not everything; here too, limits and constraints are involved. An effort should be made both to make explicit and to explain, to involve oneself and to rise above one's own situation.
Resumen
¿Porqué este deseo de reducir los objetos sociales a los esquemas conceptuales que hemos creado para ellos? El objeto deja rápidamente de serlo—proliferante, viviente, ambiguo—y de fundar la teoría, y es el esquema, omnisciente, que pretende decidir qué será digno del título de "objeto". Ya no es el mundo que suscita la necesidad de un mapa, sino que esté est quién delimita el mundo por conocer. Esta inversión del pensamiento y de la realidad se debe a que el pensador quiere explicar el objeto desde su propia altura, y con mayor razón en el gardo en que se siente implicado. Él es así juez y parte. La explicación pasa a ser un golpe de violencia ejercido sobre el objeto, para explicarse a sí mismo, fuera del objeto. El deseo de neutralidad ayuda en el mismo sentido, pero se hace cada vez más ilusorio. Dadas estas condiciones, ¿No sería mejor tratar de explicitar más bien que de explicar, admitiendo y revelando la implicación rela desde la que se actúa? ¿Aceptando así una posición necesariamente relativa y subjetiva? Tal vez...; pero la explicitación también tiene sus límites y sus determinaciones, de tal suerte que sería necesario poder explicar y explicitar simultáneamente, poder explicar fuere de si, e implicarse al mismo tiempo.
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