Résumés
Résumé
Été 81... Quelques mois après le succès de la gauche aux élections présidentielles, dans quelques grands ensembles de la banlieue lyonnaise, des jeunes d’origine maghrébine pour la plupart, volent des voitures et les brûlent. Le pouvoir socialiste découvre que des révoltes sociales violentes à partir de centres d’habitat paupérisés peuvent se développer. Après une première réponse — répressive — aux attentes d’une opinion publique largement perméable aux thèmes autoritaires et sécuritaires, le gouvernement va tenter de trouver une réponse préventive nouvelle en préparant une opération visant à empêcher la reproduction des événements violents qui avaient caractérisé l’été 81. En retraçant la genèse de cette opération, les auteurs soulignent le caractère hétérogène des réponses élaborées par le pouvoir politique : éloignement des délinquants, vacances pour les plus pauvres et animation de quartiers. Quatre enjeux en déterminent la portée : la capacité de répondre aux craintes de l’opinion publique mais aussi aux besoins de la population fortement paupérisée vivant dans les grands ensembles; les capacités de l’appareil administratif et ministériel à se coordonner; l’apparition d’une nouvelle forme de travail social, l’inefficacité des politiques antérieures de prévention de la jeunesse ayant été démontrée.
C’est par rapport à ces quatre enjeux que l’évaluation de l’opération menée pendant l’été 82 permet de mettre à jour qu’au-delà du caractère spectaculaire de certaines activités, celle-ci a permis de montrer à l’opinion publique que le gouvernement était capable d’apporter une réponse à la délinquance : il n’y eut tout simplement pas d’« été chaud » en 1982. Si la mobilisation de l’appareil administratif et des ressources associatives a été remarquablement rapide et efficace, certaines résistances quant à l’orientation de l’opération se sont manifestées, principalement chez les travailleurs sociaux. C’est que justement l’élargissement des partenaires — animateurs issus des cités, policiers, militaires — associés au déroulement de l’opération a déstabilisé les formes traditionnelles du travail social.
Abstract
Summer 1981: A few months after the victory of the Left in the French elections, trouble broke out in some of the housing districts in low income suburbs of Lyon. The Socialists discovered the real dangers of violence in these areas. Their first reaction was repressive and met with widespread public approval but this initial response was followed up with an attempt to develop a policy to prevent a recurrence of the troubles of 1981. The authors describe the various approaches adopted by the authorities: moving the most troublesome délinquants out of the area, providing vacations for the most disadvantaged youths, encouraging community activities, etc... The main constraints on government action are discussed.
On the whole, the operation was a success and the summer of 1982 was not as "hot" as in 1981. A working relationship between government agencies and community groups was rapidly established. The only significant criticism of the project came from social workers whose traditional forms of intervention were called into question. The authors examine this point in some detail.
Resumen
Verano de 1981... algunos meses después del triunfo de la izquierda en las elecciones presidenciales, jóvenes originarios del Maghreb en mayoría roban e incendian autos en algunas grandes aglomeraciones de los alrededores de Lyon. El poder socialista descubre que las revueltas sociales violentas pueden desarrollarse a partir de los centros pauperizados de habitación. Después de una primera respuesta—represiva—a las expectativas de una opinión pública altamente permeable a los temas de autoridad y de seguridad, el gobierno ensayará de encontrar una respuesta preventiva nueva, preparando una operación destinada a impedir la reproducción de los eventos violentos que habían caracterizado el verano de 1981. Revisando la génesis de esta operación, los autores subrayan el carácter heterogéneo de las respuestas elaboradas por el poder político: alejamiento de delincuentes, vacaciones para los más pobres, y animación de barrios. Cuatro dimensiones determinan la envergadura de las operaciones: la capacidad de responder a los temores de la opinión pública pero también a las necesidades de la población más pauperizada que vive en los grandes conjuntos habitacionales; las capacidades del aparato administrativo y ministerial a coordinarse; la aparición de una forma nueva de trabajo social, y la ineficacia de las políticas anteriores de prevención en relación a la juventud, ineficacia ya claramente demostrada.
Es en relación a estas cuatro dimensiones que la evaluación de la operación realizada durante el verano de 1982 permite demostrar que, más allá del carácter espectacular de algunas actividades, ésta ha permitido demostrar a la opinión pública que el gobierno era capaz de dar una respuesta a la delincuencia: el verano de 1982 no fué un "verano caliente". Si la movilización del aparato administrativo y de los recursos asociativos ha sido notablemente rápida y eficaz, ciertas resistencias a la operación se han expresado en sectores como el de los trabajadores sociales. La ampliación de la gama de participantes, incluyendo animadores urbanos, policías y militares, todos ellos asociados al desarrollo de la operación ha desestabilizado las formas tradicionales del trabajo social.
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